The Substance, film de Coralie Fargeat (France, USA, UK, 2024). Avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid.
The Substance est un grand film féministe. Non seulement pour son propos sur les relations femmes-hommes et sa misandrie grinçante mais aussi pour ce qu’il dit des relations entre femmes et du féminisme. Et c’est un grand film tout court, très inspiré par le cinéma hollywoodien le plus classique avec une économie de moyens qui évoque beaucoup les films des années 50 de Hitchcock ou Mankiewicz. La scène initiale montre le sort de l’étoile d’Elizabeth Sparkle sur ce qu’on imagine être le Hollywood Boulevard. D’abord ces lettres et cette étoile sont soigneusement mises en place puis célébrées avant de se craqueler devant des passants indifférents. C’est l’histoire d’une star de l’aérobic télévisé en fin de carrière, qui le jour de ses 50 ans apprend qu’elle est virée salement. Le patron est expédié en quelques plans par la cinéaste, visage fatigué cadré de très près alors qu’il se permet un jugement sévère et mufle sur l’âge de la star en passe d’être déchue (il est bien le plus ridé des deux mais il a le privilège de ne pas se voir) ou bouche qui se goinfre de crevettes à la mayonnaise. Coralie Fargeat ne fait aucun cadeau aux hommes. Mecs moches du casting qui épiloguent sur le physique des femmes, voisin qui prend pour acquis qu’il va pouvoir sauter la nouvelle voisine toute fraîche, longue série d’hommes qui se font mielleux devant une jolie jeune femme et qui ne montrent aucune considération devant une de 50 ans.