samedi, 16 décembre, 2023
Par Aude le samedi, 16 décembre, 2023, 11h05 - Textes
Il l’a dit ou il ne l’a pas dit ? Le préfet d’Île-de-France n’a pas annoncé de confinement des habitant·es de la région pendant la durée des Jeux olympiques. Non. Il a simplement fait remarquer que les transports régionaux était tellement performants « qu’à certains endroits le plan de transport ne permet d’acheminer les spectateurs que si tous les autres voyageurs ou presque étaient dissuadés » de les prendre. Venant d’autorités si soucieuses de respecter les libertés civiles, ça fait un peu peur, même si le type n’a pas prononcé l’expression « confinement olympique ».
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jeudi, 27 juillet, 2023
Par Aude le jeudi, 27 juillet, 2023, 16h17 - Malaisie et Indonésie
Cet été deux sites publient mes billets sur des initiatives malaisiennes très différentes mais qui toutes deux passent par la cartographie participative.
Cartographie participative du vélo potentiel à Kuala Lumpur
Sur le tout nouveau site Imago Mundi, dédié à nos usages de l’espace et à ses représentations, un reportage datant de 2016 sur la cartographie de la cyclabilité de la capitale malaisienne Kuala Lumpur. Au-delà du caractère socialement marqué de l'usage du vélo par des classes jeunes et aisées, une initiative tente d’intégrer tou·tes les usager·es du basikal.
Mapping as a Tool in Indigenous Peoples’ Struggle
Retrouvez sur Visionscarto la version anglaise d'un reportage paru en 2019 sur l’usage des cartes par les communautés rurales autochtones cherchant à faire valoir leurs droits sur leurs terres ancestrales.
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dimanche, 5 septembre, 2021
Par Aude le dimanche, 5 septembre, 2021, 11h51 - La petite bourgeoisie s'amuse
« Connasse, t’as qu’à te pousser dans le caniveau, je te double si je veux ! » C’est pas lui qui me gueule ça, c’est moi qui verbalise à voix haute son dring-dring parce que je prends toute la place sur cette piste cyclable trop étroite pour y rouler à deux de front. (Oui, dans la France d’avant – avant le 5 décembre 2019 – on imaginait des cyclistes épars·es se suivre de loin en loin et personne n’avait prévu des pistes suffisamment larges pour doubler.) Il me dépasse quand même, en me frôlant et en me faisant savoir qu’il est vexé que j’aie pu le confondre avec un automobiliste de base. Lui, il est beaucoup mieux. Il fait du vélo, il mange peut-être bio pour sauver la planète en rentrant à 18 h de son boulot de bureau bien payé, si j’en juge par son joli équipement. Il est probablement « déconstruit » et titulaire d’un livret éthique qui partage ses maigres bénéfices avec Pierre Rabhi, un peu comme moi. Sauf que moi, je suis capable de gérer ma frustration et de rester à rouler tranquillement derrière une vieille dame ou un gros monsieur, tant que je n’ai pas la place de les dépasser. Je le retrouve plus tard, j’étais passée devant lui suite à un mauvais choix de sa part au carrefour et il me double de nouveau. On roule à peu près à la même vitesse mais le moindre différentiel lui est insupportable, c’est son droit humain de doubler quiconque le ferait à peine ralentir, dès qu’il estime que « ça passe ». Aujourd’hui c’est lui, un barbu trentenaire ou quadra. Hier c’était elle, une meuf plus jeune en Vélib (1) pour qui s’était vital, de se placer devant moi, j’avais donc roulé deux kilomètres sur l’avenue sagement derrière elle après son dépassement dangereux. Avant-hier c’était un autre gars avec un vélo sportif, dans un virage, et qui roulait sur la piste malgré une vitesse élevée.
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dimanche, 31 mai, 2020
Par Aude le dimanche, 31 mai, 2020, 10h53 - En toute impunité
J'ai subi un crime de haine qui est resté impuni. Il y a quelques années je rentrais chez moi à vélo dans le centre de Lille
avec un ami. Nous roulions en file indienne, alors qu'il nous était permis de rouler de front, dans un rond-point urbain, la place Philippe Lebon à Lille. Je ne m'explique pas pourquoi, au feu rouge, je remets en question ma position sur la chaussée. Peut-être parce que je me sens déjà menacée par une voiture tout près de nous. Oui, je suis bien placée, je prends ma place sur la chaussée pour éviter d'être fauchée à chaque sortie d'automobile à droite. Un tutoriel de la Sécurité routière suisse explique ici qu'il faudrait même rouler « au milieu de la voie ». Lorsque le feu passe au vert, nous redémarrons. Devant un nouveau feu rouge, cinquante mètres plus loin, parvis Saint-Michel, un automobiliste
fait une queue de poisson à mon ami qui est placé devant. Mon ami le prend à partie en tapant sa voiture du plat de la main (note : ce n'est pas comme ça qu'on abîme les carrosseries, c'est seulement pour produire un peu de bruit et capter l'attention).
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Par Aude le dimanche, 31 mai, 2020, 10h42 - En toute impunité
Un an plus tard, mon agresseur court toujours avec sa haine, toujours capable d'un passage à l'acte violent. Un an plus tard, je me décide à faire d'autres démarches, cette fois sans attendre la police. Grâce à un ami et à l'excellent site Service-public.fr, je saisis le procureur de la République par une lettre recommandée et attire son attention sur ma plainte en déshérence. Celui-ci peut juger que « mon agresseur » n'est pas que mon agresseur mais une menace pour d'autres encore, autres personnes à vélo ou à pied où dont la tête ne lui revient pas et qu'il souhaite punir comme il a puni mon ami puis moi. J'ai porté plainte pour mon assurance (mais je ne me suis pas assez bien assurée) et pour ça. Mon agresseur n'appartient pas à mon cercle de connaissances, je ne peux rien négocier avec lui, ses proches ou les miens, rien exiger comme réparation. Dans une société anonyme, je ne peux faire appel qu'à la police. Puis à la justice, qui ne bouge pas.
Sans réponse du procureur, je porte plainte auprès du doyen des juges d'instruction et demande en raison de ma pauvreté l'exemption d'une provision que sans ça je devrais faire dans le cas où ma plainte serait calomnieuse. Cette exemption m'est accordée et une juge d'instruction est saisie de l'affaire.
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jeudi, 5 décembre, 2019
Par Aude le jeudi, 5 décembre, 2019, 09h52 - Textes
Le poing
qui illustre ce billet est une contribution au mouvement social qui démarre en
ce jeudi 5 décembre 2019. (Merci Agnès.)
Souvent je dis « pardon » ou « merci » quand je croise
sur la route des personnes attentionnées. Et parfois je me comporte comme une
merde. Et pourtant, c'est seulement quand je suis à vélo qu'on m'engueule. Pas
quand je n'ai pas bien regardé avant de traverser en-dehors des clous ou que je
bouscule d'autres piéton·nes par inattention ou parce que je marche trop vite.
Comme si être urbain·e en ville était une affaire de mode de transport :
les cyclistes seraient par essence grossier·es et dangereux/ses, les autres des
modèles de civisme. Qu'on se plaigne d'avoir été mis·e en danger par un conducteur de
car qui nous engueule ensuite car on ne roulait pas sur la piste cyclable
(1), et on prend pour tou·tes les autres cyclistes de la terre. Qu'on commente
un accident dans lequel un·e cycliste a été blessé·e et on entend ces
« Oui mais les cyclistes roulent n'importe comment » qu'on n'ose plus
dire à propos des femmes agressées (« Oui mais elles le cherchent
bien »). Les cyclistes rouleraient de manière délictueuse et n'auraient
que ce qu'elles et ils méritent en cas d'accident.
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lundi, 25 novembre, 2019
Par Aude le lundi, 25 novembre, 2019, 20h32 - Lectures
Sorry We Missed You, un film de Ken Loach (Royaume-Uni,
2019)
« Sorry we missed you », c'est cette note qui vous attend quand vous
avez raté le passage du colis que vous avez commandé sur Internet. Ricky, le
héros du dernier Ken Loach, est un travailleur indépendant qui travaille pour
une compagnie de transports de colis. Il sillonne les rues des Newcastle pour
livrer à des particuliers des colis, plus ou moins gros, plus ou moins urgents.
Des achats sur Amazon ou une autre plate-forme de vente en ligne aussi bien que
des repas, des colis à livrer dans la journée et d'autres dans une fourchette
d'une heure. Il a acheté sa camionnette pour ne pas la louer à l'entreprise qui
lui donne ses missions et passe sa journée pressé par un objet connecté (à la
fois scanner, téléphone, GPS) qui bippe quand il quitte le camion plus de deux
minutes. Sur le papier, l'entreprise donneuse d'ordres est sa cliente. En vrai,
vu le dispatcher qui est toujours sur son paletot, la boîte ressemble
étrangement à un employeur, aussi exigeante et peu accommodante que les pires
petits patrons décrits par le cinéaste anglais.
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lundi, 27 mai, 2019
Par Aude le lundi, 27 mai, 2019, 15h43 - Textes
Ça fait longtemps que j'ai envie de parler de mon expérience de cycliste et
de violence routière. Parce que je fais du vélo et que côtoyer tous les jours
10 % d'automobilistes qui me mettent en danger par négligence ou
malveillance fait mal… J'ai aussi été
fauchée délibérément par un automobiliste énervé, devant sept témoins, sans
que le propriétaire dûment identifié de la voiture soit mis en cause (affaire à
suivre). Cette violence et d'autres, on les subit tous les jours. Vous les
subissez tous les jours si vous habitez en ville. Peut-être que c'est à pied,
en voiture ou en scooter. Peut-être que vous avez décidé que c'est un type
d'usagèr·es qui en est coupable (« les vélos », « les
bagnoles »).
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mercredi, 12 décembre, 2018
Par Aude le mercredi, 12 décembre, 2018, 14h42 - Textes
C’est bientôt Noël et c’est déjà l’overdose. Des pubs qui dégoulinent de
rouge, des passant·es avec leurs gros sacs en papier remplis de cadeaux venus
du cœur et d’usines où le travail est bon marché, des questions existentielles
sur ce qu’on aimerait recevoir alors qu’il faut bien l’admettre, on n’a
franchement besoin de rien… ou bien de tout. C’est la grande bouffe et il y a
du monde à table. Des week-ends en avion dans une ville où on n’a personne à
aller voir (à part un hôte AirBnB) aux changements d’équipement parce qu’un
nouveau vient de sortir qui est tellement mieux (et pas parce que l’ancien ne
marche plus), tout déborde.
Et à côté de ça, les histoires de ces familles qui payent les activités de
leurs enfants, vingt euros l’année grâce aux aides municipales, en trois fois
sans frais ou de ce petit garçon qui raconte à ses copains de classe qu’hier il
a dîné – parce que c’est pas tous les soirs que ça arrive.
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mardi, 8 mai, 2018
Par Aude le mardi, 8 mai, 2018, 09h59 - Textes
Les dernières grèves à la SNCF (c’est ici pour contribuer aux caisses
de soutien) m’ont donné l’occasion de me remettre à ce truc que je
déteste : le covoiturage. Covoiturer, c’est d’abord avoir le déplaisir de
recourir à un moyen de transport moins sûr, moins écologique et moins efficace
que le train, ce bien commun financé avant l’ère de la voiture individuelle,
avant que nous soyons riches à ne plus pouvoir prendre les transports en commun
ou assumer l’entretien d’un réseau ferré. C’est faire un tour dans la culture
automobile : me retrouver dans un McDo d’autoroute où, en désespoir de
cause, je prends une frite ou bien côtoyer un conducteur tellement occupé par
le réglage de ses deux GPS (deux !) qu’il ne voit pas le panneau Paris et
se précipite dans la mauvaise direction.
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mardi, 14 novembre, 2017
Par Aude le mardi, 14 novembre, 2017, 08h24 - Textes
La semaine dernière, je roulais à vélo dans une rue assez étroite quand une
voiture me doubla en me passant très près. Après un sprint mémorable, je
retrouve l’automobiliste au feu rouge et lui demande des comptes. Celui-ci,
après m’avoir accusée de rouler « au milieu de la route », accepte quand même
de m’écouter. « Au milieu de la route », je lui explique, c’est une distance
qui permet de ne pas se faire faucher par une portière qui s’ouvre. Les
portières s’ouvrent sans précaution et il appartient aux cyclistes de ne pas
être à leur portée. Une distance de sécurité d’un mètre est la seule
prévention. Le jour où une portière ouverte m’a envoyée à l’hôpital, je n’ai
pas eu le temps de freiner, rouler trop près a été ma seule erreur. Et cette
erreur, la plupart des cyclistes la font tout le temps. Il faut dire que la
plupart des automobilistes les contraignent à se mettre en danger : dès que le
respect de cette distance de sécurité ne permet plus de doubler,
l’automobiliste fait ronfler son moteur tout près, klaxonne ou double
dangereusement, accusant de rouler « au milieu de la route ». Doubler un
véhicule plus lent est perçu comme un dû. Eh bien non, c’est rentrer chez soi
sans séjour à l’hôpital qui l’est. Elles sont pourtant rares, les villes où on
peut espérer que les automobilistes frustré·es de ne pas pouvoir doubler
restent plus loin et ne se comportent pas de manière plus ou moins
agressive…
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jeudi, 29 septembre, 2016
Par Aude le jeudi, 29 septembre, 2016, 09h49 - Malaisie et Indonésie
Kuala Lumpur a,
vu du ciel, des airs de plats de spaghetti où s’emmêlent les autoroutes à deux
fois trois ou quatre voies. Dans les quartiers, les automobiles garées sur les
trottoirs, les embouteillages où les pare-chocs se touchent presque et la
priorité donnée aux voitures sur les piétons rendent improbable l’idée de faire
du vélo dans la capitale malaisienne. C’est pourtant le cas, même si les
cyclistes sont assez rares pour qu’on puisse passer une journée sans en voir
un… Mais cela ne s’improvise pas, il est déconseillé de partir à l’aventure
sans une idée précise de son itinéraire. Pour cela, l’apprenti·e cycliste peut
désormais compter sur une carte qui l’aidera à circuler dans la jungle urbaine
: Cycling KL Bicycle Map.
La suite sur le site Visions
carto.
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jeudi, 17 mars, 2016
Par Aude le jeudi, 17 mars, 2016, 16h44 - Lectures
Matthew Crawford, Contact. Pourquoi nous avons perdu le
monde, et comment le retrouver, La Découverte, 2016, 283 pages, 21
euros
Il est question d’Emmanuel Kant et de Walt Disney, de philosophie politique et
de machines à sous. Crawford manie des concepts philosophiques parfois un peu
ardus mais toujours éclairés par des exemples concrets, l’idée étant de
comprendre pourquoi, dans un univers toujours plus commode, nous nous trouvons
toujours plus désemparés. L’exemple qui m’a le plus frappée est celui des vieux
Disney, dans lesquels les personnages sont aux prises avec des objets qui
répugnent à leur obéir, au point de sembler animés d’une vie propre : des
ressorts qui ne cessent de se détendre, des portes de s’ouvrir… Aujourd’hui,
dit-il, les dessins animés de la même firme montrent des personnages béats
servis par des machines complaisantes. Je me demande quelles intrigues ce
dispositif peut servir. L’absence de conflit, outre qu’elle est assez pauvre
politiquement, l’est aussi sur le plan narratif.
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lundi, 16 novembre, 2015
Par Aude le lundi, 16 novembre, 2015, 09h10 - Textes
Parmi la litanie
de faits désespérants, il en est qui intriguent et inquiètent, quand bien même
ils sembleraient anecdotiques. Ainsi les agressions d’automobilistes sur
cyclistes. Cela fait vingt ans ce mois-ci que je fais du vélo en ville
(Décembre 1995 a commencé en novembre) et je suis plus que familière avec
l'insouciance qui consiste à arbitrer entre quelques secondes de gagnées et la
mise en danger d’une personne à vélo. Mais au-delà de la négligence et de
l’incivilité souvent constatées, il s'agit d'insulter, de menacer, de descendre
pour frapper un cycliste ou d’utiliser comme arme par destination
(1) une tonne de métal motorisée. L’occasion est arrivée de
mettre noir sur blanc les vagues cogitations suscitées par la prise de
conscience que ce phénomène a pu prendre une certaine ampleur.
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samedi, 11 octobre, 2014
Par Aude le samedi, 11 octobre, 2014, 16h25 - Textes
Il y a quelques
semaines, une campagne publicitaire battait son plein dans les couloirs de
métro parisien (et peut-être ailleurs). La grande vitesse mettait l’Europe à
portée de train de Paris. L’Allemagne, la Suisse, l’Espagne à portée de
train ? Mouais. À condition de confondre l’Allemagne avec un pays situé
entre Cologne et la France alors qu’il s’étend, dit-on, jusqu’à la frontière
polonaise. À condition de confondre l’Espagne avec la Catalogne. À condition de
rester en-deçà des mille bornes.
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lundi, 3 mars, 2014
Par Aude le lundi, 3 mars, 2014, 10h48 - Textes
Même aux USA, pays du libéralisme économique, il est possible de prendre le
train à des prix qui ne font pas dresser les cheveux sur la tête. Et
heureusement, car si les cars (1) Greyhound ont une belle
réputation, que l'on doit à des films hollywoodiens comme Macadam
Cowboy, il faut revoir ce film et les autres avec un peu moins de
paillettes dans les yeux : le Greyhound, c'est pour les pauvres et
tou-te-s celles qui ne peuvent pas faire le trajet en avion. L'imaginaire
américain prétend que vous aurez de fortes chances de faire le voyage
(interminable) aux côtés d'une personne malodorante et/ou en grande détresse.
Au Canada, un voyageur a ainsi fini son trajet la tête coupée par son binôme de
car (faut dire que c'est long). Le plus grand désagrément que j'aie connu,
c'est de faire les deux heures entre Seattle et la capitale de l'état dans un
car aux vitres tellement crades que je n'ai pas pu voir le Mt Rainier de plus
près. Ah, oui, et la demi-heure de queue avec un vigile grossier qui nous a
demandé d'ouvrir nos bagages à main pendant qu'il commentait le contenu – des
bagages des passager-e-s du wagon à bestiaux précédents. C'est le genre
d'expérience qu'on apprécie d'avoir fait, mais qui ne vaut pas la peine d'être
répétée.
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mardi, 5 novembre, 2013
Par Aude le mardi, 5 novembre, 2013, 12h49 - Lectures
Iain Boal se lave les dents au moins deux fois par jour, mais n'accepte pas
pour autant l'étiquette de brosse-à-dentiste. Il refuse également celle de
cycliste, quand bien même, en sus de cette hygiène de vie qu'apporte le
pédalage, il aurait à son crédit la fondation avec d'autres de la première
masse critique contemporaine, à San Francisco. On comprend bien vite qu'on a
affaire à un intellectuel hétérodoxe et qui cultive le décalage. Son histoire
du vélo, en préparation depuis 2005, risque fort de ne pas ressembler aux
autres.
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vendredi, 21 juin, 2013
Par Aude le vendredi, 21 juin, 2013, 09h03 - La petite bourgeoisie s'amuse
La petite bourgeoisie
s'amuse n°4
La petite bourgeoisie, communément appelée
classe moyenne, c'est cette classe sociale qui, privée de pouvoir économique,
n'est pas responsable de l'abjection ambiante mais profite toutefois de ses
retombées. Une classe sociale repue de droits et qui ne se reconnaît aucun
devoir.
Puisque
c'est dans ces termes que j'ai posé ma critique de la petite
bourgeoisie, il est temps aujourd'hui de se pencher plus en détail sur la
notion de droits et de devoirs, qui me semble centrale pour décrire son rapport
au monde. Et cela à travers l'entrée que constitue le
code de la route, si si.
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mardi, 12 mars, 2013
Par Aude le mardi, 12 mars, 2013, 01h48 - Textes
I want to ride my basikal, I want to ride my
Basikal! Basikal!
Queen
L’économiste du développement Ha-Joon Chang (1) admet que les populations des
pays pauvres ont moins d’éducation et de compétences formelles que celles des
pays riches, mais n'en fait pas la raison de leur différence de revenu. La
cause est à
chercher dans un système d’exploitation qui s’est généralisé ces derniers siècles
(songeons qu’en 1830, l’écart de richesses entre un pays comme la France et un
pays comme l’Algérie était de un à deux). Et s’il faut comparer les compétences
d’un chauffeur de taxi de Göteborg et celles de son confrère de Bangkok, on a
le choix entre considérer leur niveau d’éducation, leur aisance écrite et leur
culture gé, ou leur aisance au volant. Et là, sans conteste, le chauffeur de
taxi de Bangkok l’emporte. Parce qu’à conduire dans des conditions chaotiques,
avec des règles de circulation peu contraignantes, une rue partagée entre de
multiples usager-e-s (automobilistes, deux-roues motorisés, cyclistes,
piéton-nes, etc.) et de
multiples usages (atelier, marché, ferme sauvage, etc.), on en acquiert une
vision périphérique, une attention qui dépasse largement les contrôles
réguliers dans le rétro.
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jeudi, 13 décembre, 2012
Par Aude le jeudi, 13 décembre, 2012, 07h32 - Reportages
Jeudi 22 novembre 2012, Portland, devant le café coop de la 12e rue.
Rendez-vous est pris pour une balade festive dans les rues de la ville,
désertées pour cause de Thanksgiving. Une trentaine de cyclistes se sont
réuni-e-s pour profiter du calme et « se mettre en appétit » pour le
repas de 15 h. L'un des nombreux rendez-vous quotidiens qui animent la
communauté des cyclistes de Portland, Oregon. Avec ses 500 000 habitant-e-s
(deux millions dans toute l'agglo, qui s'étend jusque dans l'état de
Washington), la petite métropole du Nord-Ouest fait figure de capitale vélo de
toute l'Amérique du Nord.
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