jeudi, 27 février, 2020
Par Aude le jeudi, 27 février, 2020, 11h53 - Lectures
Julia Laïnae, Nicolas Alep,
Contre l'alternumérisme, La Lenteur, 2020, 128 pages,
10 €
Julia Laïnae et Nicolas Alep tapent large en consacrant un petit livre à
l'« alternumérisme ». Large mais toujours juste, car chaque cible est
précisément définie et sa contribution à une « autre informatisation
possible » fait l'objet d'une critique sérieuse et bien documentée. Des
utopistes d'Internet aux inquiet·es des écrans, ces tendances ont ceci en
commun qu'elles ne refusent ni les outils numériques, ni leur omniprésence dans
la vie sociale, mais souhaitent en encadrer l'usage. Voyons plutôt.
Lire la suite...
aucun rétrolien
mardi, 3 décembre, 2019
Par Aude le mardi, 3 décembre, 2019, 19h09 - Lectures
La Révolution féministe, Aurore Koechlin, Amsterdam, 2019,
170 pages, 12 euros
Aurore Koechlin est une jeune chercheuse en sociologie du genre qui livre
ici un premier livre prometteur, à la fois petite histoire du féminisme et
réflexion sur les perspectives du mouvement. C'est ambitieux… mais c'est
réussi. L'ouvrage commence avec une quarantaine de pages consacrées à
l'histoire des mouvements féministes, les trois fameuses vagues :
mouvements suffragistes au début du XXe siècle, libération des femmes dans les
années 1970 (pour la France), mouvements d'inspiration queer ou black
feminist enfin, le tout assez centré sur la France mais à l'écoute des
autres mondes qui contribuent à la fabrication du féminisme hexagonal.
L'autrice poursuit en nous apprenant qu'une quatrième vague est en train de se
former. Elle en dresse les contours, en reprend la principale question à ses
yeux, celle de l'exploitation des femmes en tant que classe mais appartenant
également à d'autres, et propose une stratégie féministe capable de passer
entre quelques écueils pour prendre nos maux à la racine.
Lire la suite...
aucun rétrolien
samedi, 10 août, 2019
Par Aude le samedi, 10 août, 2019, 12h58 - Textes
Il y a quelques jours, j'ai eu l'idée saugrenue de demander à un colibri de ma
connaissance s'il avait bien supporté la lecture d'
Égologie
et celui-ci en est venu à critiquer les mouvements écolos qui se complaisent
dans leur singularité et le fait qu'ils ont raison tandis que les autres ne
sont que des imbéciles. Vu la gravité de l'enjeu, me disait-il, il faut s'unir,
tous les efforts sont bons à prendre. Oui. Mais non.
Lire la suite...
aucun rétrolien
mardi, 30 juillet, 2019
Par Aude le mardi, 30 juillet, 2019, 08h36 - Annonces
Petit montage réalisé par Tranbert de la discussion autour
d'Égologie à la librairie La Gryffe à Lyon en janvier
2018.
aucun rétrolien
mercredi, 12 décembre, 2018
Par Aude le mercredi, 12 décembre, 2018, 14h42 - Textes
C’est bientôt Noël et c’est déjà l’overdose. Des pubs qui dégoulinent de
rouge, des passant·es avec leurs gros sacs en papier remplis de cadeaux venus
du cœur et d’usines où le travail est bon marché, des questions existentielles
sur ce qu’on aimerait recevoir alors qu’il faut bien l’admettre, on n’a
franchement besoin de rien… ou bien de tout. C’est la grande bouffe et il y a
du monde à table. Des week-ends en avion dans une ville où on n’a personne à
aller voir (à part un hôte AirBnB) aux changements d’équipement parce qu’un
nouveau vient de sortir qui est tellement mieux (et pas parce que l’ancien ne
marche plus), tout déborde.
Et à côté de ça, les histoires de ces familles qui payent les activités de
leurs enfants, vingt euros l’année grâce aux aides municipales, en trois fois
sans frais ou de ce petit garçon qui raconte à ses copains de classe qu’hier il
a dîné – parce que c’est pas tous les soirs que ça arrive.
Lire la suite...
aucun rétrolien
dimanche, 12 août, 2018
Par Aude le dimanche, 12 août, 2018, 15h40 - Textes
Ces derniers mois, je suis allée à la rencontre des
lecteurs et des lectrices d'Égologie.
J'ai parfois eu un peu la frousse, comme dans cette petite ville démocratique
où les affiches de la rencontre avaient été arrachées ou ailleurs quand la
veille de la rencontre est sortie une tribune enflammée contre la couverture du
livre dans un média local. Mais globalement, ça s'est bien passé. Mieux que ça,
même. J'ai rencontré une foule de gens estimables, des camarades pour qui les
alternatives écolo posent depuis longtemps problème mais qui n'avaient pas
forcément su l'exprimer dans des termes audibles par les personnes qui y sont
engagées et ces mêmes personnes, ou en tout cas celles qui y croient vraiment,
à la solidarité et au reste, pour qui Égologie a été l'occasion de
questionner leurs pratiques et qui l'ont accepté de bon gré. À tou·tes :
merci pour l'accueil !
Lire la suite...
aucun rétrolien
mercredi, 16 mai, 2018
Par Aude le mercredi, 16 mai, 2018, 21h53 - Annonces
Radio Dragon, à Mens dans le Trièves, m'a invitée un
matin à parler d'Égologie, dans l'excellente émission "Interstices".
La discussion est en ligne ici.
À Radio Pikez, une web radio associative à Brest, c'est
la totale (c'est la description de l'émission, il faut ensuite cliquer pour
accéder aux fichiers sonores) : interview en studio et captation de la
rencontre à l'Avenir dans la soirée du 30 mai.
Autre rencontre, cette fois en public à la librairie La Gryffe. C'est une
librairie associative qui
propose des analyses et critiques anticapitalistes et anti-autoritaires ou qui
rend compte des luttes sociales. Je suis donc très heureuse d'y avoir été
invitée le samedi 20 janvier pour présenter Égologie
et discuter avec les libraires et le public.
Le fichier est disponible sur le site Archive.org, qui
permet le partage de vidéos, sons et textes sous licence libre ou dans le
domaine public. Il dure 90 minutes environ, dont environ un tiers de
présentation et deux tiers de discussion.
Ici, un son plus bref, c'est un entretien avec la belle équipe du Canut
infos du vendredi 19 janvier à Radio Canut (Lyon).
(D'autres annonces et liens vers des entretiens pour des émissions radio sur
le site du Monde
à l'envers.)
aucun rétrolien
lundi, 29 janvier, 2018
Par Aude le lundi, 29 janvier, 2018, 07h38 - Textes
Ces derniers mois ont été l'occasion d'en entendre
de belles. Un chef de l'État qui s'inquiète de la « délation » alors
que l'impunité est plus flagrante que d'imaginaires « dérives » d'une
parole libérée : les viols et crimes sexuels sont très peu reportés
(environ un sur dix) et encore moins punis (un ou deux sur dix d'un sur dix).
Si l'État a un cœur de métier (1), c'est de refuser l'impunité des attaques
contre les personnes et c'est justement parce qu'il ne fait pas son boulot que
celles et ceux qui luttent contre les violences en appellent au jugement du
public.
Une critique d'art, visiblement pas grande logicienne, qui regrette de ne pas
avoir été violée pour montrer qu'elle aurait été la même (tellement supérieure
aux autres femmes) si son histoire avait été très, mais alors très
différente.
Des patriarches gaulois qui persistent à mettre sur le même plan séduction et
crime sexuel, parlant au choix de malentendu ou de continuum dans la relation
si complexe entre hommes et femmes, voyez-vous… alors que nous féministes
persistons à leur dire que la violence n'est pas une relation (de même qu'une
bêche dans le crâne n'est pas du jardinage).
Lire la suite...
aucun rétrolien
dimanche, 10 décembre, 2017
Par Aude le dimanche, 10 décembre, 2017, 13h35 - Annonces
Vendredi 8 décembre, l'émission "Offensive
sonore" consacrait son émission sur Radio libertaire à On achève bien les
éleveurs. Il a été question d'administration de l'élevage, de puçage
et de résistances.
L'émission est directement
accessible ici mais allez faire aussi un tour sur le site de l'émission.
Dessin Guillaume Trouillard.
aucun rétrolien
jeudi, 30 novembre, 2017
Par Aude le jeudi, 30 novembre, 2017, 21h07 - Annonces

À propos d'On achève bien les éleveurs, un livre d'entretiens édité par Aude Vidal, illustré par Guillaume Trouillard
Avec Jean-Pierre Berlan, Jocelyne Porcher, Xavier Noulhianne, Christophe Richard, le groupe Marcuse, Fabrice Jaragoyhen, les fermiers du Pic-Bois et Stéphane Dinard
144 pages, 24 euros
Parution le 1er décembre 2017
Dossier de presse à télécharger ici
À l'origine de ce livre, le dessinateur Guillaume Trouillard. Loin de se
contenter d'illustrer les entretiens qui sont ici retranscrits et mis
en forme, il a ouvert les premières pistes de ce qui est devenu On achève bien les éleveurs. C'est lui que la lecture de La Liberté dans le coma,
ouvrage du groupe Marcuse, a convaincu de la nécessité d'aborder la
question du puçage des bêtes, du contrôle et plus globalement de
l'administration du métier d'éleveur… et des résistances à cette lame de
fond. C'est encore lui qui, après avoir découvert la chercheuse
Jocelyne Porcher et l'éleveur Xavier Noulhianne dans l'émission de Ruth
Stegassy sur France Culture, « Terre à terre », a souhaité que nous les
rencontrions.
Guillaume se flatte parfois d'être né dans le même canton que Bernard
Charbonneau, un penseur écologiste et critique de la technique actif dès
les années 1930, parfois mentionné dans ces entretiens. Il est surtout
un fidèle lecteur des ouvrages publiés par l'Encyclopédie des nuisances,
éditeur entre autres de Du progrès dans la domestication. C'est peut-être parce que cela se devine trop aisément que La Revue dessinée,
qui lui avait commandé un reportage d'une trentaine de pages sur la
question de l'élevage aujourd'hui, a retardé la publication de cette
bande dessinée dont Gabriel Blaise et moi avons écrit le scénario. Ce
reportage est finalement paru, plus de deux ans après nos premiers
entretiens et malgré les efforts de Gabriel pour nous remettre dans les
clous d'une revue peu désireuse de prendre des positions aussi tranchées
que les nôtres. Le reste tient en partie au fait que, plutôt que de
prendre des notes à partir desquelles j'aurais écrit les maigres bulles
d'un reportage en bande dessinée, j'ai pris la peine de retranscrire les
heures de savantes explications, de considérations passionnantes et
d'indignations à partager. Il en est resté des pages que je ne pouvais
me résoudre à simplement archiver.
Lire la suite...
aucun rétrolien
samedi, 14 octobre, 2017
Par Aude le samedi, 14 octobre, 2017, 08h48 - Annonces

Ces derniers mois n'ont pas été mes plus productifs,
à voir mes publications plus rares sur ce blog. C'est que j'étais occupée
ailleurs, à reprendre quelques idées développées ici pour les articuler dans un
petit bouquin qui sort ce lundi 16 octobre :
Égologie.
Écologie, individualisme et course au bonheur.
Grand merci à l'équipe du Monde à l'envers, mes éditeurs, dont Nicolas à qui ce
livre doit beaucoup, pas seulement son titre. Merci également pour les
relectures et les encouragements à Louison Bobet et Mutines. Merci pour
l'inspiration et les repères à Nicolas Marquis et Irène Pereira, dont j'espère
ne pas avoir tordu les idées dans tous les sens. Merci à Xavier et à quelques
camarades alter-écolo pour avoir accueilli ma critique avec bonne foi,
intelligence et générosité (j'espère qu'ils et elles ne seront pas les seul·es
!).
aucun rétrolien
vendredi, 29 septembre, 2017
Par Aude le vendredi, 29 septembre, 2017, 18h25 - Textes
Rebecca
Solnit, Men Explain Things to Me, Haymarket Books et Dispatch Books,
2014
La scène se passe lors d'une soirée très classe. Un monsieur qui a réussi sa
vie demande à une écrivaine de quarante ans de quoi causent ses livres et à
peine a-t-elle commencé à lui dire le sujet de son dernier qu’il commence à
bavasser en s’étonnant qu’elle n’ait pas lu LE bouquin sur le même sujet, paru
la même année, qu’il connaît si bien et entreprend de lui expliquer… son
bouquin à elle, finit-elle par comprendre. Comment expliquer un livre à son
auteure. Pourquoi un tel désir de dominer l’autre en lui assénant son savoir,
même quand on est un ignorant ? Cette soif de domination qui s’empare
parfois d’hommes qu’on croyait mieux élevés, et qui osent parce qu’il ne s’agit
au fond que de mots, Rebecca Solnit la replace dans le continuum de la violence
faite aux femmes. Refuser d’entendre, qu’il s’agisse de la volonté des femmes
de participer à la conversation au même titre que les hommes (1) ou qu’il
s’agisse d’un « non », participe selon elle de la même violence, à
des degrés divers. Car longtemps les femmes n’ont pas été jugées des
« témoins fiables de leur propre vie » et encore moins du reste de
l’expérience humaine, et c’est encore cette idée à laquelle nous nous heurtons
chaque jour.
Lire la suite...
aucun rétrolien
jeudi, 22 juin, 2017
Par Aude le jeudi, 22 juin, 2017, 08h16 - Textes
Petite, j'ai toujours été peureuse et ça ne s'est pas arrangé en
grandissant. J'ai peur de glisser quand le sol est mouillé ou gelé et
dans les manifs, si je tiens à être là malgré la répression, c'est à des
endroits qui me semblent sûrs (ce qui ne suffit pas, il m'est arrivé
d'avoir des surprises et de passer près d'un coup). Bref, je n'ai pas
l'impression que c'est avec moi qu'on arrivera à faire la révolution.
Lire la suite...
aucun rétrolien
samedi, 20 mai, 2017
Par Aude le samedi, 20 mai, 2017, 21h17 - Textes
L’an dernier le succès de la notion de
bienveillance interrogeait mon mauvais esprit. Depuis, cette notion a pris
encore plus de place dans l'espace public. De l'éducation positive au
développement personnel, la bienveillance a envahi jusqu'aux discours
militants, dans un large spectre qui va des plus radicaux/ales aux bénévoles de
la campagne Macron. Certes, écrivais-je,
« la bienveillance, ce pourrait être cette manière d'être ensemble sans
s'user, sans se faire trop de mal les un-es aux autres, pour continuer à
militer, faire venir du monde et ne pas se retrouver avec trois warriors et
deux tondus dans des rangs clairsemés ». Mais, alors que l’injonction à la
bienveillance devenait omniprésente, j’avais l’impression d’un comportement
dont il n’était plus question d’interroger le sens, d'une véritable norme qui
n’était plus (seulement) un moyen de renforcer les rangs des militant-es en
cultivant entre eux et elles des liens plus positifs, contre l'usure ou contre
la violence qui irrigue ces milieux (1). Au nom de la bienveillance, valeur
observée à Nuit debout, je notais par exemple qu’il n’était plus possible de
huer à l’ancienne un type venu servir un discours de préférence nationale. À
quoi servait donc la bienveillance si ce n’était plus une qualité relationnelle
à construire entre camarades mais une obligation sociale, un genre de droit
humain dû même aux fachos ?
Lire la suite...
aucun rétrolien
mardi, 7 mars, 2017
Par Aude le mardi, 7 mars, 2017, 15h42 - Reportages
« Mademoiselle », « nom de jeune fille »… au-delà du
caractère symbolique qu’a le renvoi systématique des femmes à leur statut
marital, faire jongler les femmes avec plusieurs noms leur porte préjudice en
compliquant leurs démarches administratives et en étant source d’erreurs.
Rencontre avec l’une des petites mains d’un chantier de refonte des sites
administratifs qui permettent d’effectuer des démarches en ligne. Elle est
ergonome et développeuse mais également féministe et blogueuse.
Lire la suite...
aucun rétrolien
vendredi, 4 novembre, 2016
Par Aude le vendredi, 4 novembre, 2016, 09h13 - Textes
Et moi je suis arrivée à un point dans ma vie où je
ne vais pas tous les jours faire des séances de photo dans des prairies
fleuries au lever du soleil avec des femmes à la beauté stéréotypée mais où
j'ai un avis à partager sur ce genre de propos consensuel.
Lire la suite...
aucun rétrolien
lundi, 5 septembre, 2016
Par Aude le lundi, 5 septembre, 2016, 07h27 - Textes
Le constat est partagé : la société dans laquelle nous vivons est
pathogène. Sédentarité, stress, pollutions diverses rendent nos corps malades.
Quant à notre psychisme, il semble mal en point. Dans les milieux alter-écolos,
je ne sais s'il s'agit de coaching psy pour maximiser son bien-être ou de
soigner des maladies mentales mais j'ai l'impression de ne croiser que des
patient-e-s accros à leur séance de psychothérapie (de la psychiatrie aux
thérapies « alternatives »).
Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même (et pour soi-même), c'est
dans ces milieux politiques-là que le problème est adressé le plus
frontalement, au point que tout un business du bien-être s'y est développé, de
la lampe au sel de l'Himalaya aux pratiques de développement personnel – dont
le discours reste très critique des travers du monde contemporain. Dans une
enquête sur des personnes conjuguant avec l'écologie leur intérêt pour le
développement personnel, le sociologue Nicolas Marquis (1) a montré les
« grammaires du changement » qu'elles ont dans tête et dans
lesquelles le « travail sur soi » est un moteur important de
changement social.
Lire la suite...
aucun rétrolien
lundi, 20 juin, 2016
Par Aude le lundi, 20 juin, 2016, 12h43 - Textes
Autour de moi j’ai pu étonner mon monde en racontant combien je m’étais plus
épanouie dans un travail normal que dans les multiples activités bénévoles
beaucoup plus intéressantes et riches de sens que je menais et qui m’ont permis
de rencontrer des gens formidables. Ça a des airs de paradoxe, que j’aie
préféré m’enfermer tous les jours au 7e étage dans une grosse institution à
faire un peu de com plutôt que livrer tous les six mois L’An 02,
travailler sur On achève bien les éleveurs ou écrire
Égologie. Ce sont pourtant trois belles réalisations, pour lesquelles
je reçois beaucoup de reconnaissance. Ma production au 7e étage est loin de
mériter les mêmes louanges, même si j’ai eu la chance qu’on me glisse un mot
d’appréciation. Et pourtant, si je devais choisir une activité pour le reste de
la vie, je choisirais le 7e étage – un peu triste tout de même de ne plus avoir
le temps de m’impliquer dans des œuvres plus importantes aux yeux des autres et
des miens. C’est un mystère, que cette appréciation ne suffise pas à me les
faire préférer.
Lire la suite...
aucun rétrolien
lundi, 2 mai, 2016
Par Aude le lundi, 2 mai, 2016, 19h09 - On a les utopies qu'on mérite
Militante féministe, j'ai participé à construire ou animer des lieux
bienveillants. Et j'ai évité ceux où ne se posaient pas les mêmes exigences.
Une réunion sans tours de parole, que ce soit dans la vieille gauche ou chez
les anars spontanéistes, me semble une perte d'énergie considérable. Attachées
à saisir un ton de phrase qui annoncerait la fin d'une intervention, les
grandes gueules ont depuis longtemps arrêté d'écouter ce qui se dit pour se
donner une chance de prendre la parole au vol. Une situation de guerre sourde
qui, en plus de baisser la qualité de la communication et de mettre une
pression accrue sur les participant-e-s, nous prive des idées portées par des
personnalités différentes (pas forcément des femmes, j'ai déjà vu un copain
partir en disant que de toute façon il n'avait rien d'intéressant à dire alors
que j'avais déjà pris la parole plusieurs fois). Je vais jusqu'à éviter les
lieux où la parole est distribuée de cette manière, même quand le programme a
l'air intéressant.
Lire la suite...
aucun rétrolien
mardi, 5 avril, 2016
Par Aude le mardi, 5 avril, 2016, 16h52 - Lectures
Refuser de
parvenir. Idées et pratiques, Centre international de recherches sur
l'anarchisme (CIRA) de Lausanne, Nada et CIRA, Paris et Lausanne, 2016, 300
pages, 20 euros
Voici un bouquin qui devrait faire écho chez les militant-e-s qui se sont posé
la question de l'articulation entre leurs engagements et leur vie
professionnelle. Peut-être pas les cadres supérieurs qui trouvent quelques
heures par mois pour leurs loisirs associatifs et font exactement les mêmes
carrières que leurs collègues qui votent PS. Plutôt à ceux et celles qui se
sont posé la question de comment être utiles et ont fait des choix de vie en
fonction. Le livre commence fièrement avec le rappel de l’œuvre d'Albert
Thierry, brillant étudiant choisissant le métier de maître d'école alors que
des fonctions d'enseignement plus prestigieuses lui sont ouvertes. C'est lui
qui théorise le « refus de parvenir » qui fait l'objet de ce recueil.
Principaux objectifs : ne pas trahir sa classe et travailler à une
émancipation qui ne soit pas individuelle mais collective. Le refus de parvenir
n'est pas le choix solitaire d'une belle âme mais une stratégie politique
visant une amélioration des conditions de travail et de vie de toute une classe
sociale. L'égalité des chances (de parvenir) ne les intéresse pas, ils et elles
visent une égalité des conditions.
Lire la suite...
aucun rétrolien