mardi, 7 mars, 2017
Par Aude le mardi, 7 mars, 2017, 15h42
« Mademoiselle », « nom de jeune fille »… au-delà du
caractère symbolique qu’a le renvoi systématique des femmes à leur statut
marital, faire jongler les femmes avec plusieurs noms leur porte préjudice en
compliquant leurs démarches administratives et en étant source d’erreurs.
Rencontre avec l’une des petites mains d’un chantier de refonte des sites
administratifs qui permettent d’effectuer des démarches en ligne. Elle est
ergonome et développeuse mais également féministe et blogueuse.
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lundi, 11 avril, 2016
Par Aude le lundi, 11 avril, 2016, 18h27
Article paru dans « Faire la paix avec la
mort », dossier n°8 de En attendant l'an 02, ouvrage collectif aux
éditions Le Passager clandestin, avril 2016, 220 pages, 15 euros
« Au moins dans nos sociétés meurt-on toujours plus vieux. »
C'est la tarte à la crème que reçoivent en réponse les critiques de
l'industrialisme, des villes tentaculaires et de la bouffe dopée aux produits
chimiques. Sommes-nous vraiment sûr·e·s de mourir plus tard que les générations
qui nous ont précédées ? Et en quoi cela nous assurerait une vie
bonne ?
Janvier 2016. L'INSEE livre les chiffres de la démographie française pendant
l'année écoulée. L'info fait les titres des journaux : l'espérance de vie
est en baisse et la mortalité la plus élevée depuis 1945. Pour la première fois
depuis 1969, les espérances de vie masculine et féminine baissent de manière
simultanée : -0,3 ans pour les hommes, qui meurent en moyenne à 78,9 ans,
et -0,4 ans pour les femmes, pour 85 ans. Les événements météorologiques de
2016 (une canicule en juillet et une vague de froid en octobre) suffisent-ils à
expliquer ce chiffre ? Et ne s'agit-il que d'un phénomène conjoncturel,
comme les démographes nous l'expliquent tout le long de la semaine qui
suit ? Claude Aubert, agronome, promoteur de l'agriculture biologique et
auteur d'ouvrages de santé environnementale comme Espérance de vie, la fin
des illusions (Terre vivante, Mens, 2006), a à ce sujet un avis
sensiblement différent…
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mercredi, 11 juin, 2014
Par Aude le mercredi, 11 juin, 2014, 00h20
C’est la course aux aliments les plus
efficaces pour permettre aux bêtes de grossir vite et à moindre frais. Mon
premier contient « 25 à 50 % de protéines brutes et de 55 à 60 % de
substances nutritives digestives, le tout sur matière sèche, et est riche en
minéraux essentiels ». Il s’agit de l’excrément de poulet, défendu dans
une étude pour la Food and Drugs
Administration américaine en 2001 par deux chercheurs de l’université de
Virginie (voir « Utilisation
of Poultry Litter as Feed for Beef Cattle »). Vache folle oblige, et
car les poulets eux-mêmes sont nourris aux restes de bovins, en 2003 la FDA
interdit la pratique pour l'alimentation bovine… pour l’autoriser de nouveau
sous la pression de l’industrie. Seule précaution, puisque « les
excréments de poulet sont une source potentielle de micro-organismes
pathogènes » (rappel : on parle toujours de caca, bien que de caca
alimentaire), « les excréments devraient être traités avant d’être donnés
à manger ».
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lundi, 13 janvier, 2014
Par Aude le lundi, 13 janvier, 2014, 13h19
Paru dans L'An 02
n°5, fin janvier autour du dossier « Alerte aux territoires !
»
Pour certain·e·s c'est la faute aux hipsters, ces classes
« créatives » mondialisées, relativement aisées (si l'on compare à
une famille ouvrière d'origine turque) et qui peuvent décider d'un jour à
l'autre de quitter Melbourne ou New York pour Berlin, « paradis hédoniste
où la bière est moins chère que l'eau, les drogues faciles à se procurer et la
meilleure musique techno du monde accessible chaque nuit de la semaine »
(1). Pour d'autres c'est la faute aux Souabes et autres
Bavarois·es, cadres des régions riches du sud dont les entreprises ont enfin
tourné leur attention vers la capitale et qui l'ont investie avec leurs
costumes bien coupés, leurs attaché cases et leurs Land Rovers.
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dimanche, 12 janvier, 2014
Par Aude le dimanche, 12 janvier, 2014, 16h15
Ou « Scie j'avais un marteau... »
Paru dans L'An 02
n°5, fin janvier
Wedding, un quartier au nord-ouest de Berlin. Jadis rouge, toujours
populaire : le multiplexe du quartier diffuse des films turcs en VO et des
blockbusters doublés en allemand. Les enfants d'ici viennent souvent
d'ailleurs. Qu'il neige ou qu'il pleuve, ils et elles sont tou·te·s les
bienvenu·e·s dans un « terrain de jeux et d'aventures » et une
« ferme des enfants » ouvertes cinq et six jours sur sept. Le premier
est créé en 1973, quand un projet de construction de terrains de tennis est
refusé par une « initiative citoyenne », un dispositif propre au
pays, qui lui oppose la création d'un terrain de jeux. Dix ans plus tard, c'est
une ferme qui est ouverte à côté. Les deux sont animés par des salarié·e·s,
épaulé·e·s par des bénévoles, pour presque une centaine d'enfants de moins de
quatorze ans qui passent chaque jour. Le matin des jours de classe, des écoles
viennent découvrir les lieux. Le reste de la journée, la porte reste ouverte à
tou·te·s, pour retrouver les copains/ines ou pour des ateliers (cuisine,
poterie, petite menuiserie, jeux de société, etc.).
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samedi, 21 décembre, 2013
Par Aude le samedi, 21 décembre, 2013, 11h13
Passer trois jours et quatre nuits dans un train ? Non seulement c'est
possible, mais c'est même désirable. Récit du plus beau voyage en train du
monde (enfin, que je sache).
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mercredi, 22 mai, 2013
Par Aude le mercredi, 22 mai, 2013, 18h04
Article à paraître dans L'An 02 n°4, juin 2013.
Abonnez-vous pour recevoir à la maison la version complète, avec des brèves
dans les marges et plein de beaux articles autour !
Vous avez envie de vous remettre au yoga ? d'apprendre le français
langue étrangère ? besoin d'accéder à un ordi pour votre recherche
d'emploi ? d'un lieu pour accueillir un groupe de discussion
féministe ? Des centres communautaires permettent aux femmes de mener des
activités ensemble. De Montréal à San Francisco, en passant par Portland, et
sur le vieux continent à Lille, des femmes s'organisent pour animer des espaces
ouverts à toutes, en particulier aux plus fragiles.
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samedi, 19 janvier, 2013
Par Aude le samedi, 19 janvier, 2013, 04h15
Avant que ne décline dramatiquement la fréquentation des salles de cinéma,
l'exploitation des films était structurée d'une manière assez différente de
celle que nous connaissons aujourd'hui. Au fil des décennies, le nombre de
copies mises en circulation à leur sortie n'a cessé de croître, l'idéal étant
que dans les plus petites salles on puisse accéder aux films huit semaines au
plus tard après leur sortie nationale. La télévision, qui a drainé le public
des salles, stimule aussi la fréquentation des cinémas. Et tout le monde est de
plus en plus impatient de voir dès les premières semaines une sortie
abondamment commentée à la télé. L'offre des salles répond à cette impatience,
les copies déferlent sur tout le territoire pour une durée de vie de plus en
plus courte, et chaque année voit battu le record du nombre de copies pour un
même film (350 ! 700 !). On voit même des multiplexes programmer le même
blockbuster dans plusieurs salles pour qu'il soit accessible à n'importe quelle
heure du jour. On n'a plus jamais loupé l'heure, la prochaine séance commence
en permanence. Tout cela occasionne un gâchis de pellicule auquel le numérique
et ses copies reproductibles sans (presque) de support matériel semblerait
(presque) apporter une réponse écologique (nous y reviendrons dans un prochain
texte). Et une standardisation des salles, qui programment toutes à peu près
les mêmes films au même moment (y compris les films de patrimoine, qui
n'échappent pas à la règle), et dont les différences tarifaires ne tiennent
qu'à un critère : subventionnées ou non.
En arrivant à Portland, sans me douter du sort qui m'attendait en tant que
spectatrice, j'ai fait non seulement un voyage dans l'espace, mais aussi un
voyage dans le temps.
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jeudi, 13 décembre, 2012
Par Aude le jeudi, 13 décembre, 2012, 07h32
Jeudi 22 novembre 2012, Portland, devant le café coop de la 12e rue.
Rendez-vous est pris pour une balade festive dans les rues de la ville,
désertées pour cause de Thanksgiving. Une trentaine de cyclistes se sont
réuni-e-s pour profiter du calme et « se mettre en appétit » pour le
repas de 15 h. L'un des nombreux rendez-vous quotidiens qui animent la
communauté des cyclistes de Portland, Oregon. Avec ses 500 000 habitant-e-s
(deux millions dans toute l'agglo, qui s'étend jusque dans l'état de
Washington), la petite métropole du Nord-Ouest fait figure de capitale vélo de
toute l'Amérique du Nord.
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mercredi, 12 décembre, 2012
Par Aude le mercredi, 12 décembre, 2012, 22h40
Paru dans L'An 02, hiver
2012-2013.
Le second pays le plus vaste au monde n'est peuplé que de 34 millions
d'habitant·e·s, massé·e·s sur la frontière méridionale. Autant dire que le
reste n'est qu'une vaste réserve de richesses qui n'attendent que d'être
exploitées. Le Canada s'y emploie déjà, et mines et barrages prospèrent depuis
longtemps au Nord. Mais le pic de Hubbert, un phénomène de stagnation mondiale
de l'extraction du pétrole, et la demande qui va croissant, ouvrent une course
à l'exploitation de toutes les ressources imaginables d'énergie. On connaît en
France la brillante idée qui consiste à polluer les nappes phréatiques d'un
pays densément peuplé pour en extraire quelques litres de gaz de schiste,
imaginons donc les appétits qui s'aiguisent autour des ressources souterraines
d'un pays vécu comme un quasi-désert. Jusqu'ici l'exploitation a été modérée
par des prix trop faibles, mais aujourd'hui tous s'envolent, et l'affaire
devient enfin rentable. Il s'agit de terres rares, délaissées quand la Chine
les bradait, mais qui sont devenues bien précieuses, de fer et d'autres métaux
dont les prix ont eux aussi explosé, et enfin d'énergie sous toutes ses
formes : uranium (les autres fournisseurs de la France sont le Niger et
l'Australie), hydroélectricité et énergies fossiles non-conventionnelles
(sables bitumineux, gaz de schiste). La folie extractiviste s'est emparée du
pays.
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Par Aude le mercredi, 12 décembre, 2012, 22h37
Paru dans L'An 02, hiver
2012-2013.
22 septembre, dans le métro de Montréal, ligne orange, station Sherbrooke.
Je fais des pieds et des mains pour sortir du wagon au milieu des voyageur/ses
en chemin pour un samedi de magasinage, et nous sommes peu nombreux/ses sur le
quai à arborer le carré rouge pour la grande manif, parc Lafontaine à 14h.
L'engouement est un peu passé pour les manifs du 22, qui depuis le 22 mars ont
ponctué la vie politique québécoise. Et celle-ci sera peut-être la
dernière : mille ou deux mille ultra motivé·e·s, sous la pluie,
dispersé·e·s par la police avant d'avoir atteint leur but.
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vendredi, 24 février, 2012
Par Aude le vendredi, 24 février, 2012, 12h58
Premier jour : arrivée sac au dos de la gare toute proche, on
m'accueille en me montrant ma chambre, toute simple et très jolie, avec assez
de rangements pour m'installer une dizaine de jours. L'après-midi est – comme
la matinée – consacrée au travail, mais dans quelques heures tout le monde sera
plus disponible. J'attends donc ce moment, bien tranquillement. Mais à 17h30
les lieux restent vides. A 19h30, l'heure de la prière commune, je n'aurai
croisé que Sandra, ma voisine du dessous, une très jeune femme en stage pour un
an avec son ami, venue me souhaiter la bienvenue. L'appel de la cloche se fait
finalement entendre, je me précipite dans la salle commune où brûlent trois
bougies devant une assistance plutôt clairsemée. Un texte récité par cœur, des
intentions de prière, une chanson, quelques annonces dont celle de mon arrivée.
Avant de nous quitter, nous embrassons nos voisin-e-s de droite et de gauche en
leur souhaitant une belle soirée. Le samedi est le seul soir où une activité
collective est proposée : c'est danse. Les autres soirs, les personnes
installées (engagées, selon le vocabulaire de la Communauté), rentrent dans
leurs appartements pendant que les six ou sept stagiaires se réunissent dans la
cuisine pour finir les restes du midi (1). C'est toujours
copieux et délicieux, on mange très bien, en quantité parce qu'on a beaucoup
travaillé en plein air, et l'ambiance est cordiale. A la fin du repas, nous
lavons nos couverts mais l'un-e de nous reste, préposé-e à la vaisselle des
plats. Je me retrouve vite seule, sans autre perspective que celui de rejoindre
mon lit. Il est 20h30. Je peste un peu, avant de me rappeler que j'étais aussi
venue pour ça : rompre avec mon quotidien, couper pour quelques jours les
liens avec mes collaborateurs et mes ami-e-s, avoir enfin beaucoup de temps
libre pour lire et me reposer. La mission est donc remplie, de quoi pourrais-je
me plaindre ?
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