mardi, 1 octobre, 2024
Par Aude le mardi, 1 octobre, 2024, 08h11 - Lectures
Naomi Klein, Le Double. Voyage dans le monde miroir, traduit de l'anglais (Canada) par Cédric Weis, Actes Sud, 2024, 496 pages, 24,89 €
Lors du confinement, en mars 2020, je me souviens avoir bien vite écarté les soupçons d’après lesquels le surgissement du Covid serait dû aux mauvaises intentions de la Chine (ou, plus étrangement, d’Emmanuel Macron), aidée notamment par l’idée popularisée par Naomi Klein dans La Stratégie du choc que les acteurs politiques et économiques les plus puissants n’ont pas besoin de manufacturer des catastrophes pour en profiter. Il leur suffit d’attendre qu’elles arrivent, ce qu’elles ne manquent pas de faire. Je me demandais alors ce que Klein aurait à dire de la période.
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lundi, 1 juillet, 2024
Par Aude le lundi, 1 juillet, 2024, 09h02 - Textes
Même si elle n’a jamais abordé le sujet avec moi, j’ai de bonnes raisons de croire que la gardienne de mon immeuble vote pour le Rassemblement national. L’un de ses thèmes de prédilection est le goût du travail bien fait qui se perd, « voyez-vous madame Vidal ». Je ne mets pas en cause son constat. Locataire dans le logement social, je n’ai jamais eu de propriétaire aussi indélicat. Et si, quand j’ai emménagé, j’ai pu être choquée par certains comportements peu civiques de mes voisin·es, j’en suis venue à les voir comme des révoltes minuscules et mal ciblées contre un monstre maltraitant mais invisible. Ce bailleur, l’un des plus gros du pays, a par exemple externalisé son service d’intervention technique et l’a confié à une entreprise encore plus détestable.
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lundi, 30 janvier, 2023
Par Aude le lundi, 30 janvier, 2023, 08h49 - Lectures
Anthony Galluzzo, Le Mythe de l’entrepreneur. Défaire l'imaginaire de la Silicon Valley, « Zones », La Découverte, 2023, 240 pages, 20 €
Auteur de La Fabrique du consommateur, Anthony Galluzzo nous livre ici le pendant de sa remarquable histoire de la consommation, une analyse du mythe de l’entrepreneur aux USA. Son histoire commence par la fin, avec la célébration de Steve Jobs. Galluzzo tente une histoire du succès d’Apple par plusieurs angles. Et si cette entreprise devait tout à Steve Wozniak, l’ingénieur de talent associé à Jobs depuis les fameux débuts de l’entreprise dans un garage ? Ou bien à Mark Markkula, l’homme qui réussit à intéresser les investisseurs au destin de la start-up, avec un succès tel qu’elle dut vite refuser des propositions d’entrée dans le capital ? Ou bien à la Silicon Valley, ce tissu d’entreprises dont Hewlett-Packard où Wozniak fit ses premiers pas et Xerox qui inventa dès 1973 l’interface graphique qui fit le succès d’Apple ? Ou bien à l’État, très volontaire dans la création de ce cluster de laboratoires de recherche fondamentale financés par le public, complété par des entreprises qui en valorisaient l’innovation ? Un peu de chaque, évidemment. Le mythe de Steve Jobs illustre bien ce que François Flahaut appelait le « paradoxe de Robinson », cette image de l’homme qui ne doit rien à personne – mais qui survit grâce au bateau échoué dont la cale contient tous les outils nécessaires, pour ne rien dire des savoirs acquis en Angleterre et que le naufragé a emportés avec lui sur son île déserte.
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jeudi, 17 mars, 2022
Par Aude le jeudi, 17 mars, 2022, 20h03 - Service du travail obligatoire
C’est un spectacle que beaucoup d’entre nous n’avions jamais vu avant, ou alors dans les films ou dans des pays lointains : des avis de recrutement fleurissent devant les commerces, parfois en grand sur des espaces publicitaires. Jamais autant d’efforts n’avaient été déployés pour nous convaincre de prendre un boulot. Avant c’était plutôt le contraire, à nous surnuméraires de séduire les employeurs, d’accepter des temps partiels ou des horaires très étendus, de modérer nos revendications salariales. C’est la loi du marché, il y a peu de postes et tellement de candidat·es…
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mercredi, 9 juin, 2021
Par Aude le mercredi, 9 juin, 2021, 08h12 - Lectures
Autour de Sylvie Laurent, Pauvre petit Blanc, Éditions de la MSH, 2020, 320 pages, 12 €
« Amérique : L’exalter quand même, surtout quand on n’y a pas été. Faire une tirade sur le self-government. » Voilà ce qu’il fallait penser des États-Unis du temps de Flaubert. Aujourd’hui il est de bon ton de déplorer tout ce qui nous arrive d’Amérique du Nord avec dix ans de retard, un peu moins depuis que les idées traversent l’Atlantique en moins d’une seconde. C’est bien connu, tout ce qui nous vient d’Amérique, plus précisément des campus états-uniens, est haïssable. Le vulgarisateur de philosophie Pascal Bruckner n’avait il y a quelques semaines à la radio (1) pas de mots assez durs contre l’expression male gaze, forgée par Laura Mulvey dans les années 1970 et très en usage de nos jours chez les féministes françaises. Si l’on traduit comme il le fait gaze par regard, l’expression n’a pas lieu d’être utilisée en français, si ce n’est pour faire croire qu’on a lu Visual Pleasure and Narrative Cinema en VO. Sauf que le regard, c’est look en anglais, et que gaze est un regard appuyé qui correspond à notre verbe fixer. C’est un universel anthropologique (valable même au-delà de la barrière des espèces) : un regard appuyé est a priori agressif, on ne regarde pas autrui comme on regarde un bout de gras. C’est pourtant comme cela que les hommes s’accordent le droit de regarder les femmes, au motif de leur seul plaisir scopique et sans considération pour ce qui n’est que l’objet de leur regard. J’ai tenté un jour une traduction en français de male gaze, pour faire plaisir à Bruckner, et j’ai risqué relougarder, un mot-valise à la québécoise moyennement satisfaisant… Oui, c’est vrai que nous féministes utilisons beaucoup de mots et de concepts nés aux USA. C’est vrai que c’est parfois ridicule quand cela semble mal plaqué sur la France (le « pro-sexe » à la française, l’« inclusivité » à la française) ou que l’anglais est mal prononcé ou sert de critère de distinction sociale. Mais c’est vrai aussi que les USA accueillent beaucoup de chercheurs et chercheuses de partout, d’Amérique du Sud, d’Inde et même de France… Ça bouillonne et le résultat est partagé avec le monde entier.
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dimanche, 19 juillet, 2020
Par Aude le dimanche, 19 juillet, 2020, 21h15 - Lectures
Joseph Heath et Andrew Potter, Révolte consommée. Le Mythe de la contre-culture, traduit de l'anglais par Élise de Bellefeuille et Michel Saint-Germain, L'Échappée, 2020, 368 pages, 20 €
C'est une drôle d'idée éditoriale, que de republier un ouvrage traduit en français il y a quinze ans (1) et qui se pose aussi fièrement contre le reste de son catalogue : la technique qui dépend de ce qu'on en fait, l'agriculture bio qui n'est pas écologique, l'anarchisme qui est la loi de la jungle… Tout y est, dans cet ouvrage qui finit avec de belles propositions de réforme : un impôt sur le revenu progressif, un marché des droits à polluer et des voitures hybrides. Les amis de L'Échappée auraient-ils perdu la tête ?
Peut-être pas. Parce que malgré tout ça, Révolte consommée pose des questions que ne peuvent plus désormais éviter les ami·es de l'émancipation. Ne serait-ce que parce que la rebellitude et l'hégémonie culturelle se portent très bien à l'extrême droite, ce que les auteurs, écrivant au temps d'Empire (Hardt et Negri) et de No Logo (N. Klein), n'avaient d'ailleurs pas vu venir.
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dimanche, 1 mars, 2020
Par Aude le dimanche, 1 mars, 2020, 16h40 - Textes
S'il est une chose bien matérielle que les pays occidentaux pensent avoir
apportée aux pays qu'ils ont colonisés, c'est les chemins de fer.
« Rendez-vous compte, grâce à nous ! » nous disent celles et
ceux qui malgré des années passées sur les bancs des écoles, collèges et
lycées, ignorent tout un pan de l'histoire de leur pays, celui qui concerne sa
relation avec une partie du monde qu'il a tenue sous sa dépendance coloniale.
Rien que ça. Cette histoire compte pour comprendre le monde d'aujourd'hui mais
notre ignorance à ce sujet est assez crasseuse. Alors si vous ne la connaissez
pas bien, plongez-vous dedans, d'autant qu'il est d'autres manières de
s'instruire, plus agréables que des cours magistraux. Dans Terre
d'ébène, son livre de reportages en Afrique de l'Ouest constamment réédité
depuis 1928, Albert Londres rappelle que le chemin de fer Congo-Océan n'a pas
été construit par la métropole mais par le travail forcé des locaux dont
17 000 moururent dans les travaux (ce
pour quoi la République française et Spie Batignolles ont été poursuivies).
Comme beaucoup de personnes éduquées en France, je ne connais pas mieux cette
histoire mais j'ai la chance d'avoir suivi quelques cours sans complaisance sur
une autre partie du monde.
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mardi, 13 octobre, 2015
Par Aude le mardi, 13 octobre, 2015, 14h32 - Annonces
Lors d’un séjour aux États-Unis à Portland, Oregon, j’ai eu le plaisir de
donner un coup de main régulier dans un cinéma associatif. Tous les samedis on
pouvait me trouver derrière la caisse à jongler entre le logiciel d’édition des
billets et les coupures de dix dollars, quand je ne partais pas passer le balai
dans les salles. Pendant mon séjour, et deux ans après avoir financé ainsi de
nouveaux sièges, le cinéma a lancé une opération de crowdfunding sur
Kickstarter pour rénover sa marquee. Voici le cinéma avant, quand j’y
balayais le pop corn, et après, suite au succès de la levée de fonds populaires
(sachant que le cinéma a aussi des mécènes corporate, dont Nike qui
est basée à deux pas). Pas mal…
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lundi, 20 juillet, 2015
Par Aude le lundi, 20 juillet, 2015, 16h15 - Lectures
Brut. La Ruée vers l’or
noir, David Dufresne, Nancy Huston, Naomi Klein, Melina Laboucan-Massimo
et Rudy Wiebe, Lux éditeur, Montréal, 2015, 108 pages, 12 €
Du brut. Par millions de barils. Ou comment donner à voir l’exploitation des
sables bitumineux du Canada. Barils, dollars, gaz à effet de serre, degrés de
réchauffement… On connaît l’histoire mais voici une invitation à en découvrir
jusqu’aux acteurs les plus modestes, en un livre composite où se mêlent
reportage, témoignage, plaidoyer et littérature, et autant de voix. Fort
McMurray, dans le Nord-Est de l’Alberta, est la capitale de ces hydrocarbures
que l’on dit non-conventionnels : leur exploitation, plus polluante et
plus coûteuse que partout ailleurs, souille 90 000 km2 de terres et le bassin
du fleuve Mackenzie, l’une des principales sources d’eau douce au monde. Dans
des mines à ciel ouvert, des camions de trois étages chargent ce mélange de
sable, d’argile et de bitume. Moins visible, l’exploitation par forage consomme
plus d’eau et relâche plus de produits toxiques. Le transport par pipe-line,
ensuite, déverse lors de fuites régulières des millions de litres jusque dans
l’océan Pacifique.
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lundi, 23 mars, 2015
Par Aude le lundi, 23 mars, 2015, 14h33 - Lectures
Barbara Ehrenreich
et Deirdre English, Sorcières,
sages-femmes & infirmières. Une histoirE des femmes soignantes,
traduction L. Lame, Cambourakis, collection « Sorcières », 2015, 124
pages, 16 €.
En 1973, Barbara Ehrenreich et Deirdre English publient une
brochure féministe, à mi-chemin entre le pamphlet et l’ouvrage de vulgarisation
historique, dont le succès les surprendra. Les éditions Cambourakis reprennent
aujourd’hui ce texte, accompagné de deux introductions par les autrices (1973
et 2010) et d’une postface, le tout constituant un ouvrage modeste mais
stimulant. Que celles qui comme moi n’ont pas encore osé ouvrir Caliban et la sorcière (1) n’hésitent
pas.
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dimanche, 7 septembre, 2014
Par Aude le dimanche, 7 septembre, 2014, 19h24 - Textes
Colette
Guillaumin, dans un article sans complaisance (« Pratique du pouvoir et
idée de Nature (1). L'appropriation des femmes », Questions féministes n°2), parle de
l’« accaparement » des femmes par les hommes dans l’idée de
bénéficier de services sexuels, domestiques ou reproductifs. Vous aurez reconnu
la putain, la servante et la maman. Le texte date de 1978, à peine treize ans
après que les femmes ont conquis le droit de travailler ou d’ouvrir un compte
bancaire sans demander à leur mari, et alors que le viol conjugal n’est pas
encore reconnu comme tel. Quand on s’aime un jour, on doit dire oui tous les
jours… Seules des violences « graves et répétées » (attention à la
conjonction de coordination) peuvent être considérés comme des torts. Pour le
reste, on aura compris que le mariage était un système de mise à disposition de
l’un-e à l’autre, soit dans la pratique des femmes aux hommes.
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mercredi, 11 juin, 2014
Par Aude le mercredi, 11 juin, 2014, 00h20 - Reportages
C’est la course aux aliments les plus
efficaces pour permettre aux bêtes de grossir vite et à moindre frais. Mon
premier contient « 25 à 50 % de protéines brutes et de 55 à 60 % de
substances nutritives digestives, le tout sur matière sèche, et est riche en
minéraux essentiels ». Il s’agit de l’excrément de poulet, défendu dans
une étude pour la Food and Drugs
Administration américaine en 2001 par deux chercheurs de l’université de
Virginie (voir « Utilisation
of Poultry Litter as Feed for Beef Cattle »). Vache folle oblige, et
car les poulets eux-mêmes sont nourris aux restes de bovins, en 2003 la FDA
interdit la pratique pour l'alimentation bovine… pour l’autoriser de nouveau
sous la pression de l’industrie. Seule précaution, puisque « les
excréments de poulet sont une source potentielle de micro-organismes
pathogènes » (rappel : on parle toujours de caca, bien que de caca
alimentaire), « les excréments devraient être traités avant d’être donnés
à manger ».
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lundi, 3 mars, 2014
Par Aude le lundi, 3 mars, 2014, 10h48 - Textes
Même aux USA, pays du libéralisme économique, il est possible de prendre le
train à des prix qui ne font pas dresser les cheveux sur la tête. Et
heureusement, car si les cars (1) Greyhound ont une belle
réputation, que l'on doit à des films hollywoodiens comme Macadam
Cowboy, il faut revoir ce film et les autres avec un peu moins de
paillettes dans les yeux : le Greyhound, c'est pour les pauvres et
tou-te-s celles qui ne peuvent pas faire le trajet en avion. L'imaginaire
américain prétend que vous aurez de fortes chances de faire le voyage
(interminable) aux côtés d'une personne malodorante et/ou en grande détresse.
Au Canada, un voyageur a ainsi fini son trajet la tête coupée par son binôme de
car (faut dire que c'est long). Le plus grand désagrément que j'aie connu,
c'est de faire les deux heures entre Seattle et la capitale de l'état dans un
car aux vitres tellement crades que je n'ai pas pu voir le Mt Rainier de plus
près. Ah, oui, et la demi-heure de queue avec un vigile grossier qui nous a
demandé d'ouvrir nos bagages à main pendant qu'il commentait le contenu – des
bagages des passager-e-s du wagon à bestiaux précédents. C'est le genre
d'expérience qu'on apprécie d'avoir fait, mais qui ne vaut pas la peine d'être
répétée.
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mercredi, 1 janvier, 2014
Par Aude le mercredi, 1 janvier, 2014, 12h59 - Textes
« Plus écolo que moi, tu meurs ! », c'était la devise de la
coloc. Pendant plus d'un an, j'ai embrassé cet objectif de vie comme on devient
chevalier : c'est pas marrant tous les jours, mais on sait pourquoi on est
là, pour garder le mur et préserver
le royaume des Sept Couronnes d'une invasion septentrionale. Et sauver la
planète. La coloc, c'est un mode de vie qui permet de mettre en commun des
ressources matérielles pour ne pas les gaspiller. De l'espace, puisqu'on peut
être aussi à l'aise avec 25m2 par personne qu'on le serait seul⋅e avec 40m2. De
l'énergie, puisqu'on ne chauffe au final que 25m2 par personne et qu'on ne fait
qu'une popote plus efficace. Des objets, tant et tant : mobilier (les
canapés du salon – oui, parce qu'en coloc on a des salons assez grands pour y
mettre deux canapés, voir ci-dessus), vaisselle et matos de cuisine (ce qui
peut-être intéressant quand on a de toute façon décidé de bien s'équiper,
voir mon billet sur DIY et
cuisine), frigo, etc. Ah non, pas frigo, parce que nous c'était une coloc
écolo.
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samedi, 21 décembre, 2013
Par Aude le samedi, 21 décembre, 2013, 11h13 - Reportages
Passer trois jours et quatre nuits dans un train ? Non seulement c'est
possible, mais c'est même désirable. Récit du plus beau voyage en train du
monde (enfin, que je sache).
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jeudi, 5 septembre, 2013
Par Aude le jeudi, 5 septembre, 2013, 10h22 - Lectures
A propos de Howard Zinn, La Mentalité américaine. Au-delà de
Barack Obama, Lux, Montréal, 2009
Je m'étais promis de ne pas faire mon américaniste à deux sous, parce
qu'un billet d'avion et un permis
touristique ne sont une condition ni nécessaire ni suffisante pour
connaître une culture et gloser à son sujet. Mais le bouquin d'Howard Zinn me
permet de céder à la tentation de parler de la culture politique des USA, une
culture dont j'ai pu constater qu'elle était trop mal connue et considérée, y
compris par des visiteurs/ses plus assidu-e-s que je ne l'ai été.
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mercredi, 22 mai, 2013
Par Aude le mercredi, 22 mai, 2013, 18h04 - Reportages
Article à paraître dans L'An 02 n°4, juin 2013.
Abonnez-vous pour recevoir à la maison la version complète, avec des brèves
dans les marges et plein de beaux articles autour !
Vous avez envie de vous remettre au yoga ? d'apprendre le français
langue étrangère ? besoin d'accéder à un ordi pour votre recherche
d'emploi ? d'un lieu pour accueillir un groupe de discussion
féministe ? Des centres communautaires permettent aux femmes de mener des
activités ensemble. De Montréal à San Francisco, en passant par Portland, et
sur le vieux continent à Lille, des femmes s'organisent pour animer des espaces
ouverts à toutes, en particulier aux plus fragiles.
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dimanche, 27 janvier, 2013
Par Aude le dimanche, 27 janvier, 2013, 18h42 - Lectures
J'écrivais il y a plus d'un an, pour le n°2 de L'An 02, une chronique
sur l'absence d'auteures femmes dans le catalogue des éditions Gallmeister,
dont je suis avec beaucoup d'intérêt les collections « Nature
Writing » et « Noire ». En mars 2013 une troisième auteure est à
paraître, après Kathleen Dean Moore et Terry Temple Williams : Dorothy M.
Johnson, pour un recueil de nouvelles, Contrée indienne. Voici
d'autres auteures, jamais traduites en français, ou bien il y a longtemps, ou
bien récemment rééditées (Mary Austin !) ou bien encore très bien éditées en
français (Annie Dillard), qui font de la nature writing une écriture
aussi féminine.
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samedi, 19 janvier, 2013
Par Aude le samedi, 19 janvier, 2013, 04h15 - Reportages
Avant que ne décline dramatiquement la fréquentation des salles de cinéma,
l'exploitation des films était structurée d'une manière assez différente de
celle que nous connaissons aujourd'hui. Au fil des décennies, le nombre de
copies mises en circulation à leur sortie n'a cessé de croître, l'idéal étant
que dans les plus petites salles on puisse accéder aux films huit semaines au
plus tard après leur sortie nationale. La télévision, qui a drainé le public
des salles, stimule aussi la fréquentation des cinémas. Et tout le monde est de
plus en plus impatient de voir dès les premières semaines une sortie
abondamment commentée à la télé. L'offre des salles répond à cette impatience,
les copies déferlent sur tout le territoire pour une durée de vie de plus en
plus courte, et chaque année voit battu le record du nombre de copies pour un
même film (350 ! 700 !). On voit même des multiplexes programmer le même
blockbuster dans plusieurs salles pour qu'il soit accessible à n'importe quelle
heure du jour. On n'a plus jamais loupé l'heure, la prochaine séance commence
en permanence. Tout cela occasionne un gâchis de pellicule auquel le numérique
et ses copies reproductibles sans (presque) de support matériel semblerait
(presque) apporter une réponse écologique (nous y reviendrons dans un prochain
texte). Et une standardisation des salles, qui programment toutes à peu près
les mêmes films au même moment (y compris les films de patrimoine, qui
n'échappent pas à la règle), et dont les différences tarifaires ne tiennent
qu'à un critère : subventionnées ou non.
En arrivant à Portland, sans me douter du sort qui m'attendait en tant que
spectatrice, j'ai fait non seulement un voyage dans l'espace, mais aussi un
voyage dans le temps.
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dimanche, 6 janvier, 2013
Par Aude le dimanche, 6 janvier, 2013, 22h26 - Textes
A propos de deux films
GLOW. Gorgeous Ladies of Wrestling, Brett Whitcomb,
2012
Whip It (Bliss), Drew Barrymore, 2009
Le catch dans les années 80 et le roller derby aujourd'hui sont deux
expressions féminines bien particulières, mais qui ont à y réfléchir de
nombreux points communs. Au-delà du jeu (mettre à terre l'adversaire, se frayer
un passage dans le peloton à coups de hanches), ce sont des jeux de rôle qui
permettent de se moquer d'identités stéréotypées (Babe la gentille fille du
fermier), d'en créer de nouvelles, à l'aide de noms et de costumes, souvent
trash, punk ou mauvais genre, toujours ironiques (ici les exemples ne
manquent pas, mais je ne sais pas par où commencer), ou de rendre hommage à son
histoire et à ses racines (Mount Fiji, Rosa Sparks).
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