Mot-clé - Libéralisme

Fil des billets - Fil des commentaires

lundi, 14 avril, 2014

Radicalité

Radicalité. 20 penseurs vraiment critiques, coordonné par Cédric Biagini, Guillaume Carnino et Patrick Marcolini, L'Échappée, 2013, 432 pages, 25 €

Tout est dans le vraiment, dans ce projet éditorial à deux faces. La première est la plus évidente et consiste à présenter vingt penseurs et penseuses, issuEs de différentes traditions politiques et intellectuelles, qui offrent de la société où nous vivons une critique en profondeur (radicale) en s'attaquant aux causes des maux actuels. La critique est d'ordre économique, technique, culturel et politique, éclatant les fronts et prenant au sérieux des registres qui ont pu apparaître comme secondaires : la technique n'est pas le problème, ça dépend de ce qu'on en fait ; la culture est affaire d'usages et de représentations individuelles, qui n'ont pas lieu d'être jugées à l'aune politique sauf à entraîner l'accusation de discours moralisateur.

Lire la suite...

mercredi, 19 mars, 2014

On ne prête qu'aux riches

Grande nouvelle : on ne prête qu'aux riches, et je m'apprête à consacrer un billet à cette question. Bientôt, « qui sème le vent récolte la tempête » et « un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ». En reprenant ce topos, je voudrais mettre en lien quelques aspects de la pensée libérale, avec ses droits formels et son égalité qui ne l'est pas moins. Quand Orwell disait que « certains sont plus égaux que d'autres », il décrivait une évidence, mais dont nous avons du mal à comprendre les ressorts. Un peu comme le caractère démocratique assez faiblard de nos sociétés, que l'on constate mais que l'on a du mal à expliquer (1). Si certain-e-s sont plus égaux/ales que d'autres, c'est aussi bien parce que certain-e-s ont plus de droits que d'autres (2) que, quand tout va bien, parce que certain-e-s ont plus de moyens pour faire valoir leur droits que d'autres...

Lire la suite...

lundi, 24 février, 2014

Contre le masculinisme

Contre le masculinisme. Guide d'auto-défense intellectuelle, collectif Stop masculinisme, Bambule, Lyon, 2013, 160 pages, 8 euros


Le masculinisme s'impose insidieusement en Europe, après avoir pris ses aises au Québec. On l'a découvert à l'occasion de l'un ou l'autre des colloques que la mouvance organise, parfois avec le soutien de pouvoirs publics (1). On l'a croisé dans le film La Domination masculine (2009), pour lequel Patric Jean a infiltré l'un de ses réseaux et montré les principaux ressorts de la réaction anti-féministe. On a désormais (enfin !) un petit bouquin pour faire le point, grâce aux efforts d'un groupe mixte, anti-autoritaire, originaire de Grenoble, qui déplie son analyse en trois points : cause des pères, violence contre les hommes et crise de la masculinité. Trois points, trois mystifications.

Lire la suite...

jeudi, 16 janvier, 2014

Un solutionnisme écolo-alternatif ?

DIY, agroforesterie, revenu garanti, agriculture urbaine, tirage au sort des mandats politiques, BRF, végétarisme, etc. Les écolos-alternatifs/ves ont une multitude de propositions pour faire du monde un endroit plus vivable. Le BRF (bois raméal fragmenté) réduit les besoins en eau de l'agriculture, le végétarisme s'adresse aux impacts désastreux de l'industrie animale, le tirage au sort nous fait retourner aux fondamentaux de la démocratie, le revenu garanti met à l'abri de la misère qui touche de plus en plus de personnes, particulièrement des femmes et particulièrement des enfants, le DIY (do-it-yourself) fait baisser la fièvre acheteuse.

Lire la suite...

lundi, 13 janvier, 2014

Berlin, pauvre mais sexy

Paru dans L'An 02 n°5, fin janvier autour du dossier « Alerte aux territoires ! »

Pour certain·e·s c'est la faute aux hipsters, ces classes « créatives » mondialisées, relativement aisées (si l'on compare à une famille ouvrière d'origine turque) et qui peuvent décider d'un jour à l'autre de quitter Melbourne ou New York pour Berlin, « paradis hédoniste où la bière est moins chère que l'eau, les drogues faciles à se procurer et la meilleure musique techno du monde accessible chaque nuit de la semaine » (1). Pour d'autres c'est la faute aux Souabes et autres Bavarois·es, cadres des régions riches du sud dont les entreprises ont enfin tourné leur attention vers la capitale et qui l'ont investie avec leurs costumes bien coupés, leurs attaché cases et leurs Land Rovers.

Lire la suite...

mercredi, 1 janvier, 2014

La coloc

« Plus écolo que moi, tu meurs ! », c'était la devise de la coloc. Pendant plus d'un an, j'ai embrassé cet objectif de vie comme on devient chevalier : c'est pas marrant tous les jours, mais on sait pourquoi on est là, pour garder le mur et préserver le royaume des Sept Couronnes d'une invasion septentrionale. Et sauver la planète. La coloc, c'est un mode de vie qui permet de mettre en commun des ressources matérielles pour ne pas les gaspiller. De l'espace, puisqu'on peut être aussi à l'aise avec 25m2 par personne qu'on le serait seul⋅e avec 40m2. De l'énergie, puisqu'on ne chauffe au final que 25m2 par personne et qu'on ne fait qu'une popote plus efficace. Des objets, tant et tant : mobilier (les canapés du salon – oui, parce qu'en coloc on a des salons assez grands pour y mettre deux canapés, voir ci-dessus), vaisselle et matos de cuisine (ce qui peut-être intéressant quand on a de toute façon décidé de bien s'équiper, voir mon billet sur DIY et cuisine), frigo, etc. Ah non, pas frigo, parce que nous c'était une coloc écolo.

Lire la suite...

jeudi, 19 décembre, 2013

Le patriarche en gros bébé

Dans le mythe originel, le patriarche c'est ce mâle dominant dans une horde composée de ses compagnes et de ses enfants. Il fait violence à tou-te-s à plusieurs titres. Les femmes sont à ses yeux des marchandises (qu'il consomme ou échange), et il en monopolise l'usage sans rien en céder à ses fils. C'est à ces deux titres aussi qu'en tant que féministe je lutte contre le patriarcat, à la recherche d'égalité entre femmes et hommes et sachant qu'elle passe par des exigences d'égalité aussi fortes entre les hommes eux-mêmes. Comme dans cette citation qu'on me rappelait récemment, « Feminism is for everbody » (1) en ce qu'il s'attaque aux deux questions à la fois, et on l'espère la domination en général (classe, race, sexualité, handicap, etc.).

Lire la suite...

dimanche, 15 décembre, 2013

Féminisme : pourquoi tant d'intérêt ?

Il y a quelques semaines j'attirais l'attention sur la difficulté qu'il peut y avoir, quand on est un homme et qu'on partage les idéaux féministes d'égalité femmes-hommes, à participer au mouvement sans mettre à mal son sens même, à savoir l'émancipation des femmes. Pour moi le féminisme a ceci de spécifique, par rapport à l'anti-sexisme qui est une position abstraite elle aussi tout à fait respectable, d'être une pensée située et une pensée en action. Comme son nom l'indique, le féminisme (du latin femina) est structuré autour du sort des femmes, de leur expérience et de leurs revendications, même si beaucoup d'hommes peuvent à juste titre trouver leur compte dans ces revendications, et même si la plupart des féministes accueillent positivement l'idée d'avoir des alliés hommes (1). A moi qui voulais simplement prévenir les hommes proféministes de ces difficultés, sans pour autant remettre en cause leur engagement contre le sexisme, la réception de ce billet a posé quelques questions...

Lire la suite...

lundi, 25 novembre, 2013

Do-it-yourself : le projet d'autonomie de Castoriadis à Castorama

Reprise de deux textes publiés ici en janvier et mars 2013, pour une publication dans Offensive n°38 (novembre 2013, dans toutes les bonnes librairies et kiosques au prix modique de 4 euros).

« L'aspiration individuelle à ne dépendre de rien ni de personne conduit à de nouvelles servitudes, à une forme de collectivisme non moins implacable que les communautés étouffantes d'autrefois. »
Groupe Marcuse, La Liberté dans le coma, La Lenteur, Paris, 2013.

En français, le do-it-yourself (DIY) nous vient en droite ligne de la culture squat, il s'agit de faire soi-même dans l'idée de gagner en autonomie, de se déprendre du capitalisme et des rapports marchands, de l'envahissement des pratiques quotidiennes par la société de consommation. Mais en anglais, l'expression signifie plus prosaïquement « bricolage », une pratique qui s'est épanouie dans les très libérales années 1980. Et c'est ainsi que l'on peut aller pousser le caddie le dimanche dans une grande surface de do-it-yourself. Alors, le DIY est-il de droite ou de gauche ? Ou plus sérieusement, le DIY n'est-il pas passé de la pratique d'autonomie d'une mouvance alternative à un projet de masse récupéré commercialement ? Il nous appartient donc, au-delà de son aura très positive, d'y distinguer la présence d'autres valeurs, qui sont, elles, néfastes au projet d'autonomie.

Lire la suite...

samedi, 9 novembre, 2013

L'épilation intégrale du pubis et le sens de la vie

Une amie me disait un jour qu'elle et moi ne pourrions peut-être jamais, dans notre âge mûr, avoir le plaisir (peut-être douteux, mais c'est une autre question) de coucher avec des hommes beaucoup plus jeunes que nous. En effet, si jamais l'idée que les femmes doivent avoir le pubis complètement imberbe finit de s'installer, des générations entières de jeunes hommes n'auront jamais l'occasion de découvrir ce à quoi ressemble un vrai sexe féminin adulte (ou adolescent) et prendront cette configuration naturelle pour une exception monstrueuse, comme en témoigne en partie ce « beurk » du magasine Cosmopolitan. Nous deviendrions donc peu à peu, nous qui tenons à l'épilation raisonnée de notre maillot, des monstres à la chatte velue. Dit comme ça, ça fait un peu peur... Qu'y a-t-il d'autre derrière cette injonction ?

Lire la suite...

vendredi, 25 octobre, 2013

La Cause ne dit pas merci

Libéré-e-s du village et de son contrôle diffus, libéré-e-s des obligations qui mettaient chacun-e à sa place pour ne plus l'en bouger, nous nous sommes engouffré-e-s dans la modernité avec l'intention de profiter de cette liberté nouvellement acquise. Des décennies d'individualisme ont formaté notre psychisme au point que l'on peut constater aujourd'hui que non seulement nous mettons au-dessus de tout la liberté individuelle, mais même nous avons perdu jusqu'à la conscience des liens qui nous unissent encore, malgré tout, aux autres. A neuf milliards sur une petite planète, entassé-e-s dans des villes, sous contrôle étatique, la liberté individuelle prend les allures d'une fable à laquelle nous continuons pourtant à croire dur comme fer.

Lire la suite...

mardi, 20 août, 2013

Autour du revenu garanti

On a les utopies qu'on mérite : le revenu garanti

Ici quelques lignes de remerciement aux personnes qui ont accompagné la publication de mon dernier billet en me proposant quelques arguments de défense du revenu garanti. Bon, c'est l'été, c'est calme, et beaucoup ayant été formulés à l'oral ma mémoire pourrait moins bien les traiter, mais voici un début de réponse.

Lire la suite...

samedi, 20 juillet, 2013

Le revenu garanti en ligne de mire

Les pistes ébauchées ici se retrouvent dans une brochure là-bas.

La revoilà, cette généreuse idée du revenu garanti, réactivée par des mouvements anti-productivistes ou anti-capitalistes, après une décennie peu propice aux utopies, pendant laquelle elle avait continué son chemin très modestement (1). Rappelons grosso modo (car il en existe plein de variantes) le principe du revenu garanti : c'est une somme offerte à tou-te-s chaque mois, sans condition de revenu ou de bonne volonté à « s'insérer », suffisante pour vivre correctement. Trois critères auquel ne satisfait pas le RSA aujourd'hui. Le revenu garanti est une réforme révolutionnaire, comme on disait (2), qui permet au travail de cesser d'être une valeur centrale et de choisir sans contraintes d'autres « allures de vie ».

Lire la suite...

dimanche, 14 juillet, 2013

Les Mystères de la gauche

A propos de l'ouvrage de Jean-Claude Michéa, Les Mystères de la gauche. De l'idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu, Climats/Flammarion, 2013

Est moral « tout ce qui est source de solidarité, tout ce qui force l'homme à compter avec autrui, à régler son mouvement sur autre chose que les impulsions de son égoïsme ».
JCM

Une question me taraude : comment l'enfer peut-il être pavé d'aussi bonnes intentions ? Comment la volonté de construire des espaces militants moins militaires, plus humanistes, peut-elle tourner à la consommation individuelle d'action collective ? Comment celle de se déprendre du capitalisme et de la société de consommation peut-elle se muer en repli sur soi et ses satisfactions égoïstes ? Comment certains outils intellectuels permettent-ils d'interroger l'inégalité femmes-hommes au point de désactiver toute critique féministe ? A toutes ces questions que je me suis posées (et à vous avec) ces derniers temps, le dernier bouquin de Michéa apporte une réponse. Qui semble toujours la même depuis Impasse Adam Smith : c'est parce que la gauche, telle que nous la connaissons, s'est structurée sur des bases politiques libérales.

Lire la suite...

mercredi, 26 juin, 2013

Qui nie la lutte des classes ?

Nous sommes tou-te-s un peu Christine Lagarde (quelque part)

Connaissez-vous (vraiment) Christine Lagarde ? Avocate pour Monsanto puis ministre de l'Agriculture (pendant quelques jours, la bourde fut vite réparée), patronne du FMI après l'affaire Strauss-Kahn. Mais ce qui fait bien marrer mon auditoire en conférence, c'est surtout l'auteure des lignes suivantes : « Cessons d'être aussi pudiques sur notre intérêt personnel, qui, bien souvent, rejoint celui du groupe. La lutte des classes est bien sûr une idée essentielle mais, de mon point de vue, essentielle pour les manuels d'histoire. (...) Cessons donc d'opposer les riches et les pauvres, comme si la société était irrémédiablement divisée en deux clans. » Car le travail « met l'ensemble des professions sur un pied d'égalité : le grand patron comme le petit employé savent l'un et l'autre ce que c'est qu'une "grosse journée de boulot" » (1). Tout y est : l'intérêt individuel qui peut se déployer tranquillement, puisque les égoïsmes et les avidités, par la seule magie de leur agrégation, formeront les bases d'une société vivable (2), et le refus d'envisager les divergences d'intérêt et de condition, cette fois transcendées par l'appartenance au groupe. Soit des individus qui ne doivent rien au groupe, alors que le groupe est la fiction qui permet de faire passer la pilule de l'inégalité entre individus. C'est parfait.

Lire la suite...

vendredi, 21 juin, 2013

Des droits et des devoirs

La petite bourgeoisie s'amuse n°4

La petite bourgeoisie, communément appelée classe moyenne, c'est cette classe sociale qui, privée de pouvoir économique, n'est pas responsable de l'abjection ambiante mais profite toutefois de ses retombées. Une classe sociale repue de droits et qui ne se reconnaît aucun devoir.

Puisque c'est dans ces termes que j'ai posé ma critique de la petite bourgeoisie, il est temps aujourd'hui de se pencher plus en détail sur la notion de droits et de devoirs, qui me semble centrale pour décrire son rapport au monde. Et cela à travers l'entrée que constitue le code de la route, si si.

Lire la suite...

vendredi, 17 mai, 2013

Le voyage, un droit humain ?

La petite bourgeoisie s'amuse n°3

La petite bourgeoisie, communément appelée classe moyenne, c'est cette classe sociale qui, privée de pouvoir économique, n'est pas responsable de l'abjection ambiante mais profite toutefois de ses retombées. Une classe sociale repue de droits et qui ne se reconnaît aucun devoir. Voyage au pays de la petite bourgeoisie, par une déclassée, en trois temps : militer, faire soi-même, voyager.


Il existe en anglais une expression (well travelled) qui considère qu'on peut être « bien voyagé » comme on est bien éduqué ou bien formé. En français on ne dit pas le contraire : « Les voyages forment la jeunesse ». Et de fait, connaître un seul exemple de société, de même que connaître une seule langue, n'aide pas à la comprendre. On est plus provincial quand on ne quitte jamais Paris que quand on habite « en région » et qu'on va régulièrement à la rencontre d'ami-e-s ou de collègues à Marseille ou Nantes. Allons plus loin : le tourisme a la vertu de protéger un patrimoine naturel ou bâti jugé peu précieux à un moment de leur histoire par certaines sociétés (1) et (1b). Et le voyage nous met dans une bonne volonté culturelle souvent inédite, renouvelant (comme une expo temporaire bien médiatisée) notre intérêt pour les musées et les monuments historiques.

Mais n'accorde-t-on pas au voyage une fonction plus prestigieuse que toutes les autres activités qui sont censées nous élargir l'esprit ? Et n'accorde-t-on pas à tous les voyages des vertus qui sont l'apanage de certains d'entre eux seulement ?

Lire la suite...

jeudi, 28 février, 2013

Entre Castoriadis et Castorama : le do-it-yourself et les méprises du projet d'autonomie

Texte repris ici (en mieux !) pour publication dans Offensive n°38.

J'écrivais il y a quelques semaines un coup de gueule sur les excès d'un certain do-it-yourself (ou DIY, en anglais bricolage, en français le terme et les pratiques ont un sens plus politisé). Suite à quelques échanges intéressants, je pense pouvoir reprendre mes arguments et continuer le débat en mettant le doigt sur quelques points.

Lire la suite...

mardi, 8 janvier, 2013

Le do-it-yourself me (fait chier) pose question

Texte repris ici pour publication dans Offensive n°38.

Devant quelques réactions hostiles suscitées par ce texte, je cède à la pression et modifie le titre... L'essentiel étant d'être lue, et bien lue, si ce titre ne permet pas à mes lecteurs et lectrices de considérer un tranquillement toutes les nuances du texte, et de s'engager dans une lecture sans prévention, c'est que c'est un mauvais titre (ou un titre qui a d'autres qualités que celles dont j'ai besoin aujourd'hui.

A l'origine, il y a l'envie d'étendre son champ d'action individuel, de ne plus dépendre de macro-systèmes pour accéder à des biens ou à des services, de produire au plus près des besoins, de se déprendre de la Technique et du capitalisme. Ou ce sont tout simplement des stratégies de survie immédiate : l’essor des magasins de bricolage depuis plusieurs décennies est une réponse à la crise, au chômage de masse et aux salaires qui restent au ras des pâquerettes sous sa menace. Mais c'est peut-être aussi le résultat d'une stratégie de pingre de la classe moyenne pour étendre son « pouvoir d'achat », pour avoir à la fois la rénovation de la baraque et l'écran plat qui trône dans le salon. Aux dépens de professions qui sont perçues comme abusant de leur position sur le marché pour construire de micro-fortunes personnelles (ça fait râler tout le monde de voir son carreleur rouler en 4x4). L'équation est là : bricolage ou professionnalisme, amateurisme ou métier ?

Lire la suite...

dimanche, 30 décembre, 2012

Un militantisme à échelle humaine, ou en résonance avec l'individualisme ambiant ?

La petite bourgeoisie s'amuse n°1

La petite bourgeoisie, communément appelée classe moyenne, c'est cette classe sociale qui, privée de pouvoir économique, n'est pas responsable de l'abjection ambiante mais profite toutefois de ses retombées. Une classe sociale repue de droits et qui ne se reconnaît aucun devoir. Voyage au pays de la petite bourgeoisie, par une déclassée, en trois temps : militer, faire soi-même, voyager.

Il semble entendu que tout ce que l'on peut faire gratuitement, pour la cause ou pour la collectivité, est un cadeau, et que tout ce que fait un-e bénévole soit digne de louanges éternelles. Mais est-ce un cadeau, vraiment, de s'engager sur une mission qu'on n'assurera pas, ou pas bien ? De contribuer aux dysfonctionnements d'un groupe, laissant aux autres le soin de rattraper le boulot mal fait en chargeant leur barque ? Les disponibilités des un-e-s et des autres semblent avoir toute légitimité pour clore la remise en cause d'une défection : « je n'ai pas le temps, je ne peux pas faire mieux », c'est trop souvent l'alpha et l'oméga du dialogue entre une organisation et ses membres. On entend plus rarement « je ne peux pas, comment est-ce qu'on peut s'organiser autrement ? »

Lire la suite...

page 8 de 8 -