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jeudi, 28 décembre, 2023

Le Prix de la démocratie

prix-démocratie.png, déc. 2023Julia Cagé, Le Prix de la démocratie (2018), Folio, 2020, 629 pages, 10,90 €

Ces derniers jours, vous avez été assailli·es de propositions visant à contribuer à l’existence d’associations diverses et vous avez peut-être eu du mal à choisir entre toutes : celles qui surveillent l’état des droits humains et des libertés civiles en France, celles qui diffusent une information de qualité et font vivre des débats dignes, celles qui sont les seuls porte-paroles qu’a notre milieu naturel, etc. Si vous avez la chance d’être imposable, vous avez peut-être la satisfaction d’entraîner avec quelques euros la contribution de l’État à hauteur du double, la somme étant déduite de vos impôts. Satisfaction peut-être légèrement érodée par le rappel que les multimilliardaires que compte désormais la France font de même. À la différence qu’eux ne donnent ni à Lundi matin, ni à la Ligue des droits humains ou à la Quadrature du Net. Et qu’ils donnent beaucoup plus.

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samedi, 4 novembre, 2023

Une histoire d’autoroute

En 2007, l’écologie avait enfin surgi comme un sujet politique légitime, après des décennies d’alertes ignorées. C’est cette année-là que je me suis engagée dans une lutte contre un projet d’aménagement, l’autoroute A65. Première autoroute de l’après-Grenelle de l’environnement, le projet aquitain, long de 150 km, supposait l’artificialisation de 1 500 hectares et la destruction de huit zones Natura 2000. J’avais rencontré à l’occasion un petit groupe de militant·es landais·es très attaché·es à leur coin de forêt et à leurs sept fontaines, à quelques dizaines de kilomètres de là où j’ai moi-même grandi.

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mercredi, 25 octobre, 2023

« Nous sommes en guerre »

Rien de tel qu’une bonne guerre pour faire taire toute contestation. On se souvient du maréchal Macron, recevant dès 2018 des réponses cinglantes à son mépris, mis en difficulté sur sa réforme des retraites, se saisissant de la crise sanitaire pour se faire une image de chef de guerre là où on avait plutôt besoin de soignant·es. Plus tard il a su également profiter des guerres des autres pour se mettre en scène viril et hétérosexuel, en sweat à capuche et mal rasé pour mimer maladroitement le président ukrainien. La guerre fait les chefs, la guerre fait l’unité. Quand c’est la guerre, il faut abdiquer toute réflexion, faire front commun contre l’ennemi. Les conflits sur la production des richesses, serait-ce par la destruction de nos milieux de vie, et sur leur répartition n’importent plus quand on a un ennemi, extérieur idéalement et à défaut intérieur.

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mardi, 3 octobre, 2023

Un pays qui aime le sport

Celles et ceux que fatigue l’overdose actuelle de sport ne sont pas au bout de leurs peines. La France macroniste est un pays profondément divisé politiquement et dans lequel les entrepreneurs en politique n’ont de cesse de nier à leurs adversaires la simple existence ou d’appuyer à leur profit sur tout ce qui clive (voir le récent usage de l’abaya, mot et vêtement inconnus de la plupart d’entre nous avant qu’un ministre n’en fasse LA menace contre sainte République, bien avant le démantèlement organisé des services publics). Cette France-là a bien besoin de sport, cet objet qui réconcilie à moindre coût, et Emmanuel Macron s’en empare avec enthousiasme. On se rappelle l’énarque vibrant de manière exagérée à la victoire de l’équipe de France en 2018 et sa silhouette exultante, pour une fois virile et hétérosexuelle, aussi vite répliquée sur le matériel promotionnel de l’Élysée. C’est bien là un usage politique, voire partisan, du sport mais on est tenu de respecter l’injonction paradoxale à une réconciliation programmée autour de l’équipe de France. Le président va pêcher un peu de popularité dans les stades ? Impossible de le huer, il représente la France. Il mène une politique assise sur une bien faible légitimité démocratique et sa Première ministre ne gouverne plus que par 49.3 ? Il est Mbappé ou Dupont, il est la France, taisez-vous.

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mercredi, 30 août, 2023

Eux ou nous

« Nous sommes les 99 %. » C’est une expression et une analyse que je n’ai jamais trop appréciées. Nous serions ainsi, tou·tes autant que nous sommes, cadres sup et crève la dalle, soumis·es aux diktats du capitalisme. Et personne parmi nous, oh non, n’en serait le prisonnier volontaire, bien content·e de profiter de toutes les marchandises qu’il offre. Quand j’entends « 99 % », je repense à ce militant communiste montrant à ses potes les photos de ses vacances au Vietnam avant la réunion de la gauche unie post-2005. Je l’imagine aujourd’hui conduisant un SUV, ce type de voiture encore peu répandu il y a dix ans et que l’industrie automobile n’a pas spécialement promu avant de se rendre compte de la force de la demande – demande par ailleurs tirée entre autres par le sentiment (et la réalité) de la moindre sécurité face aux SUV des personnes qui conduisent des voitures de taille plus raisonnable (1). Ou comment un objet énergivore et idiot s’est imposé via le marché (y compris les marchés publics) et contribue à verrouiller notre futur.

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mardi, 15 août, 2023

Arrêtez de vous indigner !

Cette année je suis membre dans des collectifs militants de deux commissions qui ont chacune pour objectif de défricher des prises de position sur des questions délicates. J’ai été encouragée à y participer au motif qu’il faut y assurer un peu de diversité politique et que peu de personnes ont envie de s’y coller quand elles savent ne pas défendre la position qu’il est de bon ton d’avoir. J’ai prouvé ma capacité à défendre des positions minorisées, à ne pas répéter la doxa et à mettre le doigt sur les questions qui fâchent. Ça ne m’a pas empêchée d’y aller la boule au ventre en raison des violences symboliques qui se jouaient dans ces réunions.

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Toxic Data

toxicdata.jpg, août 2023David Chavalarias, Toxic Data. Comment les réseaux manipulent nos opinions (2022), Champs Flammarion, 2023, 290 pages, 10 €

Il y a une quinzaine d’années, je traînais dans une méchante revue écologiste qui publiait encore des articles énamourés sur les médias sociaux, synonymes de démocratie. Maintenant que tout le monde pouvait savoir (savoir quoi ?), le peuple était au pouvoir et tout irait pour le mieux. Les pires plumes de la revue étaient restées scotchées sur un imaginaire datant de quinze ans de plus (le web comme espace nécessairement décentralisé donc démocratique) sans arriver à tirer les conclusions des premiers mouvements sociaux Facebook, comme la révolution iranienne manquée de 2009 qui donna au contraire le loisir aux autorités d’exercer une répression féroce sur les comptes ayant relayé le message des manifestations.

À l’époque il me semblait seulement que ces niaiseries péchaient par excès d’optimisme, confondant savoir et pouvoir, révolte et concertation, se faisant des illusions sur l’horizontalité produite par Internet et sur sa capacité subversive. La droite de l’époque et cette gauche radicale technophile avaient en commun le rêve qu’Internet produise une société sans corps intermédiaires, la première en connaissance de cause pour mieux gouverner et la seconde par manque de vision politique et utopisme mal digéré. Voilà ce que j’écrivais à ce sujet en plein surgissement des printemps arabes et peu avant le mouvement des places. Eh bien je me trompais. C’était bien pire ! C’est ce que nous explique cet ouvrage publié en poche cette année.

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jeudi, 27 juillet, 2023

Cartes participatives en Malaisie

Cet été deux sites publient mes billets sur des initiatives malaisiennes très différentes mais qui toutes deux passent par la cartographie participative.

Cartographie participative du vélo potentiel à Kuala Lumpur
Sur le tout nouveau site Imago Mundi, dédié à nos usages de l’espace et à ses représentations, un reportage datant de 2016 sur la cartographie de la cyclabilité de la capitale malaisienne Kuala Lumpur. Au-delà du caractère socialement marqué de l'usage du vélo par des classes jeunes et aisées, une initiative tente d’intégrer tou·tes les usager·es du basikal.

Mapping as a Tool in Indigenous Peoples’ Struggle
Retrouvez sur Visionscarto la version anglaise d'un reportage paru en 2019 sur l’usage des cartes par les communautés rurales autochtones cherchant à faire valoir leurs droits sur leurs terres ancestrales.

dimanche, 9 juillet, 2023

La France qui a faim

franceafaim-57be5.jpg, juil. 2023Bénédicte Bonzi, La France qui a faim. Le Don à l'épreuve des violences alimentaires, Seuil, 2023, 448 pages, 22 €

En 2020, la précarité alimentaire explosait, touchant de nouvelles couches de population. La thèse de Bénédicte Bonzi a été soutenue avant, alors que l’aide alimentaire s’était déjà durablement installée dans le paysage français. L’anthropologue a mené un travail de terrain aux Restaurants du cœur, participant à des distributions diurnes ainsi qu’à des maraudes de nuit, quand l’association va auprès de personnes en grande difficulté pour leur offrir des repas chauds. Les distributions concernent plutôt des marchandises à préparer chez soi, elles nécessitent une démarche volontaire et souvent considérée comme humiliante. Bonzi décrit l’ambivalence de cette situation, le témoignage d’humanité dans le don et l’échange qu’il impulse (voir les travaux de Mauss, Godelier et Godbout) mais aussi tout ce qui rend le don amer.

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mardi, 13 juin, 2023

Quel déclin ?

L'extrême droite française fait ses délices de la notion de déclin, celui-ci étant toujours mis sur le compte des minorités, en particulier ethniques. Faisons-nous, nous qui sommes attaché·es à des valeurs égalitaires, émancipatrices et à la réconciliation avec notre milieu naturel, le même constat ? Oui et non. Et pour nous les causes sont absolument différentes.

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samedi, 29 avril, 2023

Dans l’impasse, comment faire sauter les murs ?

Il est poignant de constater, alors que les colères contre la réforme des retraites restent vives, à quel point les garde-fou nous manquent. Où que l’on regarde, le pouvoir semble absolu. Une police et une gendarmerie en roue libre, à laquelle l’IGPN et l’IGGN distribuent des jokers à tour de bras, même quand les illégalismes sont avérés et dénoncés. Un Conseil constitutionnel si fragile (trop proche du pouvoir et trop peu savant en matière de droit constitutionnel) qu’il est incapable de sanctionner un usage irrégulier de procédures pensées à d’autres fins qu’une absence de majorité aux élections législatives. Un président dont l’hubris bêtasse de gamin de 15 ans premier de la classe, qui fait enfin pitié au monde entier, ne semble plus connaître aucune limite. Une Constitution depuis toujours problématique, taillée sur mesure pour des régimes autoritaires, et dont les critiques se recrutent désormais de la France insoumise au Financial Times (1). Des préfets qui tentent d’interdire des manifestations pour la seule raison qu’elles déplaisent aux puissants… Ah non, là il reste encore quelques magistrat·es réveillé·es pour retoquer leurs arrêtés, maigre consolation.

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dimanche, 23 avril, 2023

« Mon corps, mon choix »

Il y a quelques jours, dans un groupe féministe, nous avons déplié un paragraphe de notre manifeste qui reprenait le slogan « Mon corps, mon choix ». J’avais émis quelques doutes sur cette formulation car si entendue comme un appel à la liberté reproductive et sexuelle des femmes elle fait consensus, elle contient aussi tout un monde contre lequel, en tant que féministes au sein d’un syndicat de transformation sociale, nous luttons. Enfin, j’espère.

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mercredi, 15 mars, 2023

Retraites : où est la vraie démocratie ?

Samedi dernier à la manif, l’ambiance était morose dans le cortège contre la réforme des retraites. Et dans les conversations des gens qui ne prennent pas la peine de venir, j’entends beaucoup cet argument selon lequel la question se réglera lors des prochaines élections. Comme si les élections ne se jouaient pas sur d’autres sujets. Comme si la rue ne gouvernait pas à partir du moment où un mandat était accordé par une élection. Dans la tête de beaucoup de monde, l’élection dresse la feuille de route du gagnant de la course à l’échalote et des mini-gagnant·es de la mini-réplication en 577 exemplaires. D’ailleurs, pour une fois, la réforme majeure du quinquennat était annoncée (d’habitude ils ne prennent pas cette peine, en 2017 par exemple un vague programme macroniste avait été improvisé trois semaines avant le scrutin). Une fois n’est pas coutume, elle l’a été en 2022, en pire, puisqu’elle prévoyait un départ à la retraite à 65 ans. En théorie, donc, les personnes qui ont comme moi voté pour empêcher l’accession au pouvoir de pire encore ont plébiscité cette réforme qu’aujourd’hui une majorité écrasante refuse… et refusait déjà durant la campagne électorale (1).

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lundi, 27 février, 2023

La moindre étincelle

ou Résumé subjectif des années Covid

Il y a trois ans, les politiques de santé publique, pourtant jusque là maltraitées par des gouvernements néolibéraux, nous étaient imposées pour cause de crise sanitaire à un degré de coercition jamais vu. Celles et ceux qui étaient confiné·es chez soi étaient nourri·es d’appels à la solidarité pour celles et ceux qui trimaient dehors, infirmières et premières de corvée. Nous redécouvrions, après un moment d’hallucination et d’indignation, des gestes très anciens comme la quarantaine et le confinement, avec leur coût humain, social et économique élevé. Solution de dernier recours qui fut appliquée docilement mais critiquée en particulier pour l’arbitraire et la violence avec lesquelles elle fut mise en œuvre.

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samedi, 12 novembre, 2022

Soyez sympas, portez un masque

Quand les annonces dans les trains et les métros, depuis plus de six mois, invitent « vivement » au port du masque pour éviter la propagation du Covid alors que même le personnel de la SNCF ou de la RATP ne le porte pas, la parole des autorités est démonétisée comme jamais. « Parle à mon cul, Manu, ma tête est malade ! » On pourrait en sourire ou se réjouir de cette insubordination mais je ne pense pas qu’elle constitue le moindre antidote au libéralisme autoritaire qui triomphe actuellement, avec son atteinte aux formes démocratiques pourtant peu exigeantes du gouvernement représentatif. Au contraire, c’est d’obéissance aux autorités qu’il est question quand le gouvernement choisit de se passer dans les lieux publics d’un moyen de protection simple, au motif que les hôpitaux sont à peine engorgés et que le nombre de mort·es chaque semaine est acceptable (l’équivalent d’un ou deux cars qui se crashent chaque jour, presque trois pendant le printemps électoral), et que l’immense majorité d’entre nous le suit.

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mercredi, 24 août, 2022

Des lobbys au menu

Daniel Benamouzig et Joan Cortinas Muñoz, Des lobbys au menu. Les entreprises agro-alimentaires contre la santé publique, Raisons d’agir, 2022, 176 pages, 9 €

C’est un court ouvrage mais qui rend compte d’une recherche très ambitieuse sur l’influence des entreprises agroalimentaires sur le débat et les politiques publiques en France. Cette influence se déploie dans trois dimensions avec trois outils privilégiés. Les think tanks investissent le champ scientifique, les organisations de représentations d’intérêt les instances étatiques, les fondations d’entreprise la société civile. Leurs efforts se sont particulièrement concentrés ces dernières années sur trois sujets : la mise en œuvre du Nutriscore, les états généraux de l’alimentation et dans une moindre mesure la discussion de l’interdiction de publicités télévisées pour les aliments transformés à l’attention des enfants. Ces trois moments ont été l’occasion d’influences plus directes qui mobilisent des liens créés et entretenus en continu par l’industrie en ordre plus ou moins dispersé car au-delà des entreprises, les filières (profession du lait ou du sucre) et l’ensemble de la profession (Association nationale des industries alimentaires, la discrète Ania) mènent des actions en ce sens.

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samedi, 16 juillet, 2022

Faut-il être compétent·e pour être élu·e ?

L’élection en juin de cette année à l’Assemblée nationale d’une femme de chambre en a choqué plus d’un·e. Une journaliste conservatrice s’est même inquiétée que Rachel Kéké, c’est son nom, puisse être démunie devant une tâche pareille et ait besoin d’une « formation » (1). Dans ma circonscription a un jour été élu un dentiste dont c’était le premier mandat et il était évident que son diplôme d’odontologie lui donnait accès aux arcanes du pouvoir législatif.

Ce qui est choquant, c’est moins la présence que l’absence des classes populaires sur les bancs de l’assemblée : six ouvrièr·es pour 175 cadres et professions intellectuelles, deux technicien·nes pour 83 professions libérales. Loin de représenter, au sens de donner à voir le peuple réuni en assemblée, l’élection sélectionne des personnes que leur classe sociale, leur genre, leur ambition ou l’illusion de leur mérite personnel appelle à représenter les autres, à parler en leur nom (2).

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lundi, 20 juin, 2022

Un pays démocratique ?

Enfants, nous avions appris que la France, les pays d’Europe occidentale et tous les pays où se tiennent des élections libres étaient des démocraties. Mais aujourd’hui on constate, dans des pays du Sud, du Nord mais également au cœur de l’Europe, que de plus en plus de dirigeants très peu respectueux des règles démocratiques sont élus, souvent réélus, et cette définition ne tient plus. Les choses sont plus compliquées et force est de constater que « démocratique » n’est plus un adjectif absolu mais qu’il admet des variations : les régimes, les pays ont des caractères démocratiques plus ou moins marqués. À quoi cela tient-il ? Et où en est notre société en matière de démocratie ?

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samedi, 21 mai, 2022

Reconnaître nos chaînes pour espérer les briser

Des jeunes qui ont le grand mérite d’avoir décroché un diplôme sensiblement égal à celui de leurs parents. Des consommateurs et consommatrices à blâmer pour leurs choix peu soutenables. Des personnes positives au Covid et qui ne peuvent que regretter leur manque de chance. Nous peinons toujours à admettre à quel point nos vies sont déterminées par l’organisation sociale et préférons envisager nos personnes en majesté, en capacité de mener des vies indépendantes, de faire des choix qui leur appartiennent entièrement.

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mardi, 30 novembre, 2021

Covid : la liberté des un·es aux dépens de celle des autres

Vaccin, j’oublie tout

Allez les enfants, les vacances sont finies, les mesures sanitaires sont de retour. Après avoir offert quelques mois de répit aux personnes vaccinées, papa Macron cogite pour gérer le seul chiffre qui lui importe, celui des admissions hospitalières qui doivent rester à la limite de capacités bien écornées, et par la politique d’austérité, et par la crise sanitaire. Tout en respectant au mieux les besoins de l’économie, c’est à dire des classes qui en tirent le plus grand profit.

Pendant tout l’automne, les salarié·es n’ont pas eu la possibilité de choisir de télétravailler et ont dû s’entasser dans le métro ou contribuer à des embouteillages qu’on n’avait plus vus depuis longtemps. Les lieux recevant du public n’ont plus eu d’obligation de port du masque en intérieur, sauf à l’initiative des organisateurs ou des préfets. C’était la fête. À un détail près : nous en avons tenu à l’écart les personnes non-vaccinées ou qui ne se soumettaient pas au pass sanitaire. Pendant qu’elles étaient de facto confinées, nous avons enfin joui. Pendant ce temps, je fermais ma gueule, un peu parce que j’en ai marre de faire les Cassandre qui sait comment ça va finir (dans un futur proche, pas plus), un peu parce que la seule réponse accordée aux questions que je pose à la sphère écolo radicale à ce sujet, c’est du bullying (j’en reparlerai).

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