mardi, 19 juillet, 2016
Par Aude le mardi, 19 juillet, 2016, 11h46
Stupeur en ce début d'année 2016, quand Sony Pictures dévoile les premières
images de son reboot Ghostbusters, produit par Ivan Reitman et dans
lequel apparaissent les acteurs et co-auteurs du film original (à l'exception
de Harold Ramis, décédé en 2014). Malgré le parrainage de l'équipe originale,
le public s'étrangle d'indignation. Ce nouveau Ghostbusters a-t-il
annoncé être composé de longues digressions façon cours de physique ?
Met-il en scène des fantômes à la Casper, trop gentils pour nous faire
sursauter ? Les nouveaux chasseurs de fantôme sont-ils tous les quatre les
acteurs les plus détestés de Hollywood, spécialisés dans des rôles de serial
killer ? La bande annonce est-elle assurée par Doris Day ? Non, ce
qui déclenche cette tempête, c'est que les personnages principaux sont tous
féminins. Rendez-vous compte, quatre femmes, alors qu'une suffit souvent à
rétablir l'équilibre (avec un Noir et un nerd).
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samedi, 2 juillet, 2016
Par Aude le samedi, 2 juillet, 2016, 12h11
Il y a quelques semaines, dans une exposition des affiches féministes
recueillies par le collectif La
Rage, j'ai eu le désagrément de voir posé le message que voici
au-dessus de l'affiche que voilà.
Non pas à côté mais au-dessus, cachant en partie l'affiche.
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lundi, 20 juin, 2016
Par Aude le lundi, 20 juin, 2016, 12h43
Autour de moi j’ai pu étonner mon monde en racontant combien je m’étais plus
épanouie dans un travail normal que dans les multiples activités bénévoles
beaucoup plus intéressantes et riches de sens que je menais et qui m’ont permis
de rencontrer des gens formidables. Ça a des airs de paradoxe, que j’aie
préféré m’enfermer tous les jours au 7e étage dans une grosse institution à
faire un peu de com plutôt que livrer tous les six mois L’An 02,
travailler sur On achève bien les éleveurs ou écrire
Égologie. Ce sont pourtant trois belles réalisations, pour lesquelles
je reçois beaucoup de reconnaissance. Ma production au 7e étage est loin de
mériter les mêmes louanges, même si j’ai eu la chance qu’on me glisse un mot
d’appréciation. Et pourtant, si je devais choisir une activité pour le reste de
la vie, je choisirais le 7e étage – un peu triste tout de même de ne plus avoir
le temps de m’impliquer dans des œuvres plus importantes aux yeux des autres et
des miens. C’est un mystère, que cette appréciation ne suffise pas à me les
faire préférer.
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mardi, 5 avril, 2016
Par Aude le mardi, 5 avril, 2016, 11h01
Voici quelques répliques que j'aurais aimé placer au bon moment.
« L'AAH ? Mais c'est gé-nial ! » ─ « C'est 800
euros, le montant de ton loyer, alors imagine un peu ma vie. »
« C'est super, d'être au chômage volontaire comme tu fais. » ─
« Nous nous rencontrons pour la première fois et si tu m'avais demandé
pourquoi j'étais au chômage, je t'aurais répondu que je ne trouve pas de
travail. »
« Toi, tu n'aimes pas travailler. » ─ « Derrière toi il y a
un ordi d'occasion qui rame un peu, sur un secrétaire. Je m'y assieds à
7 h tous les matins et j'ai du mal à décoller avant d'avoir répondu à
toutes les sollicitations, vers 15 h. Je travaille bénévolement à
coordonner une revue qui sort tous les semestres, à solliciter auteur·es et
prestataires, avec d'autres bénévoles qui ne font pas leur part du boulot et
n'ont jamais envisagé de me rémunérer. » (Celle-là, j'ai réussi à la
dégainer à temps.)
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vendredi, 25 mars, 2016
Par Aude le vendredi, 25 mars, 2016, 17h51
Les usages contemporains mettent en avant « une autonomie qui consiste à
donner aux individus le sens de l’initiative, tout en leur faisant porter la
responsabilité de se débrouiller "librement". […] À contre-courant donc de tout
ce qu’enseigne la philosophie politique classique [qui] considère l’autonomie
comme une liberté incarnée dans la capacité à se poser des règles, [à] savoir
limiter sa puissance »
Lou Falabrac, « Ma mairie est-elle devenue gauchiste ? Quand les élites vantent
l’autonomie », L'An 02, n°7, printemps 2015.
Lors des quelques entretiens d'embauche qu'il m'est arrivé de faire, je ne me
suis jamais présentée comme une personne « autonome ». Si la question m'est
posée, j'explique que j'apprends facilement et que je m'adapte mais
certainement pas que je me donne à moi-même ma propre loi, comme c'est le sens
du mot « autonomie ». La loi, c'est celle des recruteurs, je l'accepte parce
que ça m'arrange mais qu'ils se débrouillent avec leurs scrupules.
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samedi, 27 février, 2016
Par Aude le samedi, 27 février, 2016, 22h49
Nous rêvons peut-être tou·tes mais nous ne rêvons pas de la même façon. À
l'instar des personnes qui ne nettoient pas leurs chiottes elles-mêmes et font
appel pour cela aux services de femmes peu fortunées, il est loisible de rêver
par procuration si l'on a autour de soi un sac à rêves. Comment donc fonctionne
le sac à rêves ?
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mardi, 23 février, 2016
Par Aude le mardi, 23 février, 2016, 17h27
On parle beaucoup des « personnes les premières concernées » mais
rarement des « deuxièmes concernées ». J'ai déjà écrit à ce
sujet : les prostituées sont certes les personnes les premières concernées
par leur activité mais la prostitution et sa reconnaissance gravent dans le
marbre la disponibilité des femmes aux hommes, du male entitlement à la
culture du viol. Les autres femmes sont elles aussi concernées par ce que fait
la prostitution à la société qui la réprime ou qui l'accepte (sachant que la
France fait les deux, réprimant des prostituées dont elle soumet le revenu à
l'impôt).
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jeudi, 4 février, 2016
Par Aude le jeudi, 4 février, 2016, 10h46
Je suis une féministe « victimaire » comme on se plaît à les dénigrer.
C’est-à-dire que, loin de nier les rapports de domination et de renvoyer les
victimes à leur capacité de se prendre en main et d'assumer (voir
illustration), je comprends que des situations de domination, d’exploitation ou
de discrimination enferment, rendent parfois impossible pour les victimes
l’exercice de toutes leurs facultés et renvoient les bourreaux à leurs
responsabilités. Les victimes subissent, parfois acceptent mais ne consentent
pas et cela ne dédouane pas ceux et celles qui profitent de leur vulnérabilité.
J’aimerais rappeler ici le sort fait aux victimes.
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mardi, 2 février, 2016
Par Aude le mardi, 2 février, 2016, 17h40
Depuis les attentats, la France a peur.
Magnanimes, ses gouvernants durcissent un appareil juridique qui, semble-t-il,
suffisait amplement. Mais la France a aussi peur de mourir d’un cancer (ce qui
est plus probable) et ses gouvernants ne font rien. S’attaquer aux lobbies pour
élaborer une politique de santé environnementale décente a de quoi déplaire à
des intérêts qui ont l’habitude d’être très bien servis. Il serait d’autre part
naïf de penser que l’État réagit parce que nous sommes
attaqué-e-s. C’est parce qu’il est attaqué, lui. C’est parce que le
terrorisme remet en cause sa prétention à nous protéger, sa raison d’être,
qu’il réagit avec une telle vivacité. À voir la tête du premier ministre, il a
moins peur qu’il n’est (tout bêtement) vexé. Le contrat social, protection
contre soumission, exige de sérieuses rodomontades quand c’est au titre de
cette soumission que nous sommes attaqué-e-s. Que nous
le soyons à titre individuel et le crime de lèse-majesté disparaît. J’ai
ainsi croisé la route, le 14 novembre, d’un homme qui fauche délibérément des
cyclistes et aux dernières nouvelles il conduit toujours sa Clio dûment
identifiée. Ni vous ni moi n’aimerions pourtant croiser son chemin mais
la répression qui se présente à tort ou à raison comme anti-terroriste est
prioritaire dans le travail de la police.
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jeudi, 24 décembre, 2015
Par Aude le jeudi, 24 décembre, 2015, 08h01
Il y a quelques temps, une copine me disait combien le travail, c’est la
mort. Des suicides sur le lieu de travail (qui arrivent par vagues dans les
médias) aux burn-out, de la vulnérabilité que la hiérarchie crée face au
harcèlement à la dépossession dont témoignent tant et tant de gens du métier,
il semble qu’il n’y ait rien à défendre dans l’organisation du travail
aujourd’hui. Est-ce une raison suffisante pour taper dans le dos d’une chômeuse
comme moi en la félicitant de ne pas être employée ? Peut-être pas, aussi ai-je
répliqué à ma pote que le chômage, c’est la mort.
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mardi, 8 décembre, 2015
Par Aude le mardi, 8 décembre, 2015, 10h38
D’habitude, je ne vote pas. Si mes ancêtres se sont battus pour quelque
chose, c’était pour mener une vie digne, pas pour distribuer des cartes
blanches à leurs gouvernants sur la base de questions mal posées. Mais dimanche
je suis allée poser mon bulletin dans l’urne. D’abord parce que « malgré
tout l’intérêt que présente [mon] CV », cela faisait dix ans que je
moisissais au chômage quand j’ai été embauchée il y a six mois par le groupe
des élus verts au Conseil régional Nord-Pas de Calais. Autant ces dix années
avaient entamé mon optimisme sur la possibilité de créer des alternatives au
capitalisme qui n’en reproduisent pas la violence, autant je leur suis
reconnaissante de ne pas m’avoir jugée sur les mêmes critères que les gentilles
assos chez lesquelles je postulais sans succès. Ensuite parce que, pendant le
peu de temps où je les ai côtoyés, la plupart des élus de ce groupe ont su
gagner une estime que j’accorde chichement. Certes nos visions ne s’accordent
pas tout à fait mais ils et elles correspondent assez largement à ce que les
spectateurs de ma conférence sur les élections
me disent attendre de leurs élus : être réglos et faire leur boulot.
What else?
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lundi, 16 novembre, 2015
Par Aude le lundi, 16 novembre, 2015, 09h10
Parmi la litanie
de faits désespérants, il en est qui intriguent et inquiètent, quand bien même
ils sembleraient anecdotiques. Ainsi les agressions d’automobilistes sur
cyclistes. Cela fait vingt ans ce mois-ci que je fais du vélo en ville
(Décembre 1995 a commencé en novembre) et je suis plus que familière avec
l'insouciance qui consiste à arbitrer entre quelques secondes de gagnées et la
mise en danger d’une personne à vélo. Mais au-delà de la négligence et de
l’incivilité souvent constatées, il s'agit d'insulter, de menacer, de descendre
pour frapper un cycliste ou d’utiliser comme arme par destination
(1) une tonne de métal motorisée. L’occasion est arrivée de
mettre noir sur blanc les vagues cogitations suscitées par la prise de
conscience que ce phénomène a pu prendre une certaine ampleur.
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mercredi, 14 octobre, 2015
Par Aude le mercredi, 14 octobre, 2015, 11h42
« Mon argent, mon argent, à quoi l’emploierai-je ? Acheter des meubles
pour la maison ? Mais je n’y suis jamais dans la maison. À quoi bon l’aménager
? Je ne la connais plus. Acheter de bonnes nourritures, mais je n’ai plus le
temps de les préparer comme il faut. Le dimanche ? Ah non, je suis trop
fatiguée pour me mettre à la cuisine que d’ailleurs je ne sais plus faire.
» Émouvant témoignage d’une femme des années 60 sur la malédiction du travail
salarié... Oh no, wait, c’est Jacques Ellul, père de famille, auteur
de dizaines d’ouvrages et longtemps salarié à l’IEP de Bordeaux, qui parle.
Dans Exégèse des nouveaux lieux communs, le pape de la technocritique
consacre quelques pages à l’idée reçue selon laquelle « La femme trouve sa
liberté dans le travail » et vole la voix d’une mère de famille pour lui
expliquer avec des accents sensibles qu’on ne lui verra plus dans le reste de
son œuvre (magie de l’écriture au féminin) qu’elle est mieux soumise à un mari
qu’à être harcelée sexuellement par un contremaître, que la maison sans elle
est froide et vide (on y reviendra), que les femmes soviétiques sont manœuvres
et cantonniers, beurk. Etc.
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vendredi, 21 août, 2015
Par Aude le vendredi, 21 août, 2015, 09h44
« Chacun devient son propre maître et n'a plus de compte à rendre qu'à
lui-même. Le morcellement du lien social isole chaque individu et le renvoie à
sa liberté, à la jouissance de son autonomie ou, à l'inverse, à son sentiment
d’insuffisance, à son échec personnel. L'individu qui ne dispose pas de solides
ressources intérieures pour s'ajuster et investir les événements de
significations et de valeurs, qui manque d'une confiance suffisante en lui, se
sent d’autant plus vulnérable et doit se soutenir par lui-même à défaut de
l'être par sa communauté. Souvent il baigne dans un climat de tension,
d'inquiétude, de doute, qui rend la vie difficile. Le goût de vivre n'est pas
toujours au rendez-vous. »
David Le Breton, entretien dans
Hors-sol n°3, été 2015.
L'une des grandes libertés que nous offre le monde contemporain est de
pouvoir choisir les relations plutôt que les subir. Relations amoureuses,
amicales (et de voisinage si on a bien cultivé l'entre-soi) ne nous sont plus
imposées mais livrées à notre désir et à ses mouvements.
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mardi, 26 mai, 2015
Par Aude le mardi, 26 mai, 2015, 16h31
Il y a quelques jours j'entendais un philosophe médiatique répondre à la
question : « Croyez-vous au Progrès ? » Surprise :
notre philosophe répondit oui sans interroger ni l'action ni son objet, tant le
Progrès est un concept à la définition universelle et évidente, auquel il est
de bon ton de croire. Alors que… si le Progrès existe, que n'est-il
besoin de le constater, comme l'alternance entre le jour et la nuit ou
le passage du temps ?
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mardi, 21 avril, 2015
Par Aude le mardi, 21 avril, 2015, 17h15
« ...la mise en avant du bien-être individuel entraînant un rapport
utilitariste et souvent éphémère à la sociabilité collective »
Anne Clerval, Paris sans le peuple. La Gentrification de la capitale,
La Découverte, 2013.
Il y a deux ans je mettais le doigt sur le
« militantisme à taille
humaine », cette façon d’être ensemble que j'ai apprise dans le milieu
qui a accueilli mes premiers émois politiques. Nous n'étions pas des militaires
ayant envie de se sacrifier pour la Cause, non, nous savions que nous ferions
bouger les choses en attirant du monde dans des endroits agréables, à faire des
trucs pas trop chiants, et pour cela notre gentil hédonisme de petits bourges
bon teint était un sacré atout. Tu crois que tu vas te faire bien plaise ?
Chiche !
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lundi, 6 avril, 2015
Par Aude le lundi, 6 avril, 2015, 15h32
Tu trouves que les femmes sont des hommes comme les autres et
qu’Éric Zemmour ou Alexis Escudero (ça dépend de ton niveau de conscience
politique) écrit de la merde, ce que tu ne manques pas de signaler à très haute
voix. Tu essaies d’être le gars sympa avec nous autres les meufs et quand
parfois tu as un peu de recul sur les questions de genre tu tentes de ne pas
tomber dans l’écueil du chevalier blanc, cette figure du mec qui accorde une
aide condescendante, parce qu’il est un mec et a les ressources, et jouit de la
situation de pouvoir que ça entraîne. Parce que c’est super gratifiant, d’être
proféministe. Tu es l’avant-garde politique de notre temps et en plus ça te
donne la possibilité de t’épanouir en testant les larmes, la tendresse ou la
jupe l’été. Non seulement ça sert à te distinguer de la plèbe viriliste, devant
les autres gars et devant les meufs, mais en plus c’est un gros atout dans une
démarche de développement personnel. Le proféminisme, comme le militantisme
écolo, maximise le plaisir d’un parcours de vie au masculin. Sauf à préférer la
Kro à la ch’tite bière bio brassée par les potes.
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mardi, 24 mars, 2015
Par Aude le mardi, 24 mars, 2015, 10h23
Il y a presque dix ans, j'ai arrêté de militer. La plupart des activités
bénévoles que j'ai menées depuis ne me semblent pas mériter ce nom. Non que
j'aie fait des choses fabuleuses avant ça (j'étais écolo et pas spécialement
fan d'action directe, ça limitait) mais quasiment toutes mes activités me
semblent marginales par rapport à ce que j'imagine être un engagement militant.
Le mieux, pour expliquer cette impression, est de rentrer dans le détail du
bénévolat auquel j'ai consacré des journées entières.
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samedi, 13 décembre, 2014
Par Aude le samedi, 13 décembre, 2014, 16h01
Affreux essentialistes vs. néo-féministes libérales… les polémiques qui
déchirent nos milieux depuis le printemps dernier nous auraient-elles donné à
penser ? Même pas sûr. D'un côté, la haine pour le « lobby gay »
(Pièces et main d’œuvre) et le sarcasme pour les féministes qui n'en sont que
de « prétendues » (Alexis Escudero dans La Reproduction
artificielle de l'humain, printemps 2014). De l'autre, la soumission à des
thèmes libéraux assez problématiques. Je n'y ai pas trouvé mon compte, et je
crois que nous sommes nombreux/ses dans ce cas (Escudero se flattait aussi de
ça dans ses premiers textes… mais j'vous jure, j'ai des retours
encourageants).
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lundi, 10 novembre, 2014
Par Aude le lundi, 10 novembre, 2014, 11h51
Pour gagner une campagne électorale aujourd'hui, il faut cliver au bon endroit,
celui qui sera favorable à ses idées en se présentant au maximum de personnes
comme le défenseur de leurs intérêts ou de leurs valeurs. On ne sait pas quelle
campagne (militaire ?) mène
Alexis Escudero, mais il a clivé
fortement les milieux susceptibles de relayer son enquête sur « la
reproduction artificielle de l'humain ». Et pas au bon endroit, si on en
croit les refus et déchirements divers autour de sa tournée promotionnelle.
Lundi 27 octobre, à Lille, une moitié du public est partie après la lecture
d'un
texte.
Pas au bon endroit, parce qu'en tant qu'actrice
de cette histoire (j'ai participé à la rédaction du texte lillois) je me suis
sentie tributaire de ce clivage et sommée de faire des alliances que je
n'aurais pas jugé propices en temps normal. Mais devant le refus de débattre
dont Escudero a témoigné jusqu'à présent (1), la possibilité de partager nos
réserves ou francs refus, entre féministes, lesbiennes radicales,
technocritiques et proféministes, était en elle-même précieuse. Les discussions
riches, respectueuses et argumentées que nous avons eues à l'occasion de cette
rédaction m'ont donné envie de réagir sur quelques-uns des points de tensions
apparus entre nous.
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