Il est temps d'arrêter les conneries
Par Aude le lundi, 19 novembre, 2012, 17h50 - Textes - Lien permanent
Devant la crise climatique, on se sent impuissant : les quantités de gaz à effet de serre s'accumulent dans l'atmosphère, les réfugié-e-s climatiques s'entassent dans des camps, les phénomènes climatiques s'enchaînent (sécheresses, ouragans comme en ce moment sur la côte Est de l'Amérique du Nord, vagues de froid, etc.) et il faudrait diviser par quatre nos émissions... Plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on dit que c'est à chacun-e de faire un effort, de devenir un exemple à suivre en mangeant tout local, en ne prenant qu'exceptionnellement sa bagnole et jamais l'avion, alors que tout nous pousse à faire exactement le contraire : l'offre des supermarchés, la structure des villes, le mode de vie des ami-e-s autour de soi.
Il y a tellement à faire, par quoi commencer ? Et si on commençait par la liste des trucs à ne pas faire ? Tout en haut, je mettrais l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, destiné à remplacer celui de Nantes, pourtant bien conçu et loin de la saturation. On attend officiellement un quasi-triplement du trafic, alors que le prix du pétrole n'est pas amené à baisser, que la SNCF met Nantes à 2h de Paris et 3h de Roissy, et qu'il faudra bien faire quelque chose pour réduire par quatre ces fameuses émissions.
Entre Bordeaux et Pau court une autoroute sous-utilisée, bientôt en faillite et bientôt rachetée avec nos sous. A Castellon, à 75 km de la troisième plus grande ville d'Espagne, les pistes du nouvel aéroport sont désespérément vides, comme celles de Ciudad Real et de tant de villes espagnoles où on a cru que les infrastructures de transports créaient la croissance, donc le développement économique, donc la satisfaction de nos besoins matériels, donc le bonheur...
S'il faut trouver des occupations pour donner du boulot à tout le monde et
augmenter notre bien-être matériel, alors commander de méga chantiers à Vinci
ou Eiffage est tellement plus dispendieux, inutile et nocif pour
l'environnement que :
-faire isoler nos maisons par des artisans (aujourd'hui encore on loue - cher -
des studios de merde avec du simple vitrage, et pas moyen quand on est
locataire d'entrer dans les divers dispositifs pour proprios conscientisé-e-s)
;
-faire cultiver en bio les bonnes terres qui entourent encore nos villes (pas
bête, on ne s'est pas installé en masse là où la terre ne donnait rien... plus
bête, aujourd'hui on construit dessus des zones industrielles et... des
aéroports).
Pour moi, aujourd'hui, en 2013, s'il y a quelque chose à faire pour arrêter les conneries et s'inscrire vraiment dans la lutte contre le changement climatique et la crise écologique, c'est d'abandonner le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Alors s'il vous plaît, parlez-en autour de vous (surtout auprès de vos ami-e-s membres, sympathisant-e-s ou électeurs/rices du PS !), faites-en avec moi qui regarde ça de loin et tant d'autres qui luttent LE symbole de politiques publiques qui retardent d'une génération. Il est temps d'arrêter les conneries.
Commentaires
Ouaip, complètement d'accord. Ce qui se passe en ce moment à Notre-Dame-des-Landes est à la fois anachronique, irresponsable et... scandaleux sur la forme. C'est indigne, et cela devrait faire la "une" des journaux.
Pour info, Agir Pour l'Environnement a lancé une pétition (bon, cela reste un outil limité, mais cela peut montrer la détermination de l'opinion publique) :
http://www.aeroport-nonmerci.fr/
et coordonné une lettre ouverte à Ayrault :
http://fr.scribd.com/doc/111121413/...