lundi, 20 juin, 2016
Par Aude le lundi, 20 juin, 2016, 12h43 - Textes
Autour de moi j’ai pu étonner mon monde en racontant combien je m’étais plus
épanouie dans un travail normal que dans les multiples activités bénévoles
beaucoup plus intéressantes et riches de sens que je menais et qui m’ont permis
de rencontrer des gens formidables. Ça a des airs de paradoxe, que j’aie
préféré m’enfermer tous les jours au 7e étage dans une grosse institution à
faire un peu de com plutôt que livrer tous les six mois L’An 02,
travailler sur On achève bien les éleveurs ou écrire
Égologie. Ce sont pourtant trois belles réalisations, pour lesquelles
je reçois beaucoup de reconnaissance. Ma production au 7e étage est loin de
mériter les mêmes louanges, même si j’ai eu la chance qu’on me glisse un mot
d’appréciation. Et pourtant, si je devais choisir une activité pour le reste de
la vie, je choisirais le 7e étage – un peu triste tout de même de ne plus avoir
le temps de m’impliquer dans des œuvres plus importantes aux yeux des autres et
des miens. C’est un mystère, que cette appréciation ne suffise pas à me les
faire préférer.
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lundi, 2 mai, 2016
Par Aude le lundi, 2 mai, 2016, 19h09 - On a les utopies qu'on mérite
Militante féministe, j'ai participé à construire ou animer des lieux
bienveillants. Et j'ai évité ceux où ne se posaient pas les mêmes exigences.
Une réunion sans tours de parole, que ce soit dans la vieille gauche ou chez
les anars spontanéistes, me semble une perte d'énergie considérable. Attachées
à saisir un ton de phrase qui annoncerait la fin d'une intervention, les
grandes gueules ont depuis longtemps arrêté d'écouter ce qui se dit pour se
donner une chance de prendre la parole au vol. Une situation de guerre sourde
qui, en plus de baisser la qualité de la communication et de mettre une
pression accrue sur les participant-e-s, nous prive des idées portées par des
personnalités différentes (pas forcément des femmes, j'ai déjà vu un copain
partir en disant que de toute façon il n'avait rien d'intéressant à dire alors
que j'avais déjà pris la parole plusieurs fois). Je vais jusqu'à éviter les
lieux où la parole est distribuée de cette manière, même quand le programme a
l'air intéressant.
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mardi, 5 avril, 2016
Par Aude le mardi, 5 avril, 2016, 16h52 - Lectures
Refuser de
parvenir. Idées et pratiques, Centre international de recherches sur
l'anarchisme (CIRA) de Lausanne, Nada et CIRA, Paris et Lausanne, 2016, 300
pages, 20 euros
Voici un bouquin qui devrait faire écho chez les militant-e-s qui se sont posé
la question de l'articulation entre leurs engagements et leur vie
professionnelle. Peut-être pas les cadres supérieurs qui trouvent quelques
heures par mois pour leurs loisirs associatifs et font exactement les mêmes
carrières que leurs collègues qui votent PS. Plutôt à ceux et celles qui se
sont posé la question de comment être utiles et ont fait des choix de vie en
fonction. Le livre commence fièrement avec le rappel de l’œuvre d'Albert
Thierry, brillant étudiant choisissant le métier de maître d'école alors que
des fonctions d'enseignement plus prestigieuses lui sont ouvertes. C'est lui
qui théorise le « refus de parvenir » qui fait l'objet de ce recueil.
Principaux objectifs : ne pas trahir sa classe et travailler à une
émancipation qui ne soit pas individuelle mais collective. Le refus de parvenir
n'est pas le choix solitaire d'une belle âme mais une stratégie politique
visant une amélioration des conditions de travail et de vie de toute une classe
sociale. L'égalité des chances (de parvenir) ne les intéresse pas, ils et elles
visent une égalité des conditions.
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samedi, 27 février, 2016
Par Aude le samedi, 27 février, 2016, 22h49 - Textes
Nous rêvons peut-être tou·tes mais nous ne rêvons pas de la même façon. À
l'instar des personnes qui ne nettoient pas leurs chiottes elles-mêmes et font
appel pour cela aux services de femmes peu fortunées, il est loisible de rêver
par procuration si l'on a autour de soi un sac à rêves. Comment donc fonctionne
le sac à rêves ?
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jeudi, 24 décembre, 2015
Par Aude le jeudi, 24 décembre, 2015, 08h01 - Textes
Il y a quelques temps, une copine me disait combien le travail, c’est la
mort. Des suicides sur le lieu de travail (qui arrivent par vagues dans les
médias) aux burn-out, de la vulnérabilité que la hiérarchie crée face au
harcèlement à la dépossession dont témoignent tant et tant de gens du métier,
il semble qu’il n’y ait rien à défendre dans l’organisation du travail
aujourd’hui. Est-ce une raison suffisante pour taper dans le dos d’une chômeuse
comme moi en la félicitant de ne pas être employée ? Peut-être pas, aussi ai-je
répliqué à ma pote que le chômage, c’est la mort.
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lundi, 16 novembre, 2015
Par Aude le lundi, 16 novembre, 2015, 09h10 - Textes
Parmi la litanie
de faits désespérants, il en est qui intriguent et inquiètent, quand bien même
ils sembleraient anecdotiques. Ainsi les agressions d’automobilistes sur
cyclistes. Cela fait vingt ans ce mois-ci que je fais du vélo en ville
(Décembre 1995 a commencé en novembre) et je suis plus que familière avec
l'insouciance qui consiste à arbitrer entre quelques secondes de gagnées et la
mise en danger d’une personne à vélo. Mais au-delà de la négligence et de
l’incivilité souvent constatées, il s'agit d'insulter, de menacer, de descendre
pour frapper un cycliste ou d’utiliser comme arme par destination
(1) une tonne de métal motorisée. L’occasion est arrivée de
mettre noir sur blanc les vagues cogitations suscitées par la prise de
conscience que ce phénomène a pu prendre une certaine ampleur.
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mardi, 13 octobre, 2015
Par Aude le mardi, 13 octobre, 2015, 14h32 - Annonces
Lors d’un séjour aux États-Unis à Portland, Oregon, j’ai eu le plaisir de
donner un coup de main régulier dans un cinéma associatif. Tous les samedis on
pouvait me trouver derrière la caisse à jongler entre le logiciel d’édition des
billets et les coupures de dix dollars, quand je ne partais pas passer le balai
dans les salles. Pendant mon séjour, et deux ans après avoir financé ainsi de
nouveaux sièges, le cinéma a lancé une opération de crowdfunding sur
Kickstarter pour rénover sa marquee. Voici le cinéma avant, quand j’y
balayais le pop corn, et après, suite au succès de la levée de fonds populaires
(sachant que le cinéma a aussi des mécènes corporate, dont Nike qui
est basée à deux pas). Pas mal…
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jeudi, 1 octobre, 2015
Par Aude le jeudi, 1 octobre, 2015, 17h37 - La petite bourgeoisie s'amuse
Un texte paru au printemps 2015 dans L'An 02 n°7, dans le
dossier « Altercapitalisme ».
« La petite bourgeoisie intellectuelle dans son ensemble se trouve dans une
position sociale paradoxale et est traversée de contradictions, qui se
retrouvent sur le plan politique et idéologique. C'est également en son sein
que s'épanouissent ainsi les pensées et les pratiques alternatives, qu'elles
soient autogestionnaires, écologistes ou féministes et queer. Comme la
petite bourgeoisie traditionnelle, elle est dominée par la bourgeoisie tout en
étant exploitée dans son travail et en subissant la dégradation des conditions
de travail imposée par le capitalisme néolibéral, mais elle perçoit aussi une
rémunération supérieure à la seule reproduction de sa force de travail, une
sorte de rétrocession partielle de la plus-value capitaliste, qui témoigne de
sa participation à l'exploitation des classes populaires. En outre, si les
niveaux de revenu en son sein sont très variables, la petite bourgeoisie
intellectuelle est dominante sur le plan culturel. »
Anne Clerval, Paris sans le peuple. La Gentrification de la capitale,
La Découverte, 2013, p. 41.
L’écologie a politisé de nombreux aspects de la vie quotidienne :
rythmes et cadre de vie par exemple. Mais quand l’écologie urbaine se contente
d’améliorer la qualité de vie dans les quartiers centraux, y ramenant des
classes aisées appréciées des décideurs, elle accompagne des phénomènes de
domination socio-économique. La bonne conscience en plus.
Poursuivre la lecture sur le site de L'An
02.
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mardi, 21 avril, 2015
Par Aude le mardi, 21 avril, 2015, 17h15 - Textes
« ...la mise en avant du bien-être individuel entraînant un rapport
utilitariste et souvent éphémère à la sociabilité collective »
Anne Clerval, Paris sans le peuple. La Gentrification de la capitale,
La Découverte, 2013.
Il y a deux ans je mettais le doigt sur le
« militantisme à taille
humaine », cette façon d’être ensemble que j'ai apprise dans le milieu
qui a accueilli mes premiers émois politiques. Nous n'étions pas des militaires
ayant envie de se sacrifier pour la Cause, non, nous savions que nous ferions
bouger les choses en attirant du monde dans des endroits agréables, à faire des
trucs pas trop chiants, et pour cela notre gentil hédonisme de petits bourges
bon teint était un sacré atout. Tu crois que tu vas te faire bien plaise ?
Chiche !
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mardi, 24 mars, 2015
Par Aude le mardi, 24 mars, 2015, 10h23 - Textes
Il y a presque dix ans, j'ai arrêté de militer. La plupart des activités
bénévoles que j'ai menées depuis ne me semblent pas mériter ce nom. Non que
j'aie fait des choses fabuleuses avant ça (j'étais écolo et pas spécialement
fan d'action directe, ça limitait) mais quasiment toutes mes activités me
semblent marginales par rapport à ce que j'imagine être un engagement militant.
Le mieux, pour expliquer cette impression, est de rentrer dans le détail du
bénévolat auquel j'ai consacré des journées entières.
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mardi, 17 mars, 2015
Par Aude le mardi, 17 mars, 2015, 17h01 - Lectures
La
Tyrannie des droits
Brewster Kneen
Écosociété, Montréal, 2014
traduit par Daniel Poliquin
168 pages, 15 €
Quand la question du mal-logement surgit pour la énième fois dans les médias en
2007, la réponse politique qu'elle reçoit est juridique : il s'agit d'un
droit au logement opposable (DALO), le droit de demander un logement social
auquel s'ajoute, quand celui-ci n'est pas accordé dans les douze ou
vingt-quatre mois, le droit de poser un dossier en préfecture et le droit de
recevoir une réponse dans les trois mois. Celle-ci peut être négative, hein,
parce que les logements en question, on ne va pas les inventer. Lutter contre
la spéculation immobilière, la hausse des loyers et la disparition de logements
du marché, construire des logements sociaux, voilà qui constitue une politique
susceptible de rendre justement disponibles et accessibles ces logements.
Qu'est donc alors le droit au logement opposable, s'il ne garantit rien aux
personnes qui ont besoin de se loger et n'y arrivent pas par leurs seuls
moyens ? A celles et ceux qui se posent la question, au-delà du contexte
hexagonal, la lecture de
La Tyrannie des droits sera d'un grand
secours pour aider à poser un regard renouvelé sur cet objet emblématique de
notre modernité.
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jeudi, 26 février, 2015
Par Aude le jeudi, 26 février, 2015, 16h27 - Annonces
Un dossier dans
L'An 02 n°7, à paraître fin mars 2015
Goethe a dit quelque part : « Méfiez-vous de vos rêves de jeunesse, ils
finissent toujours par devenir réalité ». C’est un peu ce qui est arrivé aux
contestataires des années 1970 : le capitalisme a montré qu’il était capable de
liquider le paternalisme, l’esprit de sérieux et la morale bourgeoise qui
l’avaient caractérisé jusque-là pour donner droit à leurs exigences.
Réorganisation de ses structures verticales en réseaux horizontaux, mise en
place d’un hédonisme de masse aux accents libertaires… on avait cru mettre un
grain de sable dans la machine, on n’avait fait qu’ajouter de l’huile dans ses
rouages.
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samedi, 18 octobre, 2014
Par Aude le samedi, 18 octobre, 2014, 16h51 - Textes
« Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait, il vaut
mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait. Et, si l’imbécile et
le porc sont d’opinions différentes, c’est seulement parce qu’ils ne
connaissent qu’un côté de la question. L’autre partie, pour la comparaison,
connaît les deux côtés. »
John Stuart Mill, L’Utilitarisme (1871).
Sophrologie et TAFTA, éthiopathie et revenu garanti, réflexologie et démocratie
directe, méditation et transition énergétique,
reiki et décroissance,
le programme d'Alternatiba à Lille a mis à l'honneur le développement personnel
et les thérapies alternatives, qui composaient à vue de pif la moitié du
programme. Revoilà le temps où manger bio voulait aussi dire s'habiller en poil
de chèvre et se faire masser les pieds pour vivre mieux ? Mais non !
Aujourd'hui la cible du développement personnel s'est considérablement étendue
et tout le monde est invité à découvrir un monde sans rapports de pouvoir mais
avec une responsabilité : se faire du bien.
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mercredi, 24 septembre, 2014
Par Aude le mercredi, 24 septembre, 2014, 12h09 - Textes
Il existe dans certaines langues une multitude de formes pronominales pour
la deuxième personne du singulier, pour s’adresser à un-e égal-e, à un-e
enfant, à un-e subordonné-e, à un-e supérieur-e (en pays anciennement colonisé
: Européen-ne ou non), etc. Nous n’en avons que deux (« tu » et « vous »), dans
la même logique qui témoigne de rapports hiérarchiques entre individus. Qu’il
s’agisse de relations adultes-enfants, profs-étudiant-e-s adultes, donneurs
d’ordres et exécutants, on constate parfois cette asymétrie qui rappelle les
structures sociales traditionnelles. Le vouvoiement témoigne néanmoins plus
souvent d’un manque de familiarité, quand deux personnes s’accordent les mêmes
marques de respect, sans donc marquer aucune hiérarchie.
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samedi, 30 août, 2014
Par Aude le samedi, 30 août, 2014, 15h53 - Textes
La Barbe, c’est cette asso féministe qui fait intrusion dans des lieux où
l’on cause pour en faire apparaître aux yeux du public une dimension jusqu’ici
inaperçue : le panel qu’on écoutait sagement se révèle composé uniquement
d’hommes… Les réactions sont assez mélangées. Il y en a qui pestent, ironisent
ou se montrent agressifs car leur légitimité vient d’être ébranlée. Il y en a
d’autres qui applaudissent ou se marrent (les
barbues ont quelques talents d’écriture). J’espère que j’entendrai les
secondEs à la suite de cet billet, mais je crains que les structures de
l’expression sur les forums de blog ne sortent pas ébranlées de mon coup de
gueule et qu’encore une fois les premiers ne gardent le monopole de
l’expression sans même prendre la peine d’un coup d’œil autour d’eux pour se
rendre compte de ce qui me semble aussi visible qu’un nez sur un visage :
Jérôme, Paco, Nicolas, Adrian, Éric, Arsène, Patrick, Gérard, Jean, Jean-Marie,
Corinne (error ! error !), Vincent... ils sont entre mecs.
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mercredi, 27 août, 2014
Par Aude le mercredi, 27 août, 2014, 11h11 - Lectures
Groupe Marcuse, La
Liberté dans le coma. Essai sur l'identification électronique et les motifs de
s'y opposer, La Lenteur, Paris, 2012, 256 pages, 11 €.
Partant de la question de l'identification électronique, le groupe Marcuse nous
proposait une brève histoire de la société industrielle et des réflexions
stratégiques sur les moyens à notre disposition pour la mettre à mal. C'était
il y a bientôt deux ans, mais la relecture s'impose.
Faire l'histoire de l'identification, de la marque, du code-barre, c'est
rappeler la nécessité toujours accrue de gestion du troupeau humain (en
commençant par les criminels et les ouvriers pour finalement généraliser le
régime) et de ses approvisionnements. Nous sont ainsi rappelées la lente
invention de l'ordinateur pour répondre aux besoins de gestion des données
démographiques, la naissance du numéro de Sécu – sous Vichy, le numéro
commençant par 3 pour les Juifs/ves, soit sous les mêmes circonstances que
l'INRA qui plus tard imposerait la numérotation de l'ensemble du cheptel – ou
de la marque commerciale, destinée à assurer les profits en écoulant de la
marchandise bon marché et de piètre qualité, en créant ce que d'aucun-e-s
pourraient appeler sans rire du « lien social » entre êtres humains
et images publicitaires.
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mardi, 12 août, 2014
Par Aude le mardi, 12 août, 2014, 07h41 - Textes
On a les utopies qu'on mérite :
le revenu garanti
L'été dernier j'ai publié deux textes, l'un après l'autre, sur le revenu garanti.
Une critique anti-productiviste et anti-étatique, dans laquelle je m'inquiétais
entre autres des effets de relégation que pourrait entraîner la possibilité de
s'exclure de bon gré du marché du travail. La France tirant sa productivité
élevée de l'exclusion des personnes les moins performantes, cette question ne
me paraît pas secondaire. Elle me pose d'ailleurs souci à titre personnel,
puisque je vais fêter cet automne mes dix ans de chômage. Dix ans de
« malgré tout l'intérêt que présente votre candidature », dix ans de
découragements, dix ans à ne plus voir le monde autour de moi qu'en considérant
qu'il est peuplé de personnes qui exercent des métiers alors que moi-même je
n'en ai pas (1). Et plus les années passent, plus le profil devient
« atypique », moins il intéresse de potentiel-le-s recruteurs (y
compris dans les partis politiques et les associations qui n'ont à la bouche
que le mot « diversité »), plus l'image de soi se dégrade et le
rapport aux autres parallèlement...
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mardi, 29 avril, 2014
Par Aude le mardi, 29 avril, 2014, 07h57 - Textes
Il est une expression à laquelle on aurait dû
faire un sort il y a bien longtemps, c'est celle de "féminisme pro-sexe". Mal
traduite de l'anglo-américain, importée tout aussi grossièrement et
fonctionnant au final comme une insulte en creux ("anti-sexe"), elle brouille
les cartes et pourrit nombre de débats entre féministes, lesquelles pourront
aller jusqu'à
défendre des positions assez proches sous des intitulés radicalement
différents. Tu parles d'un outil intellectuel émancipateur, capable de nous
aider à comprendre les oppressions liées au genre ! Aujourd'hui donc, je vous
invite à metrre à la corbeille de ce malheureux slogan.
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mercredi, 19 mars, 2014
Par Aude le mercredi, 19 mars, 2014, 11h49 - Textes
Grande nouvelle : on ne prête qu'aux riches, et je m'apprête à
consacrer un billet à cette question. Bientôt, « qui sème le vent récolte
la tempête » et « un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ». En
reprenant ce topos, je voudrais mettre en lien quelques aspects de la pensée
libérale, avec ses droits formels et son égalité qui ne l'est pas moins. Quand
Orwell disait que « certains sont plus égaux que d'autres », il
décrivait une évidence, mais dont nous avons du mal à comprendre les ressorts.
Un peu comme le caractère démocratique assez faiblard de nos sociétés, que l'on
constate mais que l'on a du mal à expliquer (1). Si
certain-e-s sont plus égaux/ales que d'autres, c'est aussi bien parce que
certain-e-s ont plus de droits que d'autres (2) que,
quand tout va bien, parce que certain-e-s ont plus de moyens pour
faire valoir leur droits que d'autres...
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jeudi, 6 mars, 2014
Par Aude le jeudi, 6 mars, 2014, 18h23 - Lectures
Survivre et vivre. Critique de la science, naissance de l'écologie,
coordonné par Céline Pessis, L’Échappée, Montreuil, 2014, 480 pages, 25
euros

La revue Survivre publie son premier numéro en 1970, à l'initiative
d'un groupe de mathématiciens que l'on pourrait qualifier de pacifistes. Les
liens entre la recherche fondamentale et leurs applications militaires, à
l'issue de guerres post-coloniales et en pleine guerre du Vietnam, stimulent
une réflexion sur le rôle social de la science qui ira pendant les cinq années
suivantes en se radicalisant et en augmentant la variété de ses préoccupations,
au point qu'il est possible de dire que Survivre... et vivre est l'une
des grandes revues écologistes des années 1970. Une sélection de textes et leur
introduction par Céline Pessis permettent de découvrir ce parcours intellectuel
et politique fulgurant qui s'achève au n°19, en 1975. Des contre-coups de Mai
68 à ceux de la candidature de René Dumont, en passant par le rapport du club
de Rome, Survivre... et vivre a posé des questions qui sont encore
celles que se posent (ou devraient se poser) les mouvements écologistes.
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