La barbe !
Par Aude le lundi, 26 mars, 2018, 21h53 - Textes - Lien permanent
Lors du mouvement contre la loi travail, nous avions
été surpris·es de voir débarquer des flics barbus. Pas vraiment le genre de
look des gardiens de la loi et de l’ordre, traditionnellement plutôt glabres ou
moustachus. De fait, la barbe a longtemps été interdite chez les flics en
uniforme. Au-delà du règlement, il y a aussi ce fait que la barbe est plutôt
l’attribut des religieux et des gauchistes, deux traditions bien éloignées de
la culture policière. Je ne me prononcerai pas sur les premiers (cathos de
gauche ou islamistes) mais il y a chez les seconds sûrement une rupture avec le
conventionnel menton rasé et un refus de l’entretien quotidien – qui est aussi
un privilège masculin, nous raconte Geneviève Sellier, autrice de La Drôle
de guerre des sexes du cinéma français (1930-1956) (1). La barbe des
gauchistes (héritage des guérillas latino-américaines ?) se posait contre
le menton rasé, discipliné et conformiste.

(1) « La mode récente de la barbe de trois jours me paraît très significative de l'autorisation donnée aux hommes d'avoir l'air négligé. À l'inverse, les femmes doivent rester impeccables, séduisantes, avenantes. » Geneviève Sellier dans « Au cinéma, les hommes ont le droit de vieillir, pas les femmes », France Télévisions, 15 mars 2013.
(2) Pas tout le temps non plus, vu les femmes (trans ou pas) à barbe. Voir La Vie exemplaire de la femme à barbe, François Caradec et Jean Nohain, réédition L'Échappée, 2017.
(3) Voir encore Geneviève Sellier et son équipe pour les représentations du masculin dans le cinéma français, dans lequel peu après la guerre les hommes doux sont remplacés par des hommes comme Gabin, autoritaire et dur et qui a perdu toute la tendresse, voire la fragilité, avec laquelle les réalisateurs des années 30 aimaient jouer.
Commentaires
Quand parlera t-on enfin des grossesses que les hommes ne désirent pas et qui leur sont imposées par des femmes sans scrupules ?
Mais là, bizarre, c'est le monde du silence. Pire que celui de Cousteau.
On parlera des grossesses imposées par les femmes quand tous les hommes paieront leur pension alimentaire ?
Dans Réflexions autour d'un tabou, livre collectif paru chez Cambourakis, il est question de Dominique Cottrez, des grossesses multiples devant lesquelles elle était démunie, de son mari qui la montait quand il voulait, la laissant seule avec ces choses qui grossissaient dans son ventre sans qu'elle sût rien y faire que les supprimer une fois sorties. Encore aujourd'hui, il est courant que les hommes ne prennent aucune responsabilité ou des responsabilités sur mesure, comme ça leur chante, face à la reproduction. Permettez moi de ne pas chouiner avec vous sur les femmes qui imposent la paternité à des hommes. C'est arrivé à un homme très proche, qui voit son fils deux fois par an, paye depuis dix ans une pension en Allemagne (pays qui l'exige vraiment, contrairement à la France qui tolère que les hommes ne participent pas) et que je n'ai jamais, jamais entendu se plaindre. À comparer aux chouineurs qui disent tout et le contraire, aimer leur gosse et regretter qu'il soit né, pour exprimer leur dépit de ne pas avoir tout contrôlé (alors que la contraception masculine existe et que personne ne leur a volé leur sperme). Non, vraiment, il y a des choses plus graves qui clochent sur les questions de parentalité.