jeudi, 4 février, 2016
Par Aude le jeudi, 4 février, 2016, 10h46 - Textes
Je suis une féministe « victimaire » comme on se plaît à les dénigrer.
C’est-à-dire que, loin de nier les rapports de domination et de renvoyer les
victimes à leur capacité de se prendre en main et d'assumer (voir
illustration), je comprends que des situations de domination, d’exploitation ou
de discrimination enferment, rendent parfois impossible pour les victimes
l’exercice de toutes leurs facultés et renvoient les bourreaux à leurs
responsabilités. Les victimes subissent, parfois acceptent mais ne consentent
pas et cela ne dédouane pas ceux et celles qui profitent de leur vulnérabilité.
J’aimerais rappeler ici le sort fait aux victimes.
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mercredi, 14 octobre, 2015
Par Aude le mercredi, 14 octobre, 2015, 11h42 - Textes
« Mon argent, mon argent, à quoi l’emploierai-je ? Acheter des meubles
pour la maison ? Mais je n’y suis jamais dans la maison. À quoi bon l’aménager
? Je ne la connais plus. Acheter de bonnes nourritures, mais je n’ai plus le
temps de les préparer comme il faut. Le dimanche ? Ah non, je suis trop
fatiguée pour me mettre à la cuisine que d’ailleurs je ne sais plus faire.
» Émouvant témoignage d’une femme des années 60 sur la malédiction du travail
salarié... Oh no, wait, c’est Jacques Ellul, père de famille, auteur
de dizaines d’ouvrages et longtemps salarié à l’IEP de Bordeaux, qui parle.
Dans Exégèse des nouveaux lieux communs, le pape de la technocritique
consacre quelques pages à l’idée reçue selon laquelle « La femme trouve sa
liberté dans le travail » et vole la voix d’une mère de famille pour lui
expliquer avec des accents sensibles qu’on ne lui verra plus dans le reste de
son œuvre (magie de l’écriture au féminin) qu’elle est mieux soumise à un mari
qu’à être harcelée sexuellement par un contremaître, que la maison sans elle
est froide et vide (on y reviendra), que les femmes soviétiques sont manœuvres
et cantonniers, beurk. Etc.
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mardi, 21 avril, 2015
Par Aude le mardi, 21 avril, 2015, 17h15 - Textes
« ...la mise en avant du bien-être individuel entraînant un rapport
utilitariste et souvent éphémère à la sociabilité collective »
Anne Clerval, Paris sans le peuple. La Gentrification de la capitale,
La Découverte, 2013.
Il y a deux ans je mettais le doigt sur le
« militantisme à taille
humaine », cette façon d’être ensemble que j'ai apprise dans le milieu
qui a accueilli mes premiers émois politiques. Nous n'étions pas des militaires
ayant envie de se sacrifier pour la Cause, non, nous savions que nous ferions
bouger les choses en attirant du monde dans des endroits agréables, à faire des
trucs pas trop chiants, et pour cela notre gentil hédonisme de petits bourges
bon teint était un sacré atout. Tu crois que tu vas te faire bien plaise ?
Chiche !
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lundi, 6 avril, 2015
Par Aude le lundi, 6 avril, 2015, 15h32 - Textes
Tu trouves que les femmes sont des hommes comme les autres et
qu’Éric Zemmour ou Alexis Escudero (ça dépend de ton niveau de conscience
politique) écrit de la merde, ce que tu ne manques pas de signaler à très haute
voix. Tu essaies d’être le gars sympa avec nous autres les meufs et quand
parfois tu as un peu de recul sur les questions de genre tu tentes de ne pas
tomber dans l’écueil du chevalier blanc, cette figure du mec qui accorde une
aide condescendante, parce qu’il est un mec et a les ressources, et jouit de la
situation de pouvoir que ça entraîne. Parce que c’est super gratifiant, d’être
proféministe. Tu es l’avant-garde politique de notre temps et en plus ça te
donne la possibilité de t’épanouir en testant les larmes, la tendresse ou la
jupe l’été. Non seulement ça sert à te distinguer de la plèbe viriliste, devant
les autres gars et devant les meufs, mais en plus c’est un gros atout dans une
démarche de développement personnel. Le proféminisme, comme le militantisme
écolo, maximise le plaisir d’un parcours de vie au masculin. Sauf à préférer la
Kro à la ch’tite bière bio brassée par les potes.
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mardi, 31 mars, 2015
Par Aude le mardi, 31 mars, 2015, 13h19 - Lectures
Sandrine
Rousseau, Manuel de survie à
destination des femmes en politique, Les Petits Matins, 2015, 108 pages,
9,90 €
Voilà un ouvrage qui s’adresse à toutes les femmes qui pourraient
être tentées par l’action publique. Mais même si vous n’avez pas envie de
devenir un jour conseillère municipale ou présidente de région, même si vous
pensez comme moi que les élections devraient être abolies car la manie de la
représentation est en soi un problème, même si vous n’avez pas envie de
partager le pouvoir mais de le voir disparaître, ne passez pas votre chemin.
Car le pouvoir existe toujours et vous êtes de toute manière susceptible d’y
être confrontée un jour. Si ce n’est pas dans votre activité militante,
heureusement à l’abri de tout rapport de pouvoir entre femmes et hommes
(non ?), ce sera au boulot, avec des proches ou dans la rue.
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lundi, 23 mars, 2015
Par Aude le lundi, 23 mars, 2015, 14h33 - Lectures
Barbara Ehrenreich
et Deirdre English, Sorcières,
sages-femmes & infirmières. Une histoirE des femmes soignantes,
traduction L. Lame, Cambourakis, collection « Sorcières », 2015, 124
pages, 16 €.
En 1973, Barbara Ehrenreich et Deirdre English publient une
brochure féministe, à mi-chemin entre le pamphlet et l’ouvrage de vulgarisation
historique, dont le succès les surprendra. Les éditions Cambourakis reprennent
aujourd’hui ce texte, accompagné de deux introductions par les autrices (1973
et 2010) et d’une postface, le tout constituant un ouvrage modeste mais
stimulant. Que celles qui comme moi n’ont pas encore osé ouvrir Caliban et la sorcière (1) n’hésitent
pas.
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mardi, 17 mars, 2015
Par Aude le mardi, 17 mars, 2015, 15h40 - On a les utopies qu'on mérite
« Le mot de consentement appliqué aux dominés annule quasiment toute
responsabilité de la part de l’oppresseur. Puisque l’opprimé consent, il n’y a
rien de véritablement immoral dans le comportement du "dominant". L’affaire est
en quelque sort ramenée à un contrat politique classique. »
Nicole-Claude Mathieu, L’Anatomie politique. Catégorisations et
idéologies de sexe, Côté femmes, 1991, cité dans Irène Jonas, Moi Tarzan, toi Jane. Critique de la
réhabilitation « scientifique » de la différence hommes/femmes,
Syllepses, 2011.
Autour de moi le consentement est une notion au centre des
attentions. Discussions formelles et formations militantes s’y consacrent, dans
l’idée de réduire la violence faite aux plus vulnérables. S’attacher aux signes
de répugnance, respecter un non, c’est bousculer le rapport de forces qui
permet d’habitude aux plus forts d’abuser naturellement de l’incapacité des plus
fragiles à protéger leur intégrité physique et morale. C’est une belle
intention, mais l’expérience me suggère que la plus délicate écoute ne suffit
pas toujours et que certaines vulnérabilités rendent des non plus difficiles à
entendre que d’autres. Le consentement n’est-il pas une notion trop marquée de
libéralisme politique ?
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lundi, 10 novembre, 2014
Par Aude le lundi, 10 novembre, 2014, 11h51 - Textes
Pour gagner une campagne électorale aujourd'hui, il faut cliver au bon endroit,
celui qui sera favorable à ses idées en se présentant au maximum de personnes
comme le défenseur de leurs intérêts ou de leurs valeurs. On ne sait pas quelle
campagne (militaire ?) mène
Alexis Escudero, mais il a clivé
fortement les milieux susceptibles de relayer son enquête sur « la
reproduction artificielle de l'humain ». Et pas au bon endroit, si on en
croit les refus et déchirements divers autour de sa tournée promotionnelle.
Lundi 27 octobre, à Lille, une moitié du public est partie après la lecture
d'un
texte.
Pas au bon endroit, parce qu'en tant qu'actrice
de cette histoire (j'ai participé à la rédaction du texte lillois) je me suis
sentie tributaire de ce clivage et sommée de faire des alliances que je
n'aurais pas jugé propices en temps normal. Mais devant le refus de débattre
dont Escudero a témoigné jusqu'à présent (1), la possibilité de partager nos
réserves ou francs refus, entre féministes, lesbiennes radicales,
technocritiques et proféministes, était en elle-même précieuse. Les discussions
riches, respectueuses et argumentées que nous avons eues à l'occasion de cette
rédaction m'ont donné envie de réagir sur quelques-uns des points de tensions
apparus entre nous.
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lundi, 29 septembre, 2014
Par Aude le lundi, 29 septembre, 2014, 11h00 - Textes
Texte écrit en collaboration avec Aude Vincent pour
L'An 02 n°6, « Qui est réac ? Qui est moderne ? », automne
2014
Fin 2012, la discussion d'un projet de loi qui prévoit l'ouverture du mariage à
tous les couples et de la PMA à toutes les femmes divise l'opinion française.
Dans la sphère écologiste et critique de la technique également, la question
crée des lignes de fracture. Mais, alors que les arguments en jeu portent sur
la nécessité de poser des limites aux possibilités ouvertes par la
technoscience et de ne pas lui abandonner la gestion de nos vies, le débat
n'est-il pas tombé dans la défense d'un ordre social patriarcal et
homophobe ?
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mercredi, 24 septembre, 2014
Par Aude le mercredi, 24 septembre, 2014, 11h57 - Annonces
Je viens de livrer mon troisième
dossier à L'An 02, la revue d'écologie politique que j'anime. Vous
pouvez trouver ce n°6 en librairie à 7 € ou vous abonner à 10 €
les deux numéros. 60 pages en couleurs, format A4 ou à peu près, des lectures
de bouquins récents, des chroniques et des reportages, 100 % bénévole, elle a
besoin de lectrices et de lecteurs pour exister. Pourquoi pas vous
?
L’écologie propose de s’éclairer à la bougie, de renvoyer les femmes à la
maison et à leur condition… ou bien, lorsqu’elle gagne en maturité, elle se
montre à la pointe de l’innovation, prête à miser sur l’efficacité des nouveaux
procédés de management des flux humains et énergétiques. Alors, l’écologie
politique : tout à la fois réac et moderne ?
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dimanche, 7 septembre, 2014
Par Aude le dimanche, 7 septembre, 2014, 19h24 - Textes
Colette
Guillaumin, dans un article sans complaisance (« Pratique du pouvoir et
idée de Nature (1). L'appropriation des femmes », Questions féministes n°2), parle de
l’« accaparement » des femmes par les hommes dans l’idée de
bénéficier de services sexuels, domestiques ou reproductifs. Vous aurez reconnu
la putain, la servante et la maman. Le texte date de 1978, à peine treize ans
après que les femmes ont conquis le droit de travailler ou d’ouvrir un compte
bancaire sans demander à leur mari, et alors que le viol conjugal n’est pas
encore reconnu comme tel. Quand on s’aime un jour, on doit dire oui tous les
jours… Seules des violences « graves et répétées » (attention à la
conjonction de coordination) peuvent être considérés comme des torts. Pour le
reste, on aura compris que le mariage était un système de mise à disposition de
l’un-e à l’autre, soit dans la pratique des femmes aux hommes.
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samedi, 30 août, 2014
Par Aude le samedi, 30 août, 2014, 15h53 - Textes
La Barbe, c’est cette asso féministe qui fait intrusion dans des lieux où
l’on cause pour en faire apparaître aux yeux du public une dimension jusqu’ici
inaperçue : le panel qu’on écoutait sagement se révèle composé uniquement
d’hommes… Les réactions sont assez mélangées. Il y en a qui pestent, ironisent
ou se montrent agressifs car leur légitimité vient d’être ébranlée. Il y en a
d’autres qui applaudissent ou se marrent (les
barbues ont quelques talents d’écriture). J’espère que j’entendrai les
secondEs à la suite de cet billet, mais je crains que les structures de
l’expression sur les forums de blog ne sortent pas ébranlées de mon coup de
gueule et qu’encore une fois les premiers ne gardent le monopole de
l’expression sans même prendre la peine d’un coup d’œil autour d’eux pour se
rendre compte de ce qui me semble aussi visible qu’un nez sur un visage :
Jérôme, Paco, Nicolas, Adrian, Éric, Arsène, Patrick, Gérard, Jean, Jean-Marie,
Corinne (error ! error !), Vincent... ils sont entre mecs.
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mardi, 19 août, 2014
Par Aude le mardi, 19 août, 2014, 08h51 - Lectures
La Reproduction artificielle de
l’humain, Alexis Escudero, Le Monde à l’envers,
2014.
« En privilégiant le construit sur le donné, les gender studies entendaient s'affranchir des
pesanteurs charnelles et naturelles, au prétexte qu'elles servaient presque
toujours de paravent à la domination. La démarche conduit à une impasse. Elle
revient à négliger, voire à mépriser le vécu de l'incarnation, c'est à dire
l'expérience subjective du corps, celle de la vie vivante. »
La citation s'étale sur la plus grande partie de la page 195 de
La
Reproduction artificielle de l'humain, aussi impressionnante que
l'autorité de Jean-Claude Guillebaud qui l'a écrite. Guillebaud le pape du
féminisme, l'auteur de nombreux ouvrages consacré à la domination
masculine ? Non, Guillebaud le journaliste chrétien à qui le mouvement des
femmes ne doit rien,
ancien directeur du
centre François-Mauriac sur présentation d'une paire de testicules (quatre
directeurs en 28 ans, quatre grands hommes) mais qui à n'en pas douter aime
beaucoup les femmes comme
Gérard Longuet : il en a peut-être une, quatre filles et quand il a un
chien, c'est une chienne. La démarche conduit à une impasse, prière d'en
changer à la demande du mâle qui n'a aucun, mais alors aucun intérêt dans cette
affaire et ne jouit d'aucun, mais alors aucun privilège sur la question. Air
connu.
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jeudi, 24 juillet, 2014
Par Aude le jeudi, 24 juillet, 2014, 12h02 - Textes
Au café du commerce linguistique
On dit parfois que c’est en raison de sa simplicité morphologique
que l’anglais est devenu la principale langue véhiculaire dans le monde :
pas ou peu de flexions des verbes et des noms, l’anglais est très gratifiant
pour les débutantEs et leur permet très vite de s’exprimer. Si les raisons
linguistiques sont déterminantes, alors je suggère que le malais devienne langue
officielle de la planète Terre.
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vendredi, 18 juillet, 2014
Par Aude le vendredi, 18 juillet, 2014, 02h12 - Malaisie et Indonésie
Colin Nicholas, Tijah Yok Chopil et Tiah Sabak,
Orang Asli Women and the Forest. The
Impact of Resource Depletion on Gender Relations among the Semai, Center
for Orang Asli Concerns, Subang Jaya, 2010.
C’est l’histoire d’un village où les femmes se lèvent plus tôt
que les hommes le matin. Elles préparent à manger, s’occupent des enfants,
lavent ensuite la vaisselle et le linge, vont chercher l’eau à la rivière ou à
la sortie des canalisations pendant la saison sèche. Le soir elles préparent un
nouveau repas avec l’aide des filles pendant que les garçons s’amusent et que
les hommes se reposent de leur dur labeur. Ah, quel bonheur de voir qu’au plus
profond des jungles malaises, des populations autochtones communient avec nous
dans des rôles de genre stéréotypés…
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jeudi, 3 juillet, 2014
Par Aude le jeudi, 3 juillet, 2014, 04h01 - Textes
Hiver 2012-2013
: le débat politique se sclérose sur la question des droits des personnes LGBT
et les écolos radicaux n'y font pas toujours bonne figure. Le projet de loi sur
le mariage pour toutes et tous propose-t-il dans un premier temps l'ouverture
de l'assistance médicale à la procréation (ou PMA) aux couples lesbiens ? Les
critiques que l'on peut faire à ces techniques étaient jusqu'alors plutôt
discrètes, mais elles fleurissent, en ce sombre hiver comme au printemps,
accompagnées des rumeurs les plus incongrues sur notre modernité devenue folle
(1) ou de supputations sans pudeur sur la sexualité des lesbiennes ou des gays
(2).
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mercredi, 25 juin, 2014
Par Aude le mercredi, 25 juin, 2014, 02h56 - Textes
Quand le « queer » en vient à représenter le droit de chacun à
posséder son propre baisodrome, quand la famille n’en finit plus de se replier
sur elle-même, quand les magazines gay se mettent à remplir leurs pages de
conseils sur l’adoption et le mariage, quand tout ça se produit alors oui, la
Restauration est là, et bien là. De nos jours, l’expression « vie
alternative » a plus de chances de renvoyer au fait que vous avez installé
des panneaux solaires sur le toit de votre maison qu’entrepris une critique en
acte de la famille nucléaire (1).
Je ne le dirai
jamais mieux que Nina Power : la réduction des rêves collectifs à de
petits bonheurs individuels m’attriste. L’organisation des relations sociales
autour du couple, puis du couple élargi à ses rejetons, me semble réduire les
possibles (« On ne fait pas sa vie avec ses amiEs », me répétait ma
mère), enfermer les femmes dans des structures qui leur sont globalement
défavorables (2) et il y a bien plus triste qu’une dame attablée seule au
restaurant devant un bouquin, c’est un vieux couple qui ne se parle plus mais
n’ose l’admettre et se prive de lecture.
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vendredi, 23 mai, 2014
Par Aude le vendredi, 23 mai, 2014, 07h28 - Textes
J’y ai
fait allusion ici a plusieurs reprises : « mademoiselle » a
officiellement disparu du langage administratif francais (1)
et j’en viens a me demander, meme si l’on doit ce pas en avant a un
gouvernement de droite, si ce n’est pas une mesure aussi importante que le
mariage pour tou-te-s. Les deux contribuent a la remise en cause d’une vision
du couple et de la famille qui avaient fait leur temps. Non pas qu’avant soit
par essence moins bien, mais le nom de famille n’etait plus patronymique depuis qu’une mere pouvait
donner le sien et le celibat d’une femme ne laissait plus automatiquement
supposer sa disponibilite sexuelle...
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mardi, 29 avril, 2014
Par Aude le mardi, 29 avril, 2014, 07h57 - Textes
Il est une expression à laquelle on aurait dû
faire un sort il y a bien longtemps, c'est celle de "féminisme pro-sexe". Mal
traduite de l'anglo-américain, importée tout aussi grossièrement et
fonctionnant au final comme une insulte en creux ("anti-sexe"), elle brouille
les cartes et pourrit nombre de débats entre féministes, lesquelles pourront
aller jusqu'à
défendre des positions assez proches sous des intitulés radicalement
différents. Tu parles d'un outil intellectuel émancipateur, capable de nous
aider à comprendre les oppressions liées au genre ! Aujourd'hui donc, je vous
invite à metrre à la corbeille de ce malheureux slogan.
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mercredi, 9 avril, 2014
Par Aude le mercredi, 9 avril, 2014, 10h56 - Textes
Un quinquagénaire ami de la famille m'a expliqué un jour que, à rebours de
toutes les règles de bienséance que je connaissais et tentais de faire valoir
auprès de lui, un homme devait laisser passer une femme devant lui dans les
escaliers. Certes il se mettait dans une position d'observation unique de son
arrière-train, mais, disait le monsieur, si jamais la dame tombe, il est là
pour la rattraper. Que celles qui se sont fait mater le cul dans les escaliers
et se sont senties mal à l'aise prennent un peu sur elles, car elles ont eu la
chance de ne pas devenir tétraplégiques suite à une mauvaise chute. Comment,
vous ne tombez pas tous les quatre matins dans les escaliers ? Vous avez dons
des capacités psychomotrices exceptionnelles... pour une femme, car d'habitude
au cinéma on voit vos congénères s'étaler de tout leur long quand elles sont
poursuivies par les zombies.
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