jeudi, 19 décembre, 2013
Par Aude le jeudi, 19 décembre, 2013, 08h34 - Textes
Dans le mythe originel, le patriarche c'est ce mâle dominant dans une horde
composée de ses compagnes et de ses enfants. Il fait violence à tou-te-s à
plusieurs titres. Les femmes sont à ses yeux des marchandises (qu'il consomme
ou échange), et il en monopolise l'usage sans rien en céder à ses fils. C'est à
ces deux titres aussi qu'en tant que féministe je lutte contre le patriarcat, à
la recherche d'égalité entre femmes et hommes et sachant qu'elle passe par des
exigences d'égalité aussi fortes entre les hommes eux-mêmes. Comme dans cette
citation qu'on me rappelait récemment, « Feminism is for
everbody » (1) en ce qu'il s'attaque aux deux
questions à la fois, et on l'espère la domination en général (classe, race,
sexualité, handicap, etc.).
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mardi, 17 décembre, 2013
Par Aude le mardi, 17 décembre, 2013, 15h33 - Textes
En même temps que je développe des outils d'auto-défense intellectuelle au patriarcat, je me
suis mise au wendo, une discipline d'auto-défense qui s'adresse aux femmes. On
me demande dans mon entourage en rigolant si j'ai bien appris à mettre des
coups de pied dans les testicules. Justement non, j'ai appris à ne surtout pas
tenter ce geste très hasardeux, qui ne correspond ni à la philosophie ni aux
techniques du wendo. Je n'apprends à frapper, fort, que dans mon périmètre de
sécurité individuel (cette « bulle » qu'on étudie sous le nom de
proxémie), c'est à dire que des personnes qui l'ont transgressé. Si l'on
regarde bien, même dans les transports en commun aux heures de pointe personne
ne se met face à un-e autre en situation de pouvoir recevoir un coup de genou
dans les burnes. On se décale toujours un peu pour au moins offrir la proximité
d'une épaule ou d'un dos, un biais qui rend acceptable l'espace trop réduit
entre les personnes.
Question : qui est la/le plus violent-e, entre un homme qui impose une
proximité très intime, avec un « échange sensoriel élevé », et une
femme qui lui balance un coup de genou ?
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dimanche, 15 décembre, 2013
Par Aude le dimanche, 15 décembre, 2013, 10h03 - Textes
Il y a quelques semaines j'attirais
l'attention sur la difficulté qu'il peut y avoir, quand on est un homme et
qu'on partage les idéaux féministes d'égalité femmes-hommes, à participer au
mouvement sans mettre à mal son sens même, à savoir l'émancipation des femmes.
Pour moi le féminisme a ceci de spécifique, par rapport à l'anti-sexisme qui
est une position abstraite elle aussi tout à fait respectable, d'être une
pensée située et une pensée en action. Comme son nom l'indique, le féminisme
(du latin femina) est structuré autour du sort des femmes, de
leur expérience et de leurs revendications, même si beaucoup d'hommes peuvent à
juste titre trouver leur compte dans ces revendications, et même si la plupart
des féministes accueillent positivement l'idée d'avoir des alliés hommes
(1). A moi qui voulais simplement prévenir les hommes
proféministes de ces difficultés, sans pour autant remettre en cause leur
engagement contre le sexisme, la réception de ce billet a posé quelques
questions...
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lundi, 25 novembre, 2013
Par Aude le lundi, 25 novembre, 2013, 17h40 - Textes
Reprise de deux textes publiés ici en janvier et mars 2013, pour une publication
dans Offensive n°38
(novembre 2013, dans toutes les bonnes librairies et kiosques au prix modique
de 4 euros).
« L'aspiration individuelle à ne dépendre de rien ni de personne conduit à
de nouvelles servitudes, à une forme de collectivisme non moins implacable que
les communautés étouffantes d'autrefois. »
Groupe Marcuse, La Liberté dans le coma, La Lenteur, Paris, 2013.
En français, le do-it-yourself (DIY)
nous vient en droite ligne de la culture squat, il s'agit de faire soi-même
dans l'idée de gagner en autonomie, de se déprendre du capitalisme et des
rapports marchands, de l'envahissement des pratiques quotidiennes par la
société de consommation. Mais en anglais, l'expression signifie plus
prosaïquement « bricolage », une pratique qui s'est épanouie dans les
très libérales années 1980. Et c'est ainsi que l'on peut aller pousser le
caddie le dimanche dans une grande surface de do-it-yourself. Alors,
le DIY est-il de droite ou de gauche ? Ou plus sérieusement, le DIY
n'est-il pas passé de la pratique d'autonomie d'une mouvance alternative à un
projet de masse récupéré commercialement ? Il nous appartient donc,
au-delà de son aura très positive, d'y distinguer la présence d'autres valeurs,
qui sont, elles, néfastes au projet d'autonomie.
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samedi, 9 novembre, 2013
Par Aude le samedi, 9 novembre, 2013, 10h17 - Textes
Une amie me disait un jour qu'elle et moi ne
pourrions peut-être jamais, dans notre âge mûr, avoir le plaisir (peut-être
douteux, mais c'est une autre question) de coucher avec des hommes beaucoup
plus jeunes que nous. En effet, si jamais l'idée que les femmes doivent avoir
le pubis complètement imberbe finit de s'installer, des générations entières de
jeunes hommes n'auront jamais l'occasion de découvrir ce à quoi ressemble un
vrai sexe féminin adulte (ou adolescent) et prendront cette configuration
naturelle pour une exception monstrueuse, comme en témoigne en partie ce
« beurk » du magasine Cosmopolitan. Nous deviendrions
donc peu à peu, nous qui tenons à l'épilation raisonnée de notre maillot, des
monstres à la chatte velue. Dit comme ça, ça fait un peu peur... Qu'y a-t-il
d'autre derrière cette injonction ?
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jeudi, 31 octobre, 2013
Par Aude le jeudi, 31 octobre, 2013, 10h11 - Textes
La réponse est simple : c'est impossible. Le féminisme part d'un point
de vue situésur le rôle social réservé aux
femmes et les relations femmes-hommes qui en découlent. De son constat
découlent des revendications d'égalité qui, elles, peuvent (et doivent) être
relayées par les hommes. Cette place ingrate a un nom :
proféminisme. Non pas dansle mouvement féministe mais à
côté, en allié ou en relais. Et les
féministes ont besoin de ces alliés, quand leur parole est méprisée justement
parce qu'elle n'a pas l'assurance qu'on développe dans un monde d'hommes
(1).
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lundi, 9 septembre, 2013
Par Aude le lundi, 9 septembre, 2013, 21h17 - Lectures
A propos
de Léo Thiers-Vidal,
Rupture anarchiste et trahison proféministe, textes rassemblés par
Corinne Monnet, Sabine Masson, Samuel Morin et Yeun Lagadeuc-Ygouf, Bambule,
2013, 208 pages, 8 €
Difficile d'aller à l'encontre de ses intérêts de classe... c'est tout le
propos de Léo Thiers-Vidal dans ce recueil d'articles, que de rappeler que les
hommes,
tous les hommes, ont intérêt à (c'est-à-dire perçoivent des
gratifications dans le cadre de) la domination masculine. Certes
difficile ne veut pas dire
impossible, mais les exemples
auxquels l'auteur a été confronté pendant sa vie militante, et sur lesquels il
a appuyé comme on le lit ici sa pensée, montrent encore et toujours que s'en
déprendre n'est pas une mince affaire.
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samedi, 25 mai, 2013
Par Aude le samedi, 25 mai, 2013, 15h24 - Textes
Je n'ai aucun goût particulier pour le lexique politique en -phobe, -phobie,
qui a tendance à arrêter violemment la discussion sur une accusation de maladie
mentale. M'étant fait traiter un jour d'« androphobe » (alors que
« misandre » existe et ceci dans un groupe souffrant déjà d'être peu
paritaire, c'est classe), j'ai eu l'occasion de faire les frais de ce genre
d'usage. Mais quand, lors d'une distribution de tracts contre l'homophobie, un
vieux monsieur (homophobe) vient prendre ma pote militante à partie sur ce
vocabulaire et sa signification, là je me demande ce qui m'empêche de lâcher
cette notion. Ce n'est pas uniquement parce que le déchaînement de haine actuel
frôle l'hystérie. Mais aussi parce que m'est apparu lors de mes voyages
(1) à quel point l'identité masculine occidentale était
structurée par la peur de l'homosexualité.
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mercredi, 22 mai, 2013
Par Aude le mercredi, 22 mai, 2013, 18h04 - Reportages
Article à paraître dans L'An 02 n°4, juin 2013.
Abonnez-vous pour recevoir à la maison la version complète, avec des brèves
dans les marges et plein de beaux articles autour !
Vous avez envie de vous remettre au yoga ? d'apprendre le français
langue étrangère ? besoin d'accéder à un ordi pour votre recherche
d'emploi ? d'un lieu pour accueillir un groupe de discussion
féministe ? Des centres communautaires permettent aux femmes de mener des
activités ensemble. De Montréal à San Francisco, en passant par Portland, et
sur le vieux continent à Lille, des femmes s'organisent pour animer des espaces
ouverts à toutes, en particulier aux plus fragiles.
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jeudi, 28 février, 2013
Par Aude le jeudi, 28 février, 2013, 09h33 - La petite bourgeoisie s'amuse
Texte repris ici (en mieux !)
pour publication dans Offensive
n°38.
J'écrivais il y a quelques semaines un coup de gueule sur les excès d'un
certain do-it-yourself (ou DIY, en anglais bricolage, en français le terme et
les pratiques ont un sens plus politisé). Suite à quelques échanges
intéressants, je pense pouvoir reprendre mes arguments et continuer le débat en
mettant le doigt sur quelques points.
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mercredi, 13 février, 2013
Par Aude le mercredi, 13 février, 2013, 04h08 - Textes
« Il me semble qu'il y a dans la théorie queer un certain
anti-féminisme. »
Judith Butler, Humain, inhumain (éditions Amsterdam, 2005)
Laissons de côté Judith Butler (1) et attaquons-nous de
front au mouvement queer tel qu'il s'exprime en France. Pour une critique bien
éloignée des philosophes et sociologues qui vont admettre que le genre est
certes un peu construit socialement mais que malgré tout notre identité de
genre est fondamentalement liée au biologique... comme Naomi Wolf qui nous
explique que quand son vagin va mal, c'est toute sa personne qui dépérit. Une
critique matérialiste, radicale, du côté des femmes, du côté des dominé-e-s, du
côté de ceux et celles auxquel-le-s le queer se donne pour ambition d'accorder
un peu d'attention et de bienveillance.
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dimanche, 27 janvier, 2013
Par Aude le dimanche, 27 janvier, 2013, 18h42 - Lectures
J'écrivais il y a plus d'un an, pour le n°2 de L'An 02, une chronique
sur l'absence d'auteures femmes dans le catalogue des éditions Gallmeister,
dont je suis avec beaucoup d'intérêt les collections « Nature
Writing » et « Noire ». En mars 2013 une troisième auteure est à
paraître, après Kathleen Dean Moore et Terry Temple Williams : Dorothy M.
Johnson, pour un recueil de nouvelles, Contrée indienne. Voici
d'autres auteures, jamais traduites en français, ou bien il y a longtemps, ou
bien récemment rééditées (Mary Austin !) ou bien encore très bien éditées en
français (Annie Dillard), qui font de la nature writing une écriture
aussi féminine.
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mercredi, 16 janvier, 2013
Par Aude le mercredi, 16 janvier, 2013, 03h32 - Textes
Dans un précédent post, des lecteurs ou lectrices ont pu trouver pénible
l'emploi régulier de formules qui permettent de faire apparaître le féminin,
écarté des usages habituels de la langue au motif que « le masculin
l'emporte sur le féminin ». Un petit « e » coincé entre tirets par-ci
par là ou une invention comme « lecteurices » ne me semblent pourtant
pas si rebutantes (1)...
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dimanche, 6 janvier, 2013
Par Aude le dimanche, 6 janvier, 2013, 22h26 - Textes
A propos de deux films
GLOW. Gorgeous Ladies of Wrestling, Brett Whitcomb,
2012
Whip It (Bliss), Drew Barrymore, 2009
Le catch dans les années 80 et le roller derby aujourd'hui sont deux
expressions féminines bien particulières, mais qui ont à y réfléchir de
nombreux points communs. Au-delà du jeu (mettre à terre l'adversaire, se frayer
un passage dans le peloton à coups de hanches), ce sont des jeux de rôle qui
permettent de se moquer d'identités stéréotypées (Babe la gentille fille du
fermier), d'en créer de nouvelles, à l'aide de noms et de costumes, souvent
trash, punk ou mauvais genre, toujours ironiques (ici les exemples ne
manquent pas, mais je ne sais pas par où commencer), ou de rendre hommage à son
histoire et à ses racines (Mount Fiji, Rosa Sparks).
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samedi, 5 janvier, 2013
Par Aude le samedi, 5 janvier, 2013, 08h02 - Textes
Voici une lettre envoyée en privé à l'animateur d'un blog écolo, en
guise de réponse énervée à un billet qui se targuait de critiquer la technique
pour justifier son homophobie. Sans réponse de sa part, je décide de la mettre
ici à disposition. Entre temps, Stéphane Lavignotte et moi avons publié une
tribune dans le
cadre du même débat et avec un angle assez proche.
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jeudi, 29 novembre, 2012
Par Aude le jeudi, 29 novembre, 2012, 16h43 - Textes
Je ne résiste pas à la tentation de partager la réception de mon article du
28 juin 2012 sur la légitimité des femmes qui
rendent des services sexuels gratuits à intervenir elles aussi dans le débat
sur la prostitution. Les lecteurs (allez, je laisse tomber la féminisation,
m'étonnerait qu'il y ait autre chose que des mâles) ont un sens de
l'orthographe qui flirte avec une certaine poésie. Faire rimer suisse et suce,
jusqu'à ce que le sens des mots nous échappe et qu'on n'en entende plus que la
musique...
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vendredi, 21 septembre, 2012
Par Aude le vendredi, 21 septembre, 2012, 05h14 - Textes
Les stéréotypes sexistes s'imposent avec une force difficile à combattre. La
fameuse histoire de madame qui restait épousseter la caverne pendant que
monsieur Groumpf allait à la chasse, ce qui expliquerait pourquoi les femmes ne
savent pas lire les cartes routières, résiste malgré tout à l'apport de la
paléoanthropologie, qui nous apprend qu'avant le Néolithique
(1) les femmes participaient au ravitaillement, en se livrant
à la cueillette ou en posant des pièges pour les petits mammifères, ce qui leur
faisait faire autant de kilomètres, si ce n'est plus, que les chasseurs. Si les
femmes ne savent pas lire les cartes routières... c'est qu'on ne le leur a pas
appris.
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lundi, 13 août, 2012
Par Aude le lundi, 13 août, 2012, 09h49 - Textes
Depuis que l'un de mes potes hétéro a lu Judith Butler, il est devenu
lesbienne. La théorie queer a fait valoir le caractère arbitraire des
distinctions de sexe : le sexe anatomique, le sexe chromosomique, le sexe
hormonal (et j'en oublie) ne dessinent pas des contours si précis du sexe
biologique, mâle d'un côté, femelle de l'autre. Et les groupes humains ont
établi à ce sujet une variété de codes sociaux qui ne signifie rien d'autre que
la grande fantaisie de cette bipartition entre individu-e-s. On pourrait donc
naviguer entre les deux genres, être des « gendernautes » aux
identités en mouvement. L'accent mis sur la performance du genre par le
mouvement queer peut être un geste de libération vis-à-vis de codes
sociaux sclérosants, mais peut aussi nier la captivité vécue par la plupart des
sujets genré-e-s que nous sommes. Malgré cela, il arrive que quelques esprits
brillants, qui croient tout ce qu'on lit dans les livres, trouvent dans le
queer des ressources pour recomposer la question féministe de la
manière qui leur plaît. Et pour devenir lesbienne en gardant leurs couilles,
leur petit bouc au menton et toutes les prérogatives de leur masculinité – dont
les grasses blagues avec les copains qu'on appelle Bite, mais aussi
l'incroyable complaisance dont ils sont l'objet de la part de leur entourage
féminin. C'est pratique.
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mercredi, 4 juillet, 2012
Par Aude le mercredi, 4 juillet, 2012, 14h57 - Textes
Libéral, libertaire, même combat ?
Dans un entretien sur sa vie et son œuvre sur France Culture, Serge July,
qui s'estime l'inventeur du concept « libéral-libertaire », expliquait
pourquoi il était à la fois libéral et libertaire. Libéral pour la liberté
d'expression, d'entreprise, pour la démocratie libérale et l'héritage des
Lumières (une grande tirade que je résume bien faiblement et de mémoire). Et
libertaire... pour l'esprit, quoi. Notre théoricien était bien plus disert. Une
pincée de poivre, une petite pointe de subversion dans une pensée
bourgeoise ? On lie deux idées politiques, le libéralisme et l'anarchisme,
qui n'ont rien en commun, histoire de faire porter sur la première le
capital-sympathie de l'autre. Alors que la pensée libertaire combat le pouvoir
qui est exercé dans une société par les un-e-s (classes sociales dominantes
économiquement ou culturellement, méga-structure étatique, Technique, etc.) sur
les autres (humain-e-s, Nature, etc.), le libéralisme s'est distingué par son
refus de considérer les rapports de domination... et donc de lutter contre eux.
(Et le néo-libéralisme en a rajouté avec une attitude ambiguë à l'égard de
l'État, non plus Léviathan à combattre mais seule instance à même de faire
accepter la prédation du bien commun et la préservation de l'ordre social.)
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jeudi, 28 juin, 2012
Par Aude le jeudi, 28 juin, 2012, 22h20 - Textes
Le nouveau titre de cet article est très ennuyeux, mais j'en avais marre
des visites dues à de pauvres recherches Google et je n'étais pas convaincue du
caractère pédagogique de ces erreurs d'orientation. Anciennement, donc,
"Mais non, grosse pute, c'est pas une insulte !"
Qu'est-ce que j'ai dit ? J'ai fait l'éloge de la peine de mort ?
Expliqué comment j'avais voté FN ou fait une sortie raciste ? Non, j'ai
juste suggéré que la prostitution faisait partie d'un système hétéro-patriarcal
de domination. Pas la grande classe, politiquement, quand on voit l'aura dont
jouissent les « travailleurs et travailleuses du sexe » dans les
milieux radicaux. Il y a de quoi s'indigner de certaines dispositions dont ils
et elles sont victimes (1), mais de là à faire de leur
discours l'alpha et l’oméga de la pensée politique sur le sujet, c'est un peu
comme si on demandait à l'Armée de décider de notre prochain engagement
militaire, ou aux vendeurs/ses de pompes de choisir ce qu'on devrait se mettre
aux pieds : laissez la parole aux spécialistes.
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