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mardi, 24 mai, 2016

La Démocratie aux champs

La Démocratie aux champs, Joëlle Zask
Les Empêcheurs de penser en rond/La Découverte, 2016
252 pages, 18,50 euros


Dans une tradition où « politique » (du grec polis) et « citoyen » (soit citadin) disent le caractère urbain du fait démocratique, quelle est la place des ruraux et plus particulièrement de la paysannerie ? Le mépris dans lequel ont longtemps été tenu-e-s les paysan-ne-s (1) semble avoir fait obstacle à leur participation politique. Quand les révolutionnaires choisissent le suffrage censitaire et la représentation, deux dispositions anti-démocratiques, l'argument selon lequel le peuple est en grande partie composé de paysan-ne-s trop courbé-e-s sur la terre pour avoir des aspirations politiques un peu élevées légitime la dépossession qui s'opère alors. Joëlle Zask livre donc un ouvrage utile qui redonne ses lettres de noblesses aux personnes qui cultivent la terre, en tant que classe sociale (2) et en tant qu'individus.

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mardi, 12 avril, 2016

Le Syndrome du bien-être

Le Syndrome du bien-être, Carl Cederström et André Spicer, traduction Édouard Jacquemoud, L'Échappée, 2016, 168 pages, 15 euros

Préféreriez-vous être riche et en bonne santé ou pauvre et malade ? Bien-être et prospérité économique se conjuguent comme si l'un appelait l'autre, à moins que ce ne soit le contraire. Pendant que des « athlètes d'entreprise » se voient offrir jusqu'à leur poste de travail les conditions matérielles de leur bien-être, tant physique que psychique, les losers de la guerre économique ne pourront s'en prendre qu'à eux-même pour leurs muscles flasques et leur teint blafard. Ce ne sont plus des inégalités criantes, ce n'est que justice…

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vendredi, 25 mars, 2016

Autonomie, camarade !

Les usages contemporains mettent en avant « une autonomie qui consiste à donner aux individus le sens de l’initiative, tout en leur faisant porter la responsabilité de se débrouiller "librement". […] À contre-courant donc de tout ce qu’enseigne la philosophie politique classique [qui] considère l’autonomie comme une liberté incarnée dans la capacité à se poser des règles, [à] savoir limiter sa puissance »
Lou Falabrac, « Ma mairie est-elle devenue gauchiste ? Quand les élites vantent l’autonomie », L'An 02, n°7, printemps 2015.

Lors des quelques entretiens d'embauche qu'il m'est arrivé de faire, je ne me suis jamais présentée comme une personne « autonome ». Si la question m'est posée, j'explique que j'apprends facilement et que je m'adapte mais certainement pas que je me donne à moi-même ma propre loi, comme c'est le sens du mot « autonomie ». La loi, c'est celle des recruteurs, je l'accepte parce que ça m'arrange mais qu'ils se débrouillent avec leurs scrupules.

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jeudi, 17 mars, 2016

Contact

Matthew Crawford, Contact. Pourquoi nous avons perdu le monde, et comment le retrouver, La Découverte, 2016, 283 pages, 21 euros

Il est question d’Emmanuel Kant et de Walt Disney, de philosophie politique et de machines à sous. Crawford manie des concepts philosophiques parfois un peu ardus mais toujours éclairés par des exemples concrets, l’idée étant de comprendre pourquoi, dans un univers toujours plus commode, nous nous trouvons toujours plus désemparés. L’exemple qui m’a le plus frappée est celui des vieux Disney, dans lesquels les personnages sont aux prises avec des objets qui répugnent à leur obéir, au point de sembler animés d’une vie propre : des ressorts qui ne cessent de se détendre, des portes de s’ouvrir… Aujourd’hui, dit-il, les dessins animés de la même firme montrent des personnages béats servis par des machines complaisantes. Je me demande quelles intrigues ce dispositif peut servir. L’absence de conflit, outre qu’elle est assez pauvre politiquement, l’est aussi sur le plan narratif.

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mardi, 29 décembre, 2015

Gouvernance

Alain Deneault
Gouvernance. Le Management totalitaire
Lux, Montréal, 2013
200 pages, 12 €
et
La Médiocratie
Lux, Montréal, 2015
224 pages, 15 €


Les discussions sur la démocratisation des structures de gouvernement, sur des modalités comme la reddition des comptes, les modes de scrutin plus « représentatifs », le tirage au sort de certaines assemblées, etc. semblent à côté de la plaque à la lecture d’Alain Deneault. Comme si nous retardions de quarante ans. Depuis, la gouvernance a su imposer sa façon d’envisager l’action publique comme un dialogue fructueux, orchestré par l’État, entre ce qu’on appelle les acteurs : vous, moi, à partir du moment où nous sommes concerné-e-s par les projets à mettre en œuvre. Mais aussi (et surtout), dans le cas d’un projet d’aménagement par exemple, Vinci ou Eiffage, qui sont bien les plus concernées au regard des budgets qu’elles vont mobiliser. On comprend mieux les « ratés » de la bonne gouvernance occidentale, les autoroutes et autres grands projets construits contre les textes de loi, contre l’avis des services du ministère et des associations écologistes ou de riverains qui dénoncent le gaspillage d’argent public.

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jeudi, 24 décembre, 2015

Le chômage, c'est la mort

Il y a quelques temps, une copine me disait combien le travail, c’est la mort. Des suicides sur le lieu de travail (qui arrivent par vagues dans les médias) aux burn-out, de la vulnérabilité que la hiérarchie crée face au harcèlement à la dépossession dont témoignent tant et tant de gens du métier, il semble qu’il n’y ait rien à défendre dans l’organisation du travail aujourd’hui. Est-ce une raison suffisante pour taper dans le dos d’une chômeuse comme moi en la félicitant de ne pas être employée ? Peut-être pas, aussi ai-je répliqué à ma pote que le chômage, c’est la mort.

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vendredi, 21 août, 2015

Le paradoxe du philosophe

« Chacun devient son propre maître et n'a plus de compte à rendre qu'à lui-même. Le morcellement du lien social isole chaque individu et le renvoie à sa liberté, à la jouissance de son autonomie ou, à l'inverse, à son sentiment d’insuffisance, à son échec personnel. L'individu qui ne dispose pas de solides ressources intérieures pour s'ajuster et investir les événements de significations et de valeurs, qui manque d'une confiance suffisante en lui, se sent d’autant plus vulnérable et doit se soutenir par lui-même à défaut de l'être par sa communauté. Souvent il baigne dans un climat de tension, d'inquiétude, de doute, qui rend la vie difficile. Le goût de vivre n'est pas toujours au rendez-vous. »

David Le Breton, entretien dans Hors-sol n°3, été 2015.

L'une des grandes libertés que nous offre le monde contemporain est de pouvoir choisir les relations plutôt que les subir. Relations amoureuses, amicales (et de voisinage si on a bien cultivé l'entre-soi) ne nous sont plus imposées mais livrées à notre désir et à ses mouvements.

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lundi, 6 avril, 2015

Cher ami proféministe

Tu trouves que les femmes sont des hommes comme les autres et qu’Éric Zemmour ou Alexis Escudero (ça dépend de ton niveau de conscience politique) écrit de la merde, ce que tu ne manques pas de signaler à très haute voix. Tu essaies d’être le gars sympa avec nous autres les meufs et quand parfois tu as un peu de recul sur les questions de genre tu tentes de ne pas tomber dans l’écueil du chevalier blanc, cette figure du mec qui accorde une aide condescendante, parce qu’il est un mec et a les ressources, et jouit de la situation de pouvoir que ça entraîne. Parce que c’est super gratifiant, d’être proféministe. Tu es l’avant-garde politique de notre temps et en plus ça te donne la possibilité de t’épanouir en testant les larmes, la tendresse ou la jupe l’été. Non seulement ça sert à te distinguer de la plèbe viriliste, devant les autres gars et devant les meufs, mais en plus c’est un gros atout dans une démarche de développement personnel. Le proféminisme, comme le militantisme écolo, maximise le plaisir d’un parcours de vie au masculin. Sauf à préférer la Kro à la ch’tite bière bio brassée par les potes.

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mardi, 17 mars, 2015

La Tyrannie des droits

La Tyrannie des droits
Brewster Kneen
Écosociété, Montréal, 2014
traduit par Daniel Poliquin
168 pages, 15 €


Quand la question du mal-logement surgit pour la énième fois dans les médias en 2007, la réponse politique qu'elle reçoit est juridique : il s'agit d'un droit au logement opposable (DALO), le droit de demander un logement social auquel s'ajoute, quand celui-ci n'est pas accordé dans les douze ou vingt-quatre mois, le droit de poser un dossier en préfecture et le droit de recevoir une réponse dans les trois mois. Celle-ci peut être négative, hein, parce que les logements en question, on ne va pas les inventer. Lutter contre la spéculation immobilière, la hausse des loyers et la disparition de logements du marché, construire des logements sociaux, voilà qui constitue une politique susceptible de rendre justement disponibles et accessibles ces logements. Qu'est donc alors le droit au logement opposable, s'il ne garantit rien aux personnes qui ont besoin de se loger et n'y arrivent pas par leurs seuls moyens ? A celles et ceux qui se posent la question, au-delà du contexte hexagonal, la lecture de La Tyrannie des droits sera d'un grand secours pour aider à poser un regard renouvelé sur cet objet emblématique de notre modernité.

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Sur le consentement


« Le mot de consentement appliqué aux dominés annule quasiment toute responsabilité de la part de l’oppresseur. Puisque l’opprimé consent, il n’y a rien de véritablement immoral dans le comportement du "dominant". L’affaire est en quelque sort ramenée à un contrat politique classique. »

Nicole-Claude Mathieu, L’Anatomie politique. Catégorisations et idéologies de sexe, Côté femmes, 1991, cité dans Irène Jonas, Moi Tarzan, toi Jane. Critique de la réhabilitation « scientifique » de la différence hommes/femmes, Syllepses, 2011.

 

Autour de moi le consentement est une notion au centre des attentions. Discussions formelles et formations militantes s’y consacrent, dans l’idée de réduire la violence faite aux plus vulnérables. S’attacher aux signes de répugnance, respecter un non, c’est bousculer le rapport de forces qui permet d’habitude aux plus forts d’abuser naturellement de l’incapacité des plus fragiles à protéger leur intégrité physique et morale. C’est une belle intention, mais l’expérience me suggère que la plus délicate écoute ne suffit pas toujours et que certaines vulnérabilités rendent des non plus difficiles à entendre que d’autres. Le consentement n’est-il pas une notion trop marquée de libéralisme politique ?

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jeudi, 26 février, 2015

Altercapitalisme

Un dossier dans L'An 02 n°7, à paraître fin mars 2015

Goethe a dit quelque part : « Méfiez-vous de vos rêves de jeunesse, ils finissent toujours par devenir réalité ». C’est un peu ce qui est arrivé aux contestataires des années 1970 : le capitalisme a montré qu’il était capable de liquider le paternalisme, l’esprit de sérieux et la morale bourgeoise qui l’avaient caractérisé jusque-là pour donner droit à leurs exigences. Réorganisation de ses structures verticales en réseaux horizontaux, mise en place d’un hédonisme de masse aux accents libertaires… on avait cru mettre un grain de sable dans la machine, on n’avait fait qu’ajouter de l’huile dans ses rouages.

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samedi, 13 décembre, 2014

Sexe, genre et départs en vrille

Affreux essentialistes vs. néo-féministes libérales… les polémiques qui déchirent nos milieux depuis le printemps dernier nous auraient-elles donné à penser ? Même pas sûr. D'un côté, la haine pour le « lobby gay » (Pièces et main d’œuvre) et le sarcasme pour les féministes qui n'en sont que de « prétendues » (Alexis Escudero dans La Reproduction artificielle de l'humain, printemps 2014). De l'autre, la soumission à des thèmes libéraux assez problématiques. Je n'y ai pas trouvé mon compte, et je crois que nous sommes nombreux/ses dans ce cas (Escudero se flattait aussi de ça dans ses premiers textes… mais j'vous jure, j'ai des retours encourageants).

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lundi, 10 novembre, 2014

Universalisme : y'a du boulot

Pour gagner une campagne électorale aujourd'hui, il faut cliver au bon endroit, celui qui sera favorable à ses idées en se présentant au maximum de personnes comme le défenseur de leurs intérêts ou de leurs valeurs. On ne sait pas quelle campagne (militaire ?) mène Alexis Escudero, mais il a clivé fortement les milieux susceptibles de relayer son enquête sur « la reproduction artificielle de l'humain ». Et pas au bon endroit, si on en croit les refus et déchirements divers autour de sa tournée promotionnelle. Lundi 27 octobre, à Lille, une moitié du public est partie après la lecture d'un texte.

Pas au bon endroit, parce qu'en tant qu'actrice de cette histoire (j'ai participé à la rédaction du texte lillois) je me suis sentie tributaire de ce clivage et sommée de faire des alliances que je n'aurais pas jugé propices en temps normal. Mais devant le refus de débattre dont Escudero a témoigné jusqu'à présent (1), la possibilité de partager nos réserves ou francs refus, entre féministes, lesbiennes radicales, technocritiques et proféministes, était en elle-même précieuse. Les discussions riches, respectueuses et argumentées que nous avons eues à l'occasion de cette rédaction m'ont donné envie de réagir sur quelques-uns des points de tensions apparus entre nous.

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samedi, 18 octobre, 2014

Pour lutter contre le changement climatique, rien de tel que le bonheur

« Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait, il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait. Et, si l’imbécile et le porc sont d’opinions différentes, c’est seulement parce qu’ils ne connaissent qu’un côté de la question. L’autre partie, pour la comparaison, connaît les deux côtés. »
John Stuart Mill, L’Utilitarisme (1871).



Sophrologie et TAFTA, éthiopathie et revenu garanti, réflexologie et démocratie directe, méditation et transition énergétique, reiki et décroissance, le programme d'Alternatiba à Lille a mis à l'honneur le développement personnel et les thérapies alternatives, qui composaient à vue de pif la moitié du programme. Revoilà le temps où manger bio voulait aussi dire s'habiller en poil de chèvre et se faire masser les pieds pour vivre mieux ? Mais non ! Aujourd'hui la cible du développement personnel s'est considérablement étendue et tout le monde est invité à découvrir un monde sans rapports de pouvoir mais avec une responsabilité : se faire du bien.

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mercredi, 24 septembre, 2014

On se tutoie ?

Il existe dans certaines langues une multitude de formes pronominales pour la deuxième personne du singulier, pour s’adresser à un-e égal-e, à un-e enfant, à un-e subordonné-e, à un-e supérieur-e (en pays anciennement colonisé : Européen-ne ou non), etc. Nous n’en avons que deux (« tu » et « vous »), dans la même logique qui témoigne de rapports hiérarchiques entre individus. Qu’il s’agisse de relations adultes-enfants, profs-étudiant-e-s adultes, donneurs d’ordres et exécutants, on constate parfois cette asymétrie qui rappelle les structures sociales traditionnelles. Le vouvoiement témoigne néanmoins plus souvent d’un manque de familiarité, quand deux personnes s’accordent les mêmes marques de respect, sans donc marquer aucune hiérarchie.

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dimanche, 7 septembre, 2014

Le continuum du male entitlement

Colette Guillaumin, dans un article sans complaisance (« Pratique du pouvoir et idée de Nature (1). L'appropriation des femmes », Questions féministes n°2), parle de l’« accaparement » des femmes par les hommes dans l’idée de bénéficier de services sexuels, domestiques ou reproductifs. Vous aurez reconnu la putain, la servante et la maman. Le texte date de 1978, à peine treize ans après que les femmes ont conquis le droit de travailler ou d’ouvrir un compte bancaire sans demander à leur mari, et alors que le viol conjugal n’est pas encore reconnu comme tel. Quand on s’aime un jour, on doit dire oui tous les jours… Seules des violences « graves et répétées » (attention à la conjonction de coordination) peuvent être considérés comme des torts. Pour le reste, on aura compris que le mariage était un système de mise à disposition de l’un-e à l’autre, soit dans la pratique des femmes aux hommes.

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mercredi, 27 août, 2014

La Liberté dans le coma

Groupe Marcuse, La Liberté dans le coma. Essai sur l'identification électronique et les motifs de s'y opposer, La Lenteur, Paris, 2012, 256 pages, 11 €.

Partant de la question de l'identification électronique, le groupe Marcuse nous proposait une brève histoire de la société industrielle et des réflexions stratégiques sur les moyens à notre disposition pour la mettre à mal. C'était il y a bientôt deux ans, mais la relecture s'impose.

Faire l'histoire de l'identification, de la marque, du code-barre, c'est rappeler la nécessité toujours accrue de gestion du troupeau humain (en commençant par les criminels et les ouvriers pour finalement généraliser le régime) et de ses approvisionnements. Nous sont ainsi rappelées la lente invention de l'ordinateur pour répondre aux besoins de gestion des données démographiques, la naissance du numéro de Sécu – sous Vichy, le numéro commençant par 3 pour les Juifs/ves, soit sous les mêmes circonstances que l'INRA qui plus tard imposerait la numérotation de l'ensemble du cheptel – ou de la marque commerciale, destinée à assurer les profits en écoulant de la marchandise bon marché et de piètre qualité, en créant ce que d'aucun-e-s pourraient appeler sans rire du « lien social » entre êtres humains et images publicitaires.

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mardi, 22 juillet, 2014

À Singapour, achète-t-on bien les domestiques ?

Il y en a des fermés le dimanche et d’autres ouverts 24h sur 24. Des luxueux et des miteux. Des spécialisés et des généralistes, avec les enseignes des multinationales du commerce de détail, un H&M, un Starbucks. Au dernier étage, un food court ou un cinéma parfois… C’est le mall ou centre commercial, cette institution qui en Asie du sud-est offre l’avantage de concentrer ses loisirs consuméristes à l’abri du soleil et de la chaleur. Celui de Bukit Timah, à Singapour, a fait couler beaucoup d’encre. Le 27 juin, Al Jazeera publie un excellent papier qui fait le point sur la situation des domestiques étrangères à Singapour, en prenant comme point de départ l’endroit où elles sont le plus visibles, ce petit centre commercial à l’ouest de la ville-état. La presse française s’en empare, France 24 produisant une resucée assez incomplète de l’article en question, illustrée par une photo de gratte-ciels au centre-ville, à 11 km. Les mêmes titres sensationnalistes (« Achetez un domestique » par lepoint.fr, notons un masculin neutre assez déconcertant) et les mêmes photos non-créditées font ensuite le tour d’Internet. Que se passe-t-il donc au Bukit Timah Shopping Centre ?

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jeudi, 3 juillet, 2014

PMA, écologie radicale et féminisme : passé les bornes…

Hiver 2012-2013 : le débat politique se sclérose sur la question des droits des personnes LGBT et les écolos radicaux n'y font pas toujours bonne figure. Le projet de loi sur le mariage pour toutes et tous propose-t-il dans un premier temps l'ouverture de l'assistance médicale à la procréation (ou PMA) aux couples lesbiens ? Les critiques que l'on peut faire à ces techniques étaient jusqu'alors plutôt discrètes, mais elles fleurissent, en ce sombre hiver comme au printemps, accompagnées des rumeurs les plus incongrues sur notre modernité devenue folle (1) ou de supputations sans pudeur sur la sexualité des lesbiennes ou des gays (2).

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mercredi, 25 juin, 2014

Mariage pour personne ?

Quand le « queer » en vient à représenter le droit de chacun à posséder son propre baisodrome, quand la famille n’en finit plus de se replier sur elle-même, quand les magazines gay se mettent à remplir leurs pages de conseils sur l’adoption et le mariage, quand tout ça se produit alors oui, la Restauration est là, et bien là. De nos jours, l’expression « vie alternative » a plus de chances de renvoyer au fait que vous avez installé des panneaux solaires sur le toit de votre maison qu’entrepris une critique en acte de la famille nucléaire (1).

Je ne le dirai jamais mieux que Nina Power : la réduction des rêves collectifs à de petits bonheurs individuels m’attriste. L’organisation des relations sociales autour du couple, puis du couple élargi à ses rejetons, me semble réduire les possibles (« On ne fait pas sa vie avec ses amiEs », me répétait ma mère), enfermer les femmes dans des structures qui leur sont globalement défavorables (2) et il y a bien plus triste qu’une dame attablée seule au restaurant devant un bouquin, c’est un vieux couple qui ne se parle plus mais n’ose l’admettre et se prive de lecture.

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