Les Besoins artificiels

Les Besoins artificiels. Comment sortir du consumérisme, Razmig Keucheyan, La Découverte, « Zones », 2019, 250 pages, 18 euros

Depuis quelques années le Black Friday, ce lendemain de Thanksgiving dévoué à la consommation, donne lieu en France à des soldes frénétiques. L'édition de 2019 a été également l'occasion de nombreuses actions de sabotage, dans le monde comme ici. L'impact écologique et social de la fièvre acheteuse est connu, régulièrement dénoncé. Le Buy Nothing Day du magazine Adbusters, dernier samedi de novembre, a longtemps été marqué d'une pierre blanche dans l'agenda des militant·es de la décroissance, un jour dédié à des actions de sensibilisation dans les temples de la consommation. Mais l'urgence climatique toujours plus pressante, la part croissante de la vente en ligne et de ses conséquences sociales et écologiques, tout ça a donné cette année des actions directes plus radicales, souvent menées dans les magasins plutôt que dans les nœuds logistiques. Cette orientation, côté consommation plutôt que production, a suscité quelques malaises : « Le Black Friday, c'est l'occasion pour des classes moins aisées de payer des cadeaux pas trop chers à leur petite famille », ai-je entendu ici ou là. L'urgence écologique, oui, mais acheter pour Noël (1) est un besoin qui doit être pris en compte. Peut-être est-ce là un de ces besoins artificiels à remettre en cause ? Et comment ?
C'est le propos du dernier livre de Razmig Keucheyan, auteur d'Hémisphère gauche et de La nature est un champ de bataille. Dans ce nouvel ouvrage, il interroge la question des besoins artificiels. Passé le rappel des besoins physiologiques de base, « manger, boire et se protéger du froid » (je dirais plutôt, au vu de mon expérience ailleurs : « se protéger des éléments »), la définition de ce qui est indispensable pour vivre est compliquée… Il nous parle en introduction du besoin de ciel obscur, besoin physiologique et besoin presque métaphysique pour contempler les étoiles. Où s'arrêtent les conditions nécessaires à notre bonne santé physique et mentale, à notre épanouissement social et intellectuel, et où commence le superflu ?

Keucheyan convoque sur ces questions Agnes Heller, philosophe et autrice de A Theory of Need in Marx (1976), et André Gorz, un des penseurs qui a le mieux concilié Marx et l'écologie. Son premier chapitre est un peu abscons mais d'autres suivent, plus concrets, qui brossent une petite histoire de la consommation. On y découvre des acheteurs compulsifs soignant leurs addictions avec les mêmes méthodes que les Alcooliques anonymes. Les acheteurs ont besoin de se soutenir les uns les autres aussi car le marché a pris un visage très peu humain avec l'industrialisation et la mondialisation, en s'éloignant du marché local, où l'on se connaissait et où l'on se rendait des comptes les uns aux autres. L'éloignement des différents acteurs de la chaîne, l'émiettement de leur responsabilité dépossèdent les consommateurs de la possibilité de leur demander des comptes (2). Les pouvoirs publics doivent donc arbitrer, valider des contre-pouvoirs comme les associations. Les mouvements consuméristes n'ont pas toujours été de simples mouvements de défense du pouvoir d'achat mais des outils dans ce face à face inégal dans le cadre capitaliste entre vendeurs et acheteurs individuels, souvent isolés et désemparés. Alors que ces associations étaient politiques, féministes ou ouvrières, des obligations légales les ont en France séparées du mouvement des producteurs (les syndicats) et privés de la chance de nouer des alliances avec eux. Même si elles restent indispensables, elles ont perdu alors une part de leur caractère critique.

L'auteur aborde assez vite la question de l'obsolescence programmée, qui a été bien traitée ces dernières années, et qui est l'exemple-type de pouvoir exercé par l'industrie sur les consommateurs : les obliger à racheter un produit pourtant déjà acquis, quitte à faire baisser sa durée de fonctionnement artificiellement et de manière coordonnée pour rendre inefficace la concurrence, alors que celle-ci constitue la justification du marché pour les libéraux. Voilà des besoins artificiels s'il en est ! L'auteur nous engage donc à défendre cette simple mesure d'une garantie étendue de deux à dix ans, mesure défendue par des associations de consommateurs et écologistes mais qui aurait le désavantage de réduire l'impact écologique et l'activité, donc les profits des acteurs capitalistes. D'où la difficulté de mettre cette réforme en œuvre, quand bien même elle irait dans le sens de ce que prône le consensus écologique. L'histoire ici évoquée de la consommation est une histoire du conflit sur un marché qui ne fonctionne pas si bien que le disaient les auteurs libéraux.

Qu'y faire ? Keucheyan finit donc par aborder la grande question en matière d'écologie : plutôt que d'attendre que la rareté et le marché organisent la répartition des ressources, nous devons interroger démocratiquement la question des besoins. L'auteur va chercher du côté de Bruno Latour et de Dominique Bourg. Il en revient un peu déçu : « Pour sophistiquées qu’elles soient, ces propositions ne font à aucun moment mention du capitalisme, ou même de l’économie en général. Elles théorisent la politique dans ses liens avec la nature – c’est l’idée de "politiques de la nature" chère à Latour – mais jamais en rapport avec le marché, la finance, le travail, l’impérialisme, les classes sociales, les inégalités… » Articuler écologie et démocratie ne peut se faire que dans un cadre anti-capitaliste, sous peine de tourner à vide. Keucheyan trouve ce cadre chez Murray Bookchin : « Les associations de producteurs-consommateurs pourraient s’organiser sur le modèle du "municipalisme libertaire" développé par Bookchin dans les années 1970. » Là encore, consommateurs et producteurs doivent se réconcilier – ils ont été artificiellement séparés puisqu'il s'agit à vrai dire des mêmes personnes.

C'est sur cette proposition que se clôt l'ouvrage mais il laisse des regrets : a-t-on vraiment abordé la question des besoins ? Il y a pourtant beaucoup à dire sur la construction sociale des besoins. Propaganda d'Edward Bernays (dans la même collection, 2007) montre qu'il est facile quand on a du pouvoir ou de l'argent de créer les envies et les représentations des masses. Wal-mart, l'entreprise-monde de Nelson Lichtenstein et Susan Strasser (Les Prairies ordinaires, 2009) documente lui aussi un aspect important de l'histoire de la consommation et de la construction des produits (dûment standardisés, distribués et nommés pour les distinguer des autres). Ces actions sur le social ont des conséquences sur les individus et leur psychisme : par exemple, pourquoi personne n'a besoin d'un ordinateur de poche/téléphone mobile/GPS/appareil photo avant que Steve Jobs ne nous l'apprenne mais pourquoi est-il si dur de s'en passer quand ce besoin est adopté socialement ? puis quand on l'a soi-même adopté ? Ce sont deux questions différentes mais aussi intéressantes l'une que l'autre !

Keucheyan, perçu depuis quelques années comme un penseur de l'écologie politique, ne me convainc pas trop. Dans les détails, il parle de « biocarburants » alors que l'activisme des écologistes a imposé depuis dix ans le terme plus réaliste d'« agrocarburants » ou réduit l'urgence environnementale aux propos du GIEC alors que d'autres urgences se font sentir en matière de pollution, d'eau et de biodiversité. Il s'auto-référence quand il mentionne les « guerres du climat » alors que l'expression m'évoque surtout l'ouvrage liminaire du philosophe Harald Welzer, Les Guerres du climat. Pourquoi on tue au XXIe siècle (Gallimard, 2009).

Mais surtout Keucheyan ne semble pas disposé à ne serait-ce qu'interroger certains besoins emblématiques de la société industrielle à son stade avancé. Est-ce vraiment la voiture qui « me permet aussi, pendant mes vacances, de découvrir des horizons nouveaux » ? Le Front populaire a fait découvrir des horizons nouveaux à des millions de travailleurs avec l'aide du train, avec des contraintes individuelles supérieures à la voiture mais un bilan social et écologique plus intéressant, durable et équitable (rappelons que beaucoup de personnes en France ne peuvent soit se payer une voiture, soit se payer une voiture sans mettre à mal d'autres besoins, aussi vitaux que celui de se déplacer l'est pour la vie sociale). La voiture individuelle a tellement formaté nos modes de mobilité que nous en sommes devenu·es pour la plupart dépendant·es : comment défaire cette structure d'aménagement urbain et rural… qui est aussi structure mentale ?

Son propos sur le voyage m'interroge aussi : « Voyager est devenu un besoin authentique. (…) La démocratisation du voyage est un acquis. Imaginer une démocratisation qui ne soit pas en même temps une standardisation, tel est le défi qui nous attend. » Il ne s'agit pas d'une démocratisation mais d'une massification (la confusion est regrettable quand on interroge justement l'affrontement entre capitalisme et démocratie) et d'une manière d'utiliser les revenus en trop de classes aisées ou moins démunies quand d'autres plus pauvres (invitées à devenir leurs petites mains) sont littéralement dépossédées de leurs lieux de vie. Non, le voyage n'est pas un besoin authentique (ni un droit humain). La découverte l'est peut-être, comme tout ce qui sollicite notre intelligence. Or, les bibliothèques, les associations d'amitié avec les communautés étrangères sont plus propices à la découverte que des milliers de kilomètres à faible coût… Mais on touche là à l'une des plus grandes distinctions des classes au-dessus de la ligne de flottaison : prendre l'avion, entretenir des liens humains d'un continent à l'autre, voyager pour faire la queue devant Angkor Wat, voyager pour retrouver une grand-mère ou un ami de longue date. Est-il possible de traiter ces besoins différemment ? Et est-ce souhaitable, quand l'urgence commande d'arrêter le transport aérien ? Nous avons colonisé la Terre entière à pied ou en bateau, nous avons su explorer ou nous exiler à l'autre bout du monde sans cette allocation, la plus inéquitable qui soit, de nos ressources énergétiques.

Peut-être que la réflexion de l'auteur sur la démocratie écologique n'est qu'un début et qu'elle inaugure des développements à suivre sur les besoins. Car c'est là une des questions fondamentales que posent depuis longtemps les écolos radicaux ou décroissant·es : comment s'assurer que nous aurons tou·tes à l'avenir accès à, par exemple, des soins de santé simples mais parfois coûteux (donc pas si simples : soins dentaires, correction de la vue, soins dermatologiques et j'en passe) et que les ressources nécessaires pour nos besoins physiologiques basiques seront prioritaires sur l'avidité de quelques-uns et les besoins artificiels des classes qu'ils se sont aliénées ? Vaste question.

(1) Noël sans cadeau est plus facile quand on a un capital social ou culturel élevé et quand on n'a pas besoin de prouver sa valeur humaine par ses achats parce qu'elle est validée par ailleurs, je l'entends bien. Mais l'idée de faire des cadeaux qui prennent du temps et de l'amour n'est quand même pas si bête : on peut aussi offrir des cadeaux faits maison (cuisine ou bricolage) ou du temps passé avec l'autre (mon ami I. demande à ses ami·es pour son anniv de lui proposer des activités à faire ensemble et j'ai un couple d'ami·es qui s'est échangé des bons pour des massages maison).

(2) Je vis une mésaventure qui m'a rendue très sensible aux propos de l'auteur sur cette question du rapport de pouvoir entre vendeurs et acheteurs. J'ai acheté il y a trois mois une tablette sur le site Darty.fr chez un partenaire de la firme. Même si celle-ci, connue pour son « contrat de confiance » et qui compte bien préserver sa réputation, pose des exigences à son partenaire, je me trouve bien démunie quand la tablette ne marche pas à réception, qu'en deux mois je ne reçois du vendeur (outre les réponses dans des détails rapides que Darty le contraint à me faire) que deux câbles d'alimentation dont l'un ne s'adapte même pas à ma machine, que j'arrive enfin à obtenir le droit de renvoyer le produit à mes frais (10 % du prix d'achat) et que la deuxième tablette qu'on m'envoie n'est plus reconditionnée mais d'occasion. Le vendeur, petite entreprise peu scrupuleuse de la région parisienne, a obtenu ma confiance via une grande enseigne mais profite de notre éloignement dans l'espace et du manque de contrôle de son partenaire. Mes seuls recours sont la volonté de l'enseigne de préserver son image (il est douteux que ce récit l'écorne : je ne suis qu'une blogueuse et mon cas est d'une banalité confondante qui ne va pas susciter d'attention) ainsi que les associations de consommateurs et le recours au droit, via le rappel du droit de la consommation par les juristes de l'asso ou la saisine de la DGCCRF (ou répression des fraudes, saisine qui ne peut se faire que par la médiation des dites associations). Pour des achats d'un montant peu élevé, la comparaison coûts-bénéfices de la démarche a de quoi réduire à l'impuissance… L'acheteuse aura moins de chances de faire valoir ses droits que d'admettre qu'elle n'a plus un besoin aussi vital de tablette que quand elle devait lire chaque semaine une dizaine d'articles académiques en pdf...

Commentaires

1. Le samedi, 21 décembre, 2019, 13h17 par Ermaulde

Désolé d’être à moitié hors-sujet, mais j’aimerais revenir sur cette notion d’obsolescence progammée (au sens d’introduction délibérée de défauts ou de faiblesses dans un produit pour en raccourcir la durée de vie), parce que ça me hérisse le poil à chaque fois que ce terme est convoqué.

Je pense qu’il s’agit d’une pratique assez marginale, voire rarissime. La plupart des produits innondant le marché sont tout simplement de qualité exécrable. Il n’y a pas besoin de chercher plus loin. En effet leur durée de vie correspond au prix qu’on leur a donné, et par conséquent à celle des pièces et composants qui les constituent. Quand on tire les prix vers le bas, on est forcé se fournir au moins cher, et les composants les moins chers sont généralement les plus fragile et ceux qui ont la durée de vie la plus faible. Mais qui serait prête à payer son appareil deux ou trois fois plus cher, juste pour être sûre qu’il va durer plus longtemps ? Les fabricants ne sont pas les seuls à porter la responsabilité d’avoir mis au second plan les questions de durée de vie.

Il y a une demande de masse pour la camelote, mais elle est n’est générée que par un besoin à l’échelle de la société d’augmenter toujours plus la production. Il n’y a pas besoin d’expliquer cet état de fait par une déclinaison industrielle de la « théorie du complot ». Elle sert en réalité à éviter de parler de sujets moins consensuels, à savoir des dynamiques internes du capitalisme et comment cela façonne la société, comment on en arrive à justifier de manière aberrante du chantage à l’emplois, etc.

Voilà, merci pour ces billets forts intéressants bonne continuation !

2. Le dimanche, 22 décembre, 2019, 11h26 par Aude

Vous n'êtes pas hors sujet, je crois que c'est de tout ça que parle Keucheyan !

Cette question de l'obsolescence programmée est arrivée il y a quelques années sur le devant de la scène et quelques contributions comme le film Prêt à jeter (ou le livre de Serge Latouche Bon pour la casse, si j'en crois son intention) ont bien documenté des pratiques visant à réduire délibérément la durée de vie des objets. L'obsolescence "naturelle" d'objets conçus sans souci pour leur durabilité, avec des matériaux moins chers et de moindre qualité, on savait. Mais des pratiques délibérées (programmées dans le code des imprimantes) et concertées (le consortium de l'ampoule dans les années 1920), c'était nouveau. Ça n'est peut-être pas majoritaire et il n'est peut-être pas si intéressant de mettre ce phénomène au premier plan mais j'ai l'intuition que plus communément il y a une "obsolescence par manque de volonté" qui tient à la fois au moindre coût des objets, aux pratiques délibérées des fabricants (c'est ce que disent les vendeuses de H&M, par exemple), à une certaine résignation des consommateurs et à l'impunité de ces pratiques.

Car en l'absence de garantie, qui achèterait une paire de chaussures à 100 euros dont rien ne dit qu'elle tiendra mieux que celle à 30 ? Il n'y a pas non plus de comptes à rendre puisque toutes les marques vendent des produits peu durables et qu'on ne peut pas se reporter de l'une sur l'autre. Aucune marque de chaussures, par exemple, ne met en avant la durabilité de ses produits. J'en ai testé beaucoup parmi celles qui se disent écologiques : il y a celles en matériaux de recyclage ou bio ou fabriquées en Europe ou équitables mais aucune qui est spécialement renforcée pour tenir plus longtemps qu'une autre deux fois moins chère. J'ai aussi en tête l'exemple des Kickers qui étaient de bonnes pompes solides et qui apparemment ne le sont plus mais sont restées sur la même gamme de prix. Le prix n'est pas une garantie puisqu'il est aussi tiré par des considérations sociales comme la distinction. Un consommateur, une consommatrice n'a aucune garantie en payant plus cher d'avoir un produit durable, particulièrement dans la mode alors qu'on s'aperçoit que c'est un secteur avec un impact énorme sur l'environnement et qui "bénéficie" déjà d'une obsolescence "sociale". C'est vrai que certains produits sont plus durables que d'autres, par exemple la durabilité des casseroles est assez fortement indexée sur leur prix (je me disais ça hier en constatant que j'avais gardé la même depuis vingt-cinq ans et que sa manche relativement mal conçue pour tenir, puisqu'elle est rivetée (une plaie de la conception non-durable !) et non pas vissée, tenait pourtant depuis tout ce temps). C'est vrai aussi que le calcul, entre une casserole à 15 euros qui tient deux ans et une à 40 euros qui tient vingt-cinq ans, il est vite fait... mais les éléments ne sont pas si clairs que ça à l'achat.

C'est pour ça que Keucheyan insiste sur cette question de la garantie, qui doit être étendue. Seule la garantie permettrait de rassurer des consommateurs au moment d'acquérir un objet de meilleure qualité à un prix plus juste, soit plus élevé. Est-ce que c'est une solution qui ferait plaisir au plus grand nombre ? Même sur la mode, où le remplacement des objets par d'autres ne tient pas toujours à la dégradation de leurs qualités matérielles, je ne suis pas sûre que toutes les personnes qui achètent des fringues n'en aient rien à faire de leur durabilité (déjà, beaucoup d'hommes ou des femmes comme moi qui n'aiment pas s'acheter de nouvelles fringues et ne se débarrassent que d'habits franchement usés ou troués). De plus, avec la prise de conscience sur ce sujet (voir le numéro 482 du mensuel Silence, qui m'a beaucoup appris sur ça, ou le livre de Majdouline Sbaï) et le mouvement zéro déchet, cette demande sociale va croître... et vraisemblablement elle ne sera servie que par des acteurs qui proposent des produits chers parce que distinctifs, beaux, marketés à grand prix et accessoirement durables, soit des produits pour des niches.

Le marché ne marche pas pour assurer la durabilité des objets, sauf à penser que les consommateurs et consommatrices sont irrécupérables et que c'est elles et eux qui tirent la demande en produits non-durables. Je crois que la question est plus compliquée que de crier "obsolescence programmée, nous sommes des victimes" ou de blâmer les acheteurs. Il me semble que ce livre (pas encore lu) en parle bien : Comment notre monde est devenu cheap.

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