mercredi, 19 mars, 2014
Par Aude le mercredi, 19 mars, 2014, 11h49
Grande nouvelle : on ne prête qu'aux riches, et je m'apprête à
consacrer un billet à cette question. Bientôt, « qui sème le vent récolte
la tempête » et « un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ». En
reprenant ce topos, je voudrais mettre en lien quelques aspects de la pensée
libérale, avec ses droits formels et son égalité qui ne l'est pas moins. Quand
Orwell disait que « certains sont plus égaux que d'autres », il
décrivait une évidence, mais dont nous avons du mal à comprendre les ressorts.
Un peu comme le caractère démocratique assez faiblard de nos sociétés, que l'on
constate mais que l'on a du mal à expliquer (1). Si
certain-e-s sont plus égaux/ales que d'autres, c'est aussi bien parce que
certain-e-s ont plus de droits que d'autres (2) que,
quand tout va bien, parce que certain-e-s ont plus de moyens pour
faire valoir leur droits que d'autres...
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lundi, 3 mars, 2014
Par Aude le lundi, 3 mars, 2014, 10h48
Même aux USA, pays du libéralisme économique, il est possible de prendre le
train à des prix qui ne font pas dresser les cheveux sur la tête. Et
heureusement, car si les cars (1) Greyhound ont une belle
réputation, que l'on doit à des films hollywoodiens comme Macadam
Cowboy, il faut revoir ce film et les autres avec un peu moins de
paillettes dans les yeux : le Greyhound, c'est pour les pauvres et
tou-te-s celles qui ne peuvent pas faire le trajet en avion. L'imaginaire
américain prétend que vous aurez de fortes chances de faire le voyage
(interminable) aux côtés d'une personne malodorante et/ou en grande détresse.
Au Canada, un voyageur a ainsi fini son trajet la tête coupée par son binôme de
car (faut dire que c'est long). Le plus grand désagrément que j'aie connu,
c'est de faire les deux heures entre Seattle et la capitale de l'état dans un
car aux vitres tellement crades que je n'ai pas pu voir le Mt Rainier de plus
près. Ah, oui, et la demi-heure de queue avec un vigile grossier qui nous a
demandé d'ouvrir nos bagages à main pendant qu'il commentait le contenu – des
bagages des passager-e-s du wagon à bestiaux précédents. C'est le genre
d'expérience qu'on apprécie d'avoir fait, mais qui ne vaut pas la peine d'être
répétée.
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mardi, 21 janvier, 2014
Par Aude le mardi, 21 janvier, 2014, 11h04
Un jour mon dentiste m'a demandé (très gentiment, sachant qu'il risquait de
me froisser) à quoi servaient mes études de lettres et la recherche dans ce
champ disciplinaire... Je m'en suis sortie en lui expliquant qu'au-delà des
premiers tomes publiés de son vivant, Proust avait écrit A la recherche du
temps perdu sur des post-it (des « paperolles »,
pardon) et qu'on avait besoin de beaucoup de travail de recherche pour arriver
à en tirer les milliers de pages bien ordonnées de son édition de poche. Bon,
peut-être pas la sienne, mais la mienne.
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jeudi, 16 janvier, 2014
Par Aude le jeudi, 16 janvier, 2014, 09h30
DIY, agroforesterie, revenu garanti, agriculture urbaine, tirage au sort des
mandats politiques, BRF, végétarisme, etc. Les écolos-alternatifs/ves ont une
multitude de propositions pour faire du monde un endroit plus vivable. Le BRF
(bois raméal fragmenté) réduit les besoins en eau de l'agriculture, le
végétarisme s'adresse aux impacts désastreux de l'industrie animale, le tirage
au sort nous fait retourner aux fondamentaux de la démocratie, le revenu
garanti met à l'abri de la misère qui touche de plus en plus de personnes,
particulièrement des femmes et particulièrement des enfants, le DIY
(do-it-yourself) fait baisser la fièvre acheteuse.
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mercredi, 1 janvier, 2014
Par Aude le mercredi, 1 janvier, 2014, 12h59
« Plus écolo que moi, tu meurs ! », c'était la devise de la
coloc. Pendant plus d'un an, j'ai embrassé cet objectif de vie comme on devient
chevalier : c'est pas marrant tous les jours, mais on sait pourquoi on est
là, pour garder le mur et préserver
le royaume des Sept Couronnes d'une invasion septentrionale. Et sauver la
planète. La coloc, c'est un mode de vie qui permet de mettre en commun des
ressources matérielles pour ne pas les gaspiller. De l'espace, puisqu'on peut
être aussi à l'aise avec 25m2 par personne qu'on le serait seul⋅e avec 40m2. De
l'énergie, puisqu'on ne chauffe au final que 25m2 par personne et qu'on ne fait
qu'une popote plus efficace. Des objets, tant et tant : mobilier (les
canapés du salon – oui, parce qu'en coloc on a des salons assez grands pour y
mettre deux canapés, voir ci-dessus), vaisselle et matos de cuisine (ce qui
peut-être intéressant quand on a de toute façon décidé de bien s'équiper,
voir mon billet sur DIY et
cuisine), frigo, etc. Ah non, pas frigo, parce que nous c'était une coloc
écolo.
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jeudi, 19 décembre, 2013
Par Aude le jeudi, 19 décembre, 2013, 08h34
Dans le mythe originel, le patriarche c'est ce mâle dominant dans une horde
composée de ses compagnes et de ses enfants. Il fait violence à tou-te-s à
plusieurs titres. Les femmes sont à ses yeux des marchandises (qu'il consomme
ou échange), et il en monopolise l'usage sans rien en céder à ses fils. C'est à
ces deux titres aussi qu'en tant que féministe je lutte contre le patriarcat, à
la recherche d'égalité entre femmes et hommes et sachant qu'elle passe par des
exigences d'égalité aussi fortes entre les hommes eux-mêmes. Comme dans cette
citation qu'on me rappelait récemment, « Feminism is for
everbody » (1) en ce qu'il s'attaque aux deux
questions à la fois, et on l'espère la domination en général (classe, race,
sexualité, handicap, etc.).
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mardi, 17 décembre, 2013
Par Aude le mardi, 17 décembre, 2013, 15h33
En même temps que je développe des outils d'auto-défense intellectuelle au patriarcat, je me
suis mise au wendo, une discipline d'auto-défense qui s'adresse aux femmes. On
me demande dans mon entourage en rigolant si j'ai bien appris à mettre des
coups de pied dans les testicules. Justement non, j'ai appris à ne surtout pas
tenter ce geste très hasardeux, qui ne correspond ni à la philosophie ni aux
techniques du wendo. Je n'apprends à frapper, fort, que dans mon périmètre de
sécurité individuel (cette « bulle » qu'on étudie sous le nom de
proxémie), c'est à dire que des personnes qui l'ont transgressé. Si l'on
regarde bien, même dans les transports en commun aux heures de pointe personne
ne se met face à un-e autre en situation de pouvoir recevoir un coup de genou
dans les burnes. On se décale toujours un peu pour au moins offrir la proximité
d'une épaule ou d'un dos, un biais qui rend acceptable l'espace trop réduit
entre les personnes.
Question : qui est la/le plus violent-e, entre un homme qui impose une
proximité très intime, avec un « échange sensoriel élevé », et une
femme qui lui balance un coup de genou ?
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dimanche, 15 décembre, 2013
Par Aude le dimanche, 15 décembre, 2013, 10h03
Il y a quelques semaines j'attirais
l'attention sur la difficulté qu'il peut y avoir, quand on est un homme et
qu'on partage les idéaux féministes d'égalité femmes-hommes, à participer au
mouvement sans mettre à mal son sens même, à savoir l'émancipation des femmes.
Pour moi le féminisme a ceci de spécifique, par rapport à l'anti-sexisme qui
est une position abstraite elle aussi tout à fait respectable, d'être une
pensée située et une pensée en action. Comme son nom l'indique, le féminisme
(du latin femina) est structuré autour du sort des femmes, de
leur expérience et de leurs revendications, même si beaucoup d'hommes peuvent à
juste titre trouver leur compte dans ces revendications, et même si la plupart
des féministes accueillent positivement l'idée d'avoir des alliés hommes
(1). A moi qui voulais simplement prévenir les hommes
proféministes de ces difficultés, sans pour autant remettre en cause leur
engagement contre le sexisme, la réception de ce billet a posé quelques
questions...
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lundi, 2 décembre, 2013
Par Aude le lundi, 2 décembre, 2013, 16h15
Ce matin sur France Inter, dans un de ces télescopages saisissants qui
servent de signe ostentatoire de pensée originale, le chroniqueur politique
maison mettait en parallèle la crise écologique et sociale et les échecs d'EELV
: c'est parce que "les écolos" engagé-e-s dans la gestion des affaires
publiques s'en sortent plutôt mal qu'on se rapproche des limites du système
productiviste, notamment le système agro-alimentaire breton. Cassandre ne parle
pas assez fort, ou bien elle n'articule pas assez bien, ou encore elle
n'utilise pas des concepts assez stratégiques, toujours est-il qu'on peut
passer des années à ne pas l'écouter et finir ensuite par le lui reprocher. Ben
tiens.
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lundi, 25 novembre, 2013
Par Aude le lundi, 25 novembre, 2013, 17h40
Reprise de deux textes publiés ici en janvier et mars 2013, pour une publication
dans Offensive n°38
(novembre 2013, dans toutes les bonnes librairies et kiosques au prix modique
de 4 euros).
« L'aspiration individuelle à ne dépendre de rien ni de personne conduit à
de nouvelles servitudes, à une forme de collectivisme non moins implacable que
les communautés étouffantes d'autrefois. »
Groupe Marcuse, La Liberté dans le coma, La Lenteur, Paris, 2013.
En français, le do-it-yourself (DIY)
nous vient en droite ligne de la culture squat, il s'agit de faire soi-même
dans l'idée de gagner en autonomie, de se déprendre du capitalisme et des
rapports marchands, de l'envahissement des pratiques quotidiennes par la
société de consommation. Mais en anglais, l'expression signifie plus
prosaïquement « bricolage », une pratique qui s'est épanouie dans les
très libérales années 1980. Et c'est ainsi que l'on peut aller pousser le
caddie le dimanche dans une grande surface de do-it-yourself. Alors,
le DIY est-il de droite ou de gauche ? Ou plus sérieusement, le DIY
n'est-il pas passé de la pratique d'autonomie d'une mouvance alternative à un
projet de masse récupéré commercialement ? Il nous appartient donc,
au-delà de son aura très positive, d'y distinguer la présence d'autres valeurs,
qui sont, elles, néfastes au projet d'autonomie.
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samedi, 9 novembre, 2013
Par Aude le samedi, 9 novembre, 2013, 10h17
Une amie me disait un jour qu'elle et moi ne
pourrions peut-être jamais, dans notre âge mûr, avoir le plaisir (peut-être
douteux, mais c'est une autre question) de coucher avec des hommes beaucoup
plus jeunes que nous. En effet, si jamais l'idée que les femmes doivent avoir
le pubis complètement imberbe finit de s'installer, des générations entières de
jeunes hommes n'auront jamais l'occasion de découvrir ce à quoi ressemble un
vrai sexe féminin adulte (ou adolescent) et prendront cette configuration
naturelle pour une exception monstrueuse, comme en témoigne en partie ce
« beurk » du magasine Cosmopolitan. Nous deviendrions
donc peu à peu, nous qui tenons à l'épilation raisonnée de notre maillot, des
monstres à la chatte velue. Dit comme ça, ça fait un peu peur... Qu'y a-t-il
d'autre derrière cette injonction ?
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jeudi, 31 octobre, 2013
Par Aude le jeudi, 31 octobre, 2013, 10h11
La réponse est simple : c'est impossible. Le féminisme part d'un point
de vue situésur le rôle social réservé aux
femmes et les relations femmes-hommes qui en découlent. De son constat
découlent des revendications d'égalité qui, elles, peuvent (et doivent) être
relayées par les hommes. Cette place ingrate a un nom :
proféminisme. Non pas dansle mouvement féministe mais à
côté, en allié ou en relais. Et les
féministes ont besoin de ces alliés, quand leur parole est méprisée justement
parce qu'elle n'a pas l'assurance qu'on développe dans un monde d'hommes
(1).
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vendredi, 25 octobre, 2013
Par Aude le vendredi, 25 octobre, 2013, 12h32
Libéré-e-s du village et de son contrôle diffus, libéré-e-s des obligations
qui mettaient chacun-e à sa place pour ne plus l'en bouger, nous nous sommes
engouffré-e-s dans la modernité avec l'intention de profiter de cette liberté
nouvellement acquise. Des décennies d'individualisme ont formaté notre
psychisme au point que l'on peut constater aujourd'hui que non seulement nous
mettons au-dessus de tout la liberté individuelle, mais même nous avons perdu
jusqu'à la conscience des liens qui nous unissent encore, malgré tout, aux
autres. A neuf milliards sur une petite planète, entassé-e-s dans des villes,
sous contrôle étatique, la liberté individuelle prend les allures d'une fable à
laquelle nous continuons pourtant à croire dur comme fer.
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mardi, 20 août, 2013
Par Aude le mardi, 20 août, 2013, 19h54
On a les
utopies qu'on mérite : le revenu garanti
Ici quelques lignes de remerciement aux personnes qui ont accompagné la
publication de mon dernier billet en me proposant quelques arguments de défense
du revenu garanti. Bon, c'est l'été, c'est calme, et beaucoup ayant été
formulés à l'oral ma mémoire pourrait moins bien les traiter, mais voici un
début de réponse.
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samedi, 20 juillet, 2013
Par Aude le samedi, 20 juillet, 2013, 09h29
Les pistes ébauchées ici se
retrouvent dans une brochure là-bas.
La revoilà, cette généreuse idée du revenu garanti, réactivée par des
mouvements anti-productivistes ou anti-capitalistes, après une décennie peu
propice aux utopies, pendant laquelle elle avait continué son chemin très
modestement (1). Rappelons grosso modo (car il en
existe plein de variantes) le principe du revenu garanti : c'est une somme
offerte à tou-te-s chaque mois, sans condition de revenu ou de bonne volonté à
« s'insérer », suffisante pour vivre correctement. Trois critères
auquel ne satisfait pas le RSA aujourd'hui. Le revenu garanti est une réforme
révolutionnaire, comme on disait (2), qui permet au travail de
cesser d'être une valeur centrale et de choisir sans contraintes d'autres
« allures de vie ».
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mercredi, 26 juin, 2013
Par Aude le mercredi, 26 juin, 2013, 07h44
Nous sommes tou-te-s un peu Christine
Lagarde (quelque part)
Connaissez-vous (vraiment) Christine
Lagarde ? Avocate pour Monsanto puis ministre de l'Agriculture (pendant
quelques jours, la bourde fut vite réparée), patronne du FMI après l'affaire
Strauss-Kahn. Mais ce qui fait bien marrer mon auditoire en conférence, c'est surtout l'auteure des lignes
suivantes : « Cessons d'être aussi pudiques sur notre intérêt
personnel, qui, bien souvent, rejoint celui du groupe. La lutte des classes est
bien sûr une idée essentielle mais, de mon point de vue, essentielle pour les
manuels d'histoire. (...) Cessons donc
d'opposer les riches et les pauvres, comme si la société était irrémédiablement
divisée en deux clans. » Car le travail « met l'ensemble des
professions sur un pied d'égalité : le grand patron comme le petit employé
savent l'un et l'autre ce que c'est qu'une "grosse journée de
boulot" » (1). Tout y est : l'intérêt
individuel qui peut se déployer tranquillement, puisque les égoïsmes et les
avidités, par la seule magie de leur agrégation, formeront les bases d'une
société vivable (2), et le refus d'envisager les divergences
d'intérêt et de condition, cette fois transcendées par l'appartenance au
groupe. Soit des individus qui ne doivent rien au groupe, alors que le groupe
est la fiction qui permet de faire passer la pilule de l'inégalité entre
individus. C'est parfait.
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samedi, 22 juin, 2013
Par Aude le samedi, 22 juin, 2013, 22h03
On les appelle Projets Inutiles, Nuisibles et Imposés ou Grands Projets
Inutiles et Imposés (GPII). L'étiquette est récente, elle permet de mettre en
réseau les opposant-e-s, les idées, de dessiner une critique politique de
grande qualité, assise sur des arguments étayés et variés. Elle témoigne selon
moi de deux évolutions dans la société française.
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samedi, 25 mai, 2013
Par Aude le samedi, 25 mai, 2013, 15h24
Je n'ai aucun goût particulier pour le lexique politique en -phobe, -phobie,
qui a tendance à arrêter violemment la discussion sur une accusation de maladie
mentale. M'étant fait traiter un jour d'« androphobe » (alors que
« misandre » existe et ceci dans un groupe souffrant déjà d'être peu
paritaire, c'est classe), j'ai eu l'occasion de faire les frais de ce genre
d'usage. Mais quand, lors d'une distribution de tracts contre l'homophobie, un
vieux monsieur (homophobe) vient prendre ma pote militante à partie sur ce
vocabulaire et sa signification, là je me demande ce qui m'empêche de lâcher
cette notion. Ce n'est pas uniquement parce que le déchaînement de haine actuel
frôle l'hystérie. Mais aussi parce que m'est apparu lors de mes voyages
(1) à quel point l'identité masculine occidentale était
structurée par la peur de l'homosexualité.
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mardi, 12 mars, 2013
Par Aude le mardi, 12 mars, 2013, 01h48
I want to ride my basikal, I want to ride my
Basikal! Basikal!
Queen
L’économiste du développement Ha-Joon Chang (1) admet que les populations des
pays pauvres ont moins d’éducation et de compétences formelles que celles des
pays riches, mais n'en fait pas la raison de leur différence de revenu. La
cause est à
chercher dans un système d’exploitation qui s’est généralisé ces derniers siècles
(songeons qu’en 1830, l’écart de richesses entre un pays comme la France et un
pays comme l’Algérie était de un à deux). Et s’il faut comparer les compétences
d’un chauffeur de taxi de Göteborg et celles de son confrère de Bangkok, on a
le choix entre considérer leur niveau d’éducation, leur aisance écrite et leur
culture gé, ou leur aisance au volant. Et là, sans conteste, le chauffeur de
taxi de Bangkok l’emporte. Parce qu’à conduire dans des conditions chaotiques,
avec des règles de circulation peu contraignantes, une rue partagée entre de
multiples usager-e-s (automobilistes, deux-roues motorisés, cyclistes,
piéton-nes, etc.) et de
multiples usages (atelier, marché, ferme sauvage, etc.), on en acquiert une
vision périphérique, une attention qui dépasse largement les contrôles
réguliers dans le rétro.
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dimanche, 10 mars, 2013
Par Aude le dimanche, 10 mars, 2013, 12h02
Do-it-yourself,
suite et suite... Il est parfois bon, quand l’imagination est en panne et qu’on n’arrive
plus à considérer sa culture que comme un universel, d’aller voir ailleurs.
C’est ce à quoi nous invitent l’histoire et l’ethnologie. Et les voyages, si on
prend un peu le temps. Je voudrais reprendre cette question du DIY en lien avec
la cuisine et les pratiques culinaires et d’autoproduction alimentaire (qui me
passionnent plus que d'autres aspects). Aujourd’hui, si on s’en tient à la
société européenne contemporaine, manger en-dehors de chez soi est un privilège
de la classe moyenne, aux dépens d’une armée de précaires aussi mal payée après
la baisse de la TVA qu’elle l’était avant ça. Une brochure sur Infokiosques reprend des
arguments intéressants à l’encontre du système de la restauration.
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