mardi, 22 juillet, 2014
Par Aude le mardi, 22 juillet, 2014, 03h58 - Malaisie et Indonésie
Il y en a des
fermés le dimanche et d’autres ouverts 24h sur 24. Des luxueux et des miteux.
Des spécialisés et des généralistes, avec les enseignes des multinationales du
commerce de détail, un H&M, un Starbucks. Au dernier étage, un food court ou un cinéma parfois… C’est le
mall ou centre commercial, cette
institution qui en Asie du sud-est offre l’avantage de concentrer ses loisirs
consuméristes à l’abri du soleil et de la chaleur. Celui de Bukit Timah, à
Singapour, a fait couler beaucoup d’encre. Le 27 juin, Al Jazeera publie un
excellent papier qui fait le point sur la situation des domestiques étrangères
à Singapour, en prenant comme point de départ l’endroit où elles sont le plus
visibles, ce petit centre commercial à l’ouest de la ville-état. La presse
française s’en empare, France 24 produisant une resucée assez incomplète de
l’article en question, illustrée par une photo de gratte-ciels au centre-ville,
à 11 km. Les mêmes titres sensationnalistes (« Achetez un
domestique » par lepoint.fr, notons un masculin
neutre assez déconcertant) et les mêmes photos non-créditées font ensuite
le tour d’Internet. Que se passe-t-il donc au Bukit Timah Shopping Centre
?
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vendredi, 18 juillet, 2014
Par Aude le vendredi, 18 juillet, 2014, 02h12 - Malaisie et Indonésie
Colin Nicholas, Tijah Yok Chopil et Tiah Sabak,
Orang Asli Women and the Forest. The
Impact of Resource Depletion on Gender Relations among the Semai, Center
for Orang Asli Concerns, Subang Jaya, 2010.
C’est l’histoire d’un village où les femmes se lèvent plus tôt
que les hommes le matin. Elles préparent à manger, s’occupent des enfants,
lavent ensuite la vaisselle et le linge, vont chercher l’eau à la rivière ou à
la sortie des canalisations pendant la saison sèche. Le soir elles préparent un
nouveau repas avec l’aide des filles pendant que les garçons s’amusent et que
les hommes se reposent de leur dur labeur. Ah, quel bonheur de voir qu’au plus
profond des jungles malaises, des populations autochtones communient avec nous
dans des rôles de genre stéréotypés…
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jeudi, 3 juillet, 2014
Par Aude le jeudi, 3 juillet, 2014, 04h01 - Textes
Hiver 2012-2013
: le débat politique se sclérose sur la question des droits des personnes LGBT
et les écolos radicaux n'y font pas toujours bonne figure. Le projet de loi sur
le mariage pour toutes et tous propose-t-il dans un premier temps l'ouverture
de l'assistance médicale à la procréation (ou PMA) aux couples lesbiens ? Les
critiques que l'on peut faire à ces techniques étaient jusqu'alors plutôt
discrètes, mais elles fleurissent, en ce sombre hiver comme au printemps,
accompagnées des rumeurs les plus incongrues sur notre modernité devenue folle
(1) ou de supputations sans pudeur sur la sexualité des lesbiennes ou des gays
(2).
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mercredi, 25 juin, 2014
Par Aude le mercredi, 25 juin, 2014, 02h56 - Textes
Quand le « queer » en vient à représenter le droit de chacun à
posséder son propre baisodrome, quand la famille n’en finit plus de se replier
sur elle-même, quand les magazines gay se mettent à remplir leurs pages de
conseils sur l’adoption et le mariage, quand tout ça se produit alors oui, la
Restauration est là, et bien là. De nos jours, l’expression « vie
alternative » a plus de chances de renvoyer au fait que vous avez installé
des panneaux solaires sur le toit de votre maison qu’entrepris une critique en
acte de la famille nucléaire (1).
Je ne le dirai
jamais mieux que Nina Power : la réduction des rêves collectifs à de
petits bonheurs individuels m’attriste. L’organisation des relations sociales
autour du couple, puis du couple élargi à ses rejetons, me semble réduire les
possibles (« On ne fait pas sa vie avec ses amiEs », me répétait ma
mère), enfermer les femmes dans des structures qui leur sont globalement
défavorables (2) et il y a bien plus triste qu’une dame attablée seule au
restaurant devant un bouquin, c’est un vieux couple qui ne se parle plus mais
n’ose l’admettre et se prive de lecture.
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vendredi, 23 mai, 2014
Par Aude le vendredi, 23 mai, 2014, 07h28 - Textes
J’y ai
fait allusion ici a plusieurs reprises : « mademoiselle » a
officiellement disparu du langage administratif francais (1)
et j’en viens a me demander, meme si l’on doit ce pas en avant a un
gouvernement de droite, si ce n’est pas une mesure aussi importante que le
mariage pour tou-te-s. Les deux contribuent a la remise en cause d’une vision
du couple et de la famille qui avaient fait leur temps. Non pas qu’avant soit
par essence moins bien, mais le nom de famille n’etait plus patronymique depuis qu’une mere pouvait
donner le sien et le celibat d’une femme ne laissait plus automatiquement
supposer sa disponibilite sexuelle...
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mardi, 29 avril, 2014
Par Aude le mardi, 29 avril, 2014, 07h57 - Textes
Il est une expression à laquelle on aurait dû
faire un sort il y a bien longtemps, c'est celle de "féminisme pro-sexe". Mal
traduite de l'anglo-américain, importée tout aussi grossièrement et
fonctionnant au final comme une insulte en creux ("anti-sexe"), elle brouille
les cartes et pourrit nombre de débats entre féministes, lesquelles pourront
aller jusqu'à
défendre des positions assez proches sous des intitulés radicalement
différents. Tu parles d'un outil intellectuel émancipateur, capable de nous
aider à comprendre les oppressions liées au genre ! Aujourd'hui donc, je vous
invite à metrre à la corbeille de ce malheureux slogan.
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mercredi, 9 avril, 2014
Par Aude le mercredi, 9 avril, 2014, 10h56 - Textes
Un quinquagénaire ami de la famille m'a expliqué un jour que, à rebours de
toutes les règles de bienséance que je connaissais et tentais de faire valoir
auprès de lui, un homme devait laisser passer une femme devant lui dans les
escaliers. Certes il se mettait dans une position d'observation unique de son
arrière-train, mais, disait le monsieur, si jamais la dame tombe, il est là
pour la rattraper. Que celles qui se sont fait mater le cul dans les escaliers
et se sont senties mal à l'aise prennent un peu sur elles, car elles ont eu la
chance de ne pas devenir tétraplégiques suite à une mauvaise chute. Comment,
vous ne tombez pas tous les quatre matins dans les escaliers ? Vous avez dons
des capacités psychomotrices exceptionnelles... pour une femme, car d'habitude
au cinéma on voit vos congénères s'étaler de tout leur long quand elles sont
poursuivies par les zombies.
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vendredi, 28 février, 2014
Par Aude le vendredi, 28 février, 2014, 17h05 - Lectures
Les Sentiments du prince Charles, Liv Strömquist, traduit du
suédois par Kirsi Kinunnen et Stéphanie Dubois, Rackam, 2012, 136 pages, 18
euros

Deux questions me taraudent depuis longtemps au sujet du couple hétérosexuel...
Peut-on, et comment, avoir des oasis de relations équitables si le reste de la
société fait un sort inégal aux femmes et aux hommes ? Par exemple, si une
première grossesse fait stagner la carrière d'une femme pendant que celle de
son conjoint avance, les responsabilités qui lui seront données à lui, avec des
exigences plus fortes de présence (1), mettront à mal leur
bonne volonté de s'investir tou-te-s deux à égalité dans les tâches
domestiques. Rien à faire, nous sommes pris-es dans un tissu social, et il ne
s'agit pas uniquement des injonctions des beaux-parents aux fêtes de famille.
Ou bien : pourquoi, comment peut-on demander à la même personne d'être à
la fois amant-e, ami-e, parent de ses enfants, copropriétaire,
co-habitant-e ? Et n'est-ce pas voué à l'échec, au vu ne serait-ce que des
différentes temporalités, celle du désir et celle de l'éducation d'un enfant
par exemple ? Si j'aborde la question ici, ce n'est pas pour inaugurer une
carrière de conseillère matrimoniale (2) mais parce que
Les Sentiments du prince Charles a relevé le défi d'y répondre, dans
un ouvrage qui reprend des éléments historiques, anthropologiques et
psychanalytiques pour brosser un tableau des enjeux féministes du couple et de
l'amour. Rien que ça. En bande dessinée.
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lundi, 24 février, 2014
Par Aude le lundi, 24 février, 2014, 11h27 - Lectures
Contre le masculinisme. Guide d'auto-défense
intellectuelle, collectif Stop masculinisme, Bambule,
Lyon, 2013, 160 pages, 8 euros

Le masculinisme s'impose insidieusement en
Europe, après avoir pris ses aises au Québec. On l'a découvert à l'occasion de
l'un ou l'autre des colloques que la mouvance organise, parfois avec le soutien
de pouvoirs publics (1). On l'a croisé dans le film
La Domination
masculine (2009), pour lequel
Patric Jean a infiltré l'un de ses réseaux et montré les principaux ressorts de
la réaction anti-féministe. On a désormais (enfin !) un petit bouquin pour
faire le point, grâce aux efforts d'un groupe mixte, anti-autoritaire,
originaire de Grenoble, qui déplie son analyse en trois points : cause des
pères, violence contre les hommes et crise de la masculinité. Trois points,
trois mystifications.
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mardi, 21 janvier, 2014
Par Aude le mardi, 21 janvier, 2014, 11h04 - Textes
Un jour mon dentiste m'a demandé (très gentiment, sachant qu'il risquait de
me froisser) à quoi servaient mes études de lettres et la recherche dans ce
champ disciplinaire... Je m'en suis sortie en lui expliquant qu'au-delà des
premiers tomes publiés de son vivant, Proust avait écrit A la recherche du
temps perdu sur des post-it (des « paperolles »,
pardon) et qu'on avait besoin de beaucoup de travail de recherche pour arriver
à en tirer les milliers de pages bien ordonnées de son édition de poche. Bon,
peut-être pas la sienne, mais la mienne.
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mercredi, 1 janvier, 2014
Par Aude le mercredi, 1 janvier, 2014, 12h59 - Textes
« Plus écolo que moi, tu meurs ! », c'était la devise de la
coloc. Pendant plus d'un an, j'ai embrassé cet objectif de vie comme on devient
chevalier : c'est pas marrant tous les jours, mais on sait pourquoi on est
là, pour garder le mur et préserver
le royaume des Sept Couronnes d'une invasion septentrionale. Et sauver la
planète. La coloc, c'est un mode de vie qui permet de mettre en commun des
ressources matérielles pour ne pas les gaspiller. De l'espace, puisqu'on peut
être aussi à l'aise avec 25m2 par personne qu'on le serait seul⋅e avec 40m2. De
l'énergie, puisqu'on ne chauffe au final que 25m2 par personne et qu'on ne fait
qu'une popote plus efficace. Des objets, tant et tant : mobilier (les
canapés du salon – oui, parce qu'en coloc on a des salons assez grands pour y
mettre deux canapés, voir ci-dessus), vaisselle et matos de cuisine (ce qui
peut-être intéressant quand on a de toute façon décidé de bien s'équiper,
voir mon billet sur DIY et
cuisine), frigo, etc. Ah non, pas frigo, parce que nous c'était une coloc
écolo.
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jeudi, 26 décembre, 2013
Par Aude le jeudi, 26 décembre, 2013, 08h15 - Lectures
La polémique fait rage dans un groupe de mes ami⋅e⋅s (et au-delà
semble-t-il) : Game of Thrones est-elle une série féministe ?
Pour : des personnages féminins nombreux, variés, forts (si l'on est
faible, dans ce Moyen-Âge fantasmé (1) et marqué par le
darwinisme social, on a peu de chances de rester un personnage) et une
narration qui serait « un
drame sophistiqué sur la subculture patriarcale », à l'instar des
Sopranos ou de Mad Men. C'est à dire que la fiction se
déroule dans un monde brutalement patriarcal pour justement produire un
discours là-dessus et en montrer la misère, pour les femmes comme pour les
hommes.
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jeudi, 19 décembre, 2013
Par Aude le jeudi, 19 décembre, 2013, 08h34 - Textes
Dans le mythe originel, le patriarche c'est ce mâle dominant dans une horde
composée de ses compagnes et de ses enfants. Il fait violence à tou-te-s à
plusieurs titres. Les femmes sont à ses yeux des marchandises (qu'il consomme
ou échange), et il en monopolise l'usage sans rien en céder à ses fils. C'est à
ces deux titres aussi qu'en tant que féministe je lutte contre le patriarcat, à
la recherche d'égalité entre femmes et hommes et sachant qu'elle passe par des
exigences d'égalité aussi fortes entre les hommes eux-mêmes. Comme dans cette
citation qu'on me rappelait récemment, « Feminism is for
everbody » (1) en ce qu'il s'attaque aux deux
questions à la fois, et on l'espère la domination en général (classe, race,
sexualité, handicap, etc.).
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mardi, 17 décembre, 2013
Par Aude le mardi, 17 décembre, 2013, 15h33 - Textes
En même temps que je développe des outils d'auto-défense intellectuelle au patriarcat, je me
suis mise au wendo, une discipline d'auto-défense qui s'adresse aux femmes. On
me demande dans mon entourage en rigolant si j'ai bien appris à mettre des
coups de pied dans les testicules. Justement non, j'ai appris à ne surtout pas
tenter ce geste très hasardeux, qui ne correspond ni à la philosophie ni aux
techniques du wendo. Je n'apprends à frapper, fort, que dans mon périmètre de
sécurité individuel (cette « bulle » qu'on étudie sous le nom de
proxémie), c'est à dire que des personnes qui l'ont transgressé. Si l'on
regarde bien, même dans les transports en commun aux heures de pointe personne
ne se met face à un-e autre en situation de pouvoir recevoir un coup de genou
dans les burnes. On se décale toujours un peu pour au moins offrir la proximité
d'une épaule ou d'un dos, un biais qui rend acceptable l'espace trop réduit
entre les personnes.
Question : qui est la/le plus violent-e, entre un homme qui impose une
proximité très intime, avec un « échange sensoriel élevé », et une
femme qui lui balance un coup de genou ?
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dimanche, 15 décembre, 2013
Par Aude le dimanche, 15 décembre, 2013, 10h03 - Textes
Il y a quelques semaines j'attirais
l'attention sur la difficulté qu'il peut y avoir, quand on est un homme et
qu'on partage les idéaux féministes d'égalité femmes-hommes, à participer au
mouvement sans mettre à mal son sens même, à savoir l'émancipation des femmes.
Pour moi le féminisme a ceci de spécifique, par rapport à l'anti-sexisme qui
est une position abstraite elle aussi tout à fait respectable, d'être une
pensée située et une pensée en action. Comme son nom l'indique, le féminisme
(du latin femina) est structuré autour du sort des femmes, de
leur expérience et de leurs revendications, même si beaucoup d'hommes peuvent à
juste titre trouver leur compte dans ces revendications, et même si la plupart
des féministes accueillent positivement l'idée d'avoir des alliés hommes
(1). A moi qui voulais simplement prévenir les hommes
proféministes de ces difficultés, sans pour autant remettre en cause leur
engagement contre le sexisme, la réception de ce billet a posé quelques
questions...
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lundi, 25 novembre, 2013
Par Aude le lundi, 25 novembre, 2013, 17h40 - Textes
Reprise de deux textes publiés ici en janvier et mars 2013, pour une publication
dans Offensive n°38
(novembre 2013, dans toutes les bonnes librairies et kiosques au prix modique
de 4 euros).
« L'aspiration individuelle à ne dépendre de rien ni de personne conduit à
de nouvelles servitudes, à une forme de collectivisme non moins implacable que
les communautés étouffantes d'autrefois. »
Groupe Marcuse, La Liberté dans le coma, La Lenteur, Paris, 2013.
En français, le do-it-yourself (DIY)
nous vient en droite ligne de la culture squat, il s'agit de faire soi-même
dans l'idée de gagner en autonomie, de se déprendre du capitalisme et des
rapports marchands, de l'envahissement des pratiques quotidiennes par la
société de consommation. Mais en anglais, l'expression signifie plus
prosaïquement « bricolage », une pratique qui s'est épanouie dans les
très libérales années 1980. Et c'est ainsi que l'on peut aller pousser le
caddie le dimanche dans une grande surface de do-it-yourself. Alors,
le DIY est-il de droite ou de gauche ? Ou plus sérieusement, le DIY
n'est-il pas passé de la pratique d'autonomie d'une mouvance alternative à un
projet de masse récupéré commercialement ? Il nous appartient donc,
au-delà de son aura très positive, d'y distinguer la présence d'autres valeurs,
qui sont, elles, néfastes au projet d'autonomie.
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samedi, 9 novembre, 2013
Par Aude le samedi, 9 novembre, 2013, 10h17 - Textes
Une amie me disait un jour qu'elle et moi ne
pourrions peut-être jamais, dans notre âge mûr, avoir le plaisir (peut-être
douteux, mais c'est une autre question) de coucher avec des hommes beaucoup
plus jeunes que nous. En effet, si jamais l'idée que les femmes doivent avoir
le pubis complètement imberbe finit de s'installer, des générations entières de
jeunes hommes n'auront jamais l'occasion de découvrir ce à quoi ressemble un
vrai sexe féminin adulte (ou adolescent) et prendront cette configuration
naturelle pour une exception monstrueuse, comme en témoigne en partie ce
« beurk » du magasine Cosmopolitan. Nous deviendrions
donc peu à peu, nous qui tenons à l'épilation raisonnée de notre maillot, des
monstres à la chatte velue. Dit comme ça, ça fait un peu peur... Qu'y a-t-il
d'autre derrière cette injonction ?
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jeudi, 31 octobre, 2013
Par Aude le jeudi, 31 octobre, 2013, 10h11 - Textes
La réponse est simple : c'est impossible. Le féminisme part d'un point
de vue situésur le rôle social réservé aux
femmes et les relations femmes-hommes qui en découlent. De son constat
découlent des revendications d'égalité qui, elles, peuvent (et doivent) être
relayées par les hommes. Cette place ingrate a un nom :
proféminisme. Non pas dansle mouvement féministe mais à
côté, en allié ou en relais. Et les
féministes ont besoin de ces alliés, quand leur parole est méprisée justement
parce qu'elle n'a pas l'assurance qu'on développe dans un monde d'hommes
(1).
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lundi, 9 septembre, 2013
Par Aude le lundi, 9 septembre, 2013, 21h17 - Lectures
A propos
de Léo Thiers-Vidal,
Rupture anarchiste et trahison proféministe, textes rassemblés par
Corinne Monnet, Sabine Masson, Samuel Morin et Yeun Lagadeuc-Ygouf, Bambule,
2013, 208 pages, 8 €
Difficile d'aller à l'encontre de ses intérêts de classe... c'est tout le
propos de Léo Thiers-Vidal dans ce recueil d'articles, que de rappeler que les
hommes,
tous les hommes, ont intérêt à (c'est-à-dire perçoivent des
gratifications dans le cadre de) la domination masculine. Certes
difficile ne veut pas dire
impossible, mais les exemples
auxquels l'auteur a été confronté pendant sa vie militante, et sur lesquels il
a appuyé comme on le lit ici sa pensée, montrent encore et toujours que s'en
déprendre n'est pas une mince affaire.
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samedi, 25 mai, 2013
Par Aude le samedi, 25 mai, 2013, 15h24 - Textes
Je n'ai aucun goût particulier pour le lexique politique en -phobe, -phobie,
qui a tendance à arrêter violemment la discussion sur une accusation de maladie
mentale. M'étant fait traiter un jour d'« androphobe » (alors que
« misandre » existe et ceci dans un groupe souffrant déjà d'être peu
paritaire, c'est classe), j'ai eu l'occasion de faire les frais de ce genre
d'usage. Mais quand, lors d'une distribution de tracts contre l'homophobie, un
vieux monsieur (homophobe) vient prendre ma pote militante à partie sur ce
vocabulaire et sa signification, là je me demande ce qui m'empêche de lâcher
cette notion. Ce n'est pas uniquement parce que le déchaînement de haine actuel
frôle l'hystérie. Mais aussi parce que m'est apparu lors de mes voyages
(1) à quel point l'identité masculine occidentale était
structurée par la peur de l'homosexualité.
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