Le Revenu garanti, une utopie libérale

revenu-garanti_w.jpg, janv. 2025Le Revenu garanti, une utopie libérale est réédité ce mois-ci par Le Monde à l’envers et sera disponible ce vendredi dans les bonnes librairies. J’ai proposé pour l’occasion une courte préface (ci-dessous) mais la discussion n’est pas finie… Vous pouvez trouver sur le site des éditeurs un sommaire et un extrait, ainsi que des recensions et un podcast où je présente mon propos.

Le Revenu garanti, une utopie libérale a trouvé le chemin des librairies en janvier 2020, quelques semaines avant qu’un événement mondial bouleverse le monde du travail. Pendant la pandémie, les travailleur·ses essentiel·les, assigné·es à des tâches comme le soin ou l’approvisionnement, ont été fortement sollicité·es, tandis que d’autres découvraient le télétravail ou étaient contraint·es de rester chez eux, leur salaire pris en charge par un État protecteur… des entreprises. Cette période a mis en lumière de fortes inégalités et suscité de nouvelles interrogations sur le travail et sa rémunération.

Aux États-Unis, des protections sociales temporaires ont permis à certain·es de quitter leur emploi et cette Grande Démission a eu pour effet de renverser momentanément un marché du travail défavorable. En France, ce phénomène a eu des répercussions limitées, mais significatives, comme des difficultés de recrutement et des appels à la bifurcation professionnelle. Cependant, l’illusion d’un marché de l’emploi favorable aux travailleur·ses a vite été contrebalancée par des réformes pénalisant les contrats courts et réduisant l’indemnisation du chômage. C’est dans un tel contexte que Le Monde à l’envers réédite Le Revenu garanti, une utopie libérale. Que le revenu universel soit au centre des débats ou qu’il soit un temps éclipsé, qu’on l’encense ou qu’on le critique, il reste une hypothèse féconde pour repenser la place du travail dans notre organisation sociale.

En mars 2020, juste avant le premier confinement, j’ai mis fin à une longue carrière de chômeuse involontaire et bénévole professionnelle. Après presque cinq ans en emploi, j’avoue mieux éprouver les raisons pour lesquelles on peut avoir envie de se libérer du travail. Cela aussi aurait pu donner lieu à la reformulation de ce texte très ancré dans mon expérience et très attentif à ce que cela fait, concrètement, de n’avoir aucune obligation professionnelle et de se satisfaire de très peu pour vivre. Le revenu universel peut-il être un levier pour renverser un rapport de force très défavorable au travail ou pour mettre en cause sa centralité dans nos vies ? J’en doute toujours et mon engagement syndical me conforte dans l’idée que les conflits de classe ne se résolvent pas par la désertion individuelle mais par une lutte collective.

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