Une brochure sur les questions de démocratie
Par Aude le mercredi, 20 octobre, 2010, 18h46 - Annonces - Lien permanent
Pour découvrir aussi comment le gouvernement représentatif s'est construit contre la démocratie, pourquoi Sarko pourrait être réélu malgré son impopularité record, et pour imaginer ce que serait une véritable démocratie, voici la première version publiable de la brochure "Élections, piège à cons ?". N'hésitez pas à l'imprimer et à la faire circuler autour de vous.
Vous trouverez la brochure en lien à la fin de cet article, sous forme
de pdf dans les "annexes" ou ici.
Le fichier s'ouvre mal : si ça ne marche pas, cliquez une deuxième
fois.
Pour lire les textes en ligne, voir le menu à droite : Brochure >
Démocratie, ou ici.
On espère sortir l'an prochain une version augmentée, avec des entretiens sur des pratiques démocratiques.
Commentaires
Le tirage au sort ! Ah la belle affaire que voila ! Mais ce n'est pas l'élection qui est piège à con, c'est le "je m'en lave les mains" des électeurs une fois qu'ils ont voté qui est à mettre en cause.
Combien d'administrés suivent les séances des conseils municipaux, cub, départementaux ou régionaux.
Combien d'entre nous rappellent aux élus leurs engagements de campagne et leur demande des comptes ?
Non personne, alors c'est facile d'annoncer élections piège à con, sans se regarder le nombril.
Et le tirage au sort va faire en sorte que tout cela change, que la démocratie soit enfin triomphante ? La belle affaire, on retrouvera les même qui s'engage et ils n'auront de compte à rendre à personne puisqu'ils auront été tiré au sort, donc pas d'engagement et pas de compte à rendre.
cordialement
Merci pour votre lecture et votre intervention. Si je la résume abruptement, vous stigmatisez le manque de vertu politique, et vous y voyez l'origine du problème. Mais ce manque de vertu n'est-il pas au contraire une conséquence du régime politique sous lequel nous vivons ? Benjamin Constant louait le gouvernement représentatif et la démocratie libérale parce qu'ils nous permettaient de désinvestir la chose politique pour se consacrer aux activités économiques. Nous y sommes, les structures politiques répondent parfaitement à cette exigence. Et maintenant on se fait remonter les bretelles parce qu'on s'est désinvesti !
Mais comment être vertueux/se sous un régime qui ne sollicite pas la vertu et l'investissement des citoyen-ne-s ? Pourquoi demander des comptes si le rendu de comptes n'est pas un passage obligé à l'issue d'un mandat ? Comment rappeler des engagements de campagne si le mandat impératif n'existe pas dans la constitution ? Ces gestes auxquels vous faites allusion, qui font état d'une exigence démocratique forte, ne renvoient à aucune disposition dans le droit français. Et il faudrait être vertueux quand même, investir du temps et de l'énergie pour la beauté du geste, sans espoir d'influence !
C'est une approche individualisante que je récuse, qui nie les effets structurels et l'influence du système politique que nous continuons à accepter alors qu'il porte en soi toutes les dérives oligarchiques. A ce compte, on sortirait du capitalisme avec du café équitable et des achats responsables. J'ai beau faire la majorité de mes courses dans une association qui porte le plus grand soin à la valeur sociale et environnementale des produits qu'elle revend, j'ai beau militer au point de mieux connaître certains dossiers que les élu-e-s qui les votent, j'ai beau envoyer parfois à "ma" députée (même quand je n'ai pas voté pour elle) des messages indignés que ses assistant-e-s parlementaires font glisser sans un regret dans la corbeille... cette approche me semble moralisante et stérile (mais elle doit aussi très satisfaisante pour les classes sociales fières de leur participation et de leur vertu politique).
Parce que les mentalités semblent plus proches, plus souples, plus accessibles, on se concentre sur la personne de l'électeur/rice sans interroger (et donc sans critiquer ni se donner les moyens de changer) son environnement politique. Il y a selon moi à refuser ainsi de s'attaquer aux causes profondes de notre désinvestissement un manque de courage presque plus désespérant que la résignation des classes populaires...