Faut-il abolir la police ?
Par Aude le dimanche, 7 juin, 2020, 16h10 - Textes - Lien permanent
Le débat a surgi aux USA à l'occasion de la mort d'un homme noir aux mains de la police. Énième mort, constat d'un racisme endémique, d'une violence trop commune. Et suite à ces manifestations, l'idée fait son chemin qu'il serait possible d'abolir la police. Beaucoup de ces propositions sont très pragmatiques, d'autres sont plus révolutionnaires et de toutes la presse anglo-saxonne rend compte. On n'a pas tous les jours de si bonnes nouvelles, alors regardons-les (malgré les différences culturelles et les difficultés de traduction) au prisme de ce qui se passe chez nous.
« Defund the police! »
Le département de police de Minneapolis a tenté des réformes de ses troupes : elles ont été équipées de caméras embarquées, formées à la lutte contre les discriminations (1) et même à la… bienveillance et à la désescalade de la violence. Le résultat ? Plus de budgets et plus de pouvoir à la police, sans grand résultat. Sachant que la plupart des départements de police absorbent entre un tiers et la moitié d'un budget municipal, et que cette proportion est en hausse avec la crise économique due au Covid-19 et l'effondrement des autres budgets ; sachant que les polices US coûtent en tout 115 milliards de dollars, 182 en ajoutant l'incarcération… les manifestant·es s'en prennent aujourd'hui au budget de la police (« Defund the police! ») qu'ils souhaitent réduire… ou réduire à néant, selon les traductions (2).
Police pas partout !
Pour cela, la première idée qui s'impose est de réduire le champ d'intervention de la police. L'école et l'université sont des institutions qui font couramment appel à la police en réponse à des agissements illégaux, à partir d'un simple joint. Vu de France, c'est perçu comme une réponse démesurée… Sauf qu'elle s'impose de plus en plus fréquemment à des institutions d'enseignement. À Mantes-la-Jolie en décembre 2018 des lycéen·nes ont été interpellé·es, mis·es à terre les bras levés pour avoir participé à un mouvement social au début du mouvement des Gilets jaunes. Un an après, les parents se plaignent de traumatismes psychologiques et de décrochages scolaires inattendus. Des flics n'ont peut-être rien à faire dans une école. Dans celles qui sont fréquentées par des élèves de classes aisées, en tout cas, on n'appelle pas la police pour un illégalisme : on en parle avec l'élève et les parents. Parce qu'une école ou une université est un lieu où personne n'est anonyme, où on s'investit dans des relations de confiance à long terme, pourquoi faire appel à une tierce partie qui se caractérise par l'usage de la force et de la coercition ? Pourquoi ne pas accorder aux élèves pauvres et racisés les traitements qui ont cours dans les établissements blancs et aisés ?
Autre job que des flics armés font mal : assistant social ou infirmier en psychiatrie. La police aux USA est encore envoyée en réponse à des appels concernant des malades mentaux dont elle ne comprend pas le comportement et devant lesquel·les elle ne sait pas comment réagir. Que certain·es meurent sous les balles de la police n'est pas un accident mais une erreur d'aiguillage constamment renouvelée. On considère qu'une personne sur deux tuée par la police US a une maladie mentale et aurait pu être prise en charge par des personnes formées. Même constat avec les personnes sans abri, comme si la maladie mentale ou l'exclusion sociale se réglait de manière policière.
Les violences domestiques aussi sont mal prises en charge par la police. Aux USA, un homme noir de classe populaire pourra être incarcéré directement suite à une plainte. Mohamed Shehk, un militant anti-carcéral, décrit le parcours classique dans ces cas-là. Le signalement des violences entraîne une incarcération même si le conjoint violent est le seul pourvoyeur de revenus du ménage, que ça va compliquer la vie de la conjointe sans forcément briser la dynamique violente du couple : il reviendra avec un compte à régler. Les conjoints violents sont en France appréhendés par des policiers chez lesquels les hommes violents sont bien plus représentés que dans la population masculine générale et l'appréciation très arbitraire de leur dangerosité tient pour beaucoup à leur statut social. Un homme blanc de statut social égal ou supérieur aux policiers pourra très bien, après un petite explication entre hommes, rentrer chez lui alors que quelques heures plus tôt il tentait d'étrangler sa compagne (tout mon soutien à l'autrice de ce témoignage). Dans les deux cas, la police n'est pas capable de protéger les femmes.
Faut-il mieux former les policiers ? Ou ne peut-on imaginer que d'autres acteurs soient appelés en cas de crise ? C'est la demande dont bruisse aujourd'hui l'Amérique, que ses problèmes sociaux reçoivent enfin une réponse sociale et non quasi-militaire.
Condamner ou réparer ?
La question des violences envers les femmes est un cas d'école. Nous sommes nombreuses à être choquées que ces violences-là voient leur gravité sous-estimée. Avec 1 à 2 % de condamnations pour des violences graves comme des viols, des dirigeants politiques pourraient peut-être plus s'inquiéter que les victimes ne reçoivent pas justice plutôt que pour la présomption d'innocence des violeurs et des harceleurs (3) ou qu'on entre dans une « société de la délation généralisée » (4). Mais que voulons-nous vraiment changer à ce tableau ? Une justice où quand un mec tombe pour des violences sexuelles ou conjugales, il peut le comprendre comme un gros manque de bol, voire une injustice, au vu des rares condamnations et de la conscience très faible qu'ont les auteurs de ces violences de mal faire ? Une société qui ne change pas ses représentations du viol pourtant si éloignées de la réalité et si préjudiciables aux femmes ? Une société où elles trouvent si peu d'aide pour sortir de la dépendance à un conjoint violent, merci la grande cause du quinquennat ?
Les appels « Defund the police » nous parlent d'une réponse sociale adaptée à ces violences et à d'autres. Une réponse qui prévient, une réponse qui répare. Dans ce qu'on appelle « justice », l'État se sert de victimes choisies pour redire sa loi, protégeant certains groupes aux dépens d'autres et ne mettant jamais les victimes au centre du processus. Beaucoup qui se satisferaient d'une demande de pardon voient leur agresseur incarcéré pendant des années sans un mot de reconnaissance du mal qu'ils leur ont fait. La justice réparative propose au contraire une médiation entre ces deux parties et une réparation des torts qui soit acceptables pour les victimes. Les exemples souvent donnés viennent de communautés villageoises du Sud global mais les anarchistes ont aussi théorisé d'autres formes de justice.
Faire intervenir la police pour un larcin, pour une violence entre deux personnes d'un même quartier, au risque que l'une d'entre elles meure sous les balles ou les genoux de la police, beaucoup aux USA n'en veulent plus et proposent des mécanismes de médiation pour régler à froid le différend dans l'intérêt de toutes les personnes et de la collectivité. Un conseiller municipal de Minneapolis qui demande la fermeture du MPD rappelle des expérimentations dans lesquelles des « équipes non-armées, représentant les intérêts de la collectivité, [patrouillent] en ville les vendredis et samedis soir en privilégiant la désescalade [des conflits] ».
Décriminaliser
La police n'est pas partout (encore heureux). Nombre d'illégalismes que j'observe autour de moi bénéficient même d'une certaine impunité : des voitures grillent des feux rouges ou se garent mal, mettant en danger personnes à pied ou à vélo. Les camions de police font régulièrement de même. Il s'agit moins d'un regrettable manque d'ubiquité de la maréchaussée que d'une faille énorme au respect des autres et de leur vie qu'aucune police ne peut combler. Elle tient entre autres à un choix des domaines d'intervention de la police, un choix qui ne tient pas au respect de notre intégrité (en tout cas pas de la mienne !) mais de l'ordre social.
D'autres pistes pour l'abolition de la police consistent en la décriminalisation de l'usage des drogues ou de la prostitution… La répression qui en est faite touche majoritairement les classes populaires et les personnes racisées. D'autres réponses sont possibles que la criminalisation, comme la sensibilisation aux effets néfastes de certaines drogues ou de l'idée que les femmes s'achètent, ou bien un vrai soutien (5) aux personnes qui veulent sortir de l'addiction ou de la prostitution. Une fois ces standards posés, on peut reconnaître que ce sont des « crimes » qui ne lèsent directement personne. En choisissant au contraire de les criminaliser, une société ne résout pas des problèmes sociaux, elle rajoute dessus une couche de violence dont elle n'ignore pas la cible : ce sont les pauvres et les personnes racisées.
On comprend l'urgence à changer de modèle, à financer des logements sociaux et des programmes d'aides aux plus fragiles plutôt que la police… Mais je doute que 182 milliards suffisent au New Deal radical que demandent les manifestant·es. Et le monopole de la violence d'État n'est pas entretenu par ignorance ou mégarde, ni par méchanceté. Commencer à imaginer des collectivités humaines qui refusent de légitimer l'usage d'aucune violence, c'est imaginer le monde qui va avec, la fin des métropoles où la réponse à l'anonymat n'est pas l'interconnaissance mais la surveillance généralisée, la fin d'une économie qui broie les gens, la fin du capitalisme, de l'État lui-même… En attendant, de l'autre côté de l'Atlantique, on se pose toutes ces questions.
Pendant ce temps-là en France, le Talon de fer cultive le déni : « Les forces de l’ordre sont engagées, chaque jour, pour protéger nos concitoyens, y compris contre le racisme et toutes les formes de haine. Cet engagement, qui appelle une exemplarité de chaque instant, est au cœur de leur action et fait honneur à la République (6). » Gnagnagnagna.
(1) En Europe également des élèves-officiers de la police sont formé·es à reconnaître leurs biais implicites. On a tou·tes l'impression de connaître la société dans laquelle on vit. Les sciences sociales (économie, démographie, sociologie, etc.) font apparaître des différences parfois très fortes entre la réalité et les représentations de certains groupes, voire de l'ensemble de la société. Des phénomènes comme la désinformation, la force de de nos préjugés ou le biais qu'entraîne notre position dans cette société nous empêche d'appréhender mieux la réalité. Par exemple des policiers de terrain et d'autres qui travaillent sur la délinquance financière auront des images différentes de ce qu'est un « voleur », à la tire ou en col blanc. J'ai pu constater que ça ne changeait pas fondamentalement la représentation du monde d'un élève-commissaire allemand qui servait des discours racistes contradictoires avec la formation qu'il avait reçue…
(2) Merci Nora B. pour la précision.
(3) « On doit pas non plus s’interdire, je vais peut-être choquer en disant ça, une certaine forme de séduction intellectuelle, qui ne peut jamais être une forme de violence, de contrainte, mais qui peut être une forme de séduction. (…) Vous avez parfois des dénonciations qui laissent à penser que les faits sont peut-être un peu plus compliqués que simplement la version des faits qui est dénoncée. Et ça sera très compliqué. C’est pour ça qu’il faut être très prudent sur le sujet. Il faut pas oublier que, même dans ces affaires, la présomption d’innocence existe. La présomption d’innocence, c’est pas seulement quand ça vous arrange. C’est pour tout le monde et c’est tout le temps. » Édouard Philippe, quand il doit parler de violences contre les femmes, 22 novembre 2017.
(4) « Et donc c'est aussi ma propre part de honte à ce moment-là et lorsqu’à Strasbourg, lorsque les premières réunions ont été faites, qui ont rendu compte de cela, ce constat a présenté avec cette volonté de s'engager et qu’en effet, on a commencé à dire c'est un sujet de mobilisation générale, beaucoup ont ri y compris dans ceux aujourd'hui qui commentent avec beaucoup de gravité chaque jour, ou qui parfois chaque jour d'ailleurs accusent à tout va parce qu'on se met à tout confondre dans ce tourbillon et à dire celui-ci en est, celui-ci en est, passant d’une société en quelque sorte de l'oubli à une société de la délation généralisée. » Emmanuel Macron, qui découvre les violences contre les femmes, 25 novembre 2017.
(5) Oui, parce qu'il y en a aussi des faux.
(6) Christophe Castaner, 2 juin 2020 sur Twitter.
Lire aussi l'interview d'Alex Vitale, auteur de The End of Policing.
Commentaires
J’ai tiqué sur un paragraphe et donc en bon myope, je ne vais commenter que sur un détail.
Au delà du fait qu’en France, la prostitution est décriminalisée, j’ai du mal à comprendre comment vous pouvez dire qu’il s’agit "d’un « crime » qui ne lèse directement personne", tout en relevant auparavant qu’il faudrait une sensibilisation "aux effets néfastes de l’idée que les femmes s’achètent".
Il semblerait donc bien que la prostitution lèse des personnes. J’oserais dire en premier lieu les prostituées elles-mêmes, lésées (emploi littéral et figuratif) dans leur esprit et dans leur chair. Plus largement, tout comme pour les drogues, l’alcool en particulier, on peut facilement arguer du fait que la prostitution conduit à un délitement du tissu social, à l’exaction et la perpétuation de l’idée que les femmes sont des objets, que les hommes sont en droit de les acheter. Aussi que ces deux choses ne touchent pas que celleux qui boivent/se droguent dans un cas, se prostituent et sont clients de la prostitution dans l’autre, mais bien tout le monde et surtout pour le second cas, toutes les femmes. C’est bien parce que la prostitution est normalisée que toutes les femmes sont pensées comme des prostituées, réelles ou putatives.
Sans adhérer à la rhétorique de "blessées dans leur chair" (on va laisser les personnes concerner témoigner là-dessus), je fais partie des personnes qui pensent que la prostitution est l'un des éléments du dû masculin et de la culture du viol, que c'est une manière de renforcer la position des hommes dans le contrat hétérosexuel. Je pense qu'elle est dommageable à la société, comme le sont tant de choses autorisées et toxiques. Qu'elle puisse être une stratégie individuelle intéressante pour certaines femmes, c'est peut-être le cas mais aux dépens d'autres. C'est un sujet que j'aborde dans La Conjuration des ego. Féminismes et individualisme (Syllepse, 2019).
Mais ceci dit, j'observe que dans une transaction de ce type, entre deux adultes acceptants (parce que dire "consentant", c'est exagérer), personne ne se plaint d'avoir été directement lésé·e. Je ne vois pas pourquoi ni comment la criminaliser, faire intervenir des flics dont on sait qu'ils sont violents et abusifs envers les prostituées, mettre sous l'eau des prostitué·es qui sont d'autant plus visibles et d'autant moins protégées qu'elles sont femmes, pauvres, étrangères et racisées... À quoi bon faire tout ce mal quand par ailleurs la culture du viol et le dû masculin font l'objet d'aussi peu de volontarisme de la part des institutions ?
Il me semble plus intéressant de ne pas criminaliser (pas plus que l'alcool, l'herbe ou l'héroïne) et d'engager d'autres actions qui vont de la sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles dès l'école et plus tard à la sécurisation des parcours des personnes prostituées (légalisation du séjour, déjà)... et puis abolir le patriarcat, globalement. Mais criminaliser les prostitué·es comme on le fait encore, de manière plus insidieuse (les commissariats ne sont pas devenus des refuges pour elles), ou bien leurs clients n'a pas d'intérêt en soi, est coûteux, violent et n'enlève absolument rien à la reconnaissance sociale de la prostitution dans ce pays.
Vous me dites qu’il faut écouter « les personnes concernées », mais qui vous dit que je ne le fais pas déjà et que je ne suis pas arrivé justement à mes conclusions du fait de les avoir lues et écoutées ? Quelles « personnes concernées » devons nous écouter d’ailleurs (j’ai beau jeu de vous demander si vous avez écouté celles qui « cèdent » pour reprendre la terminologie de N.C. Mathieu) ? Vous ne pouvez ignorer que parmi ces « premières concernées », il y a énormément de divergences politiques et de situation. À titre d’exemple, quand je lis des "pro-prostitution" décrire leurs problèmes d’opiacées, alcool et dissociation mentale (mais c’est sous contrôle np), je ne peux juste pas occulter les dites blessures physiques et mentales derrière la positivité…
Je pense personnellement qu’esquiver la question de la responsabilité et culpabilité des clients et des proxénètes en général est terrible alors que ce sont justement eux qui exploitent et tuent. Il est nécessaire de pointer qui sont les agresseurs. Se concentrer sur les prostituées, leur agentivité et leur liberté (c.a.d. aussi, choisir de se désintéresser des femmes qui savent qu’elles subissent la prostitution) et pas sur le fait que les clients violent et tuent, c’est renvoyer la gestion de la violence physique, mentale et de son interprétation sur les violentées elles-mêmes, ce qui libère et décharge mentalement les dits clients. Ma question typique est : comment peut-on éduquer les jeunes garçons au respect du corps des filles/femmes, quand ils peuvent par ailleurs débourser quelques dizaines d’euros pour se payer l’accès justement aux corps de femmes ? J’ai encore mes souvenirs de lycéens discutant en tout connaissance de cause de « s’entraîner » sur des prostituées migrantes pour se préparer à le faire avec leur nouvelle copine… Vous ne pouvez vous contentez de parler à ces garçons, surtout pas quand ils voient et comprennent souvent très bien ce qui est en jeu dans la prostitution et (par) la pornographie tant qu’on y est.
Personnellement, je pense qu’on ne peut sortir de cette situation simplement en tentant de relever les personnes prostituées et les femmes pauvres en général, qu’il faut aussi s’attaquer frontalement aux clients et proxénètes et les nommer comme le problème. Non pas que l’une face est plus importante que l’autre (et à choisir l’accent devrait être mis sur la première).
Ce qui est amusant au-delà de tout ça, c’est que je suis moi-même pour la décriminalisation des prostituées, contre la solution policière, pour un (bien) meilleur accueil des personnes migrantes, pour des solutions d’aides sociales aux femmes pauvres, ah et j’ai lu, acheté et suis globalement d’accord avec votre livre aussi ! (je vais faire l’inverse de ce qu’il faut faire et le relire après avoir posté ce commentaire)
Bon aussi le fait que je viens de finir de lire du A. Dworkin oriente "probablement" mon propos...
Oui, en matière de prostitution, c'est la lutte des classes. Ceux et celles qu'on entend sont toujours les mêmes. Mais leur discours compte aussi, celles qu'on entend plus souvent refusent totalement les constats que vous faites de souffrance. On n'en sait rien et le respect s'impose devant leur parole. Donc dans un sens comme dans l'autre, ne pas dire à la place des personnes prostituées l'effet sur elles de la prostitution. Cela n'empêche que la reconnaissance sociale de la prostitution a un effet sur d'autres encore.
Qu'il s'agisse de prostitution, de drogues ou de violences de genre, punir les quelques personnes qu'on a à sa disposition, qui sont plus souvent dans la rue, se défendent moins bien car plus pauvres, et pourront à juste titre dire qu'elles n'ont simplement pas eu de bol parce que les bourges s'en tirent et même enrobent leurs comportements de romantisme, alors que les hommes pauvres et racisés sont spécifiquement ciblés, ça a beaucoup moins d'intérêt que de prévenir (permettre aux femmes de quitter la prostitution ou des conjoints violents), de transmettre des valeurs (comme le respect du consentement de l'autre), d'informer (sur les risques en matière de drogue ou en donnant à entendre des parcours de prostitution et des victimes de violences), etc. Criminaliser n'a aucun intérêt, encore moins quand c'est le fait d'une institution qui a une longue histoire de violences et d'abus, et qui abrite des personnes qui n'ont aucun exemple de civisme à donner aux autres (conjoints violentes et électeurs RN surreprésentés dans la police).