Mon blog sur l'écologie politique - L'Appel pour déterrer l'écologie politique2024-03-26T09:56:39+01:00Audeurn:md5:78a731c5da243981157a40ec0da23d7cDotclearL'Appel pour déterrer l'écologie politiqueurn:md5:8946205f3023d7f9a73c0c0b3764dbcd2008-09-19T21:15:00+02:002013-02-19T14:34:31+01:00AudeL'Appel pour déterrer l'écologie politique <p>La compréhension (enfin !) de l’urgence environnementale s’accompagne d’une
ignorance toujours plus grande des propositions que l’écologie-politique fait à
la société depuis les années 1970, entre les premières vélorutions, les Amis de
la Terre, les écrits d’Ivan Illich et le verre d’eau de René Dumont. La
recomposition du paysage électoral apportera-t-elle du nouveau ? Nous
sommes jeunes et impatient-e-s, nous préférons agir dès maintenant pour faire
renaître une culture à proprement parler écologiste.</p>
<p><strong>La révolte commence dans l’imaginaire</strong></p>
<p>Travailler-consommer est un impératif majeur dans notre société. C’est
surtout le fruit de l’imaginaire capitaliste sur lequel notre civilisation est
basée. Il nous impose une façon unique de penser, de s’accomplir, bref
d’exister. Mais il ne s’agit pas d’un horizon indépassable, puisque tous les
imaginaires sont possibles pour construire une société. L’écologie-politique a
pour ambition de ré-inventer une utopie émancipatrice pour tou-te-s.</p>
<p>Elle souhaite mettre fin à toute forme de domination : racisme,
sexisme, (néo-)colonialisme, nationalisme… C’est que l’hétérogénéité de ces
phénomènes sociaux n’est qu’apparente. Toutes ces formes d’oppression nous
apparaissent indissociables de la domination de l’être humain sur son semblable
(aujourd’hui par le capitalisme), elle-même inséparable de la domination de
l’être humain sur la nature. L’écologie-politique mène ces deux combats de
front.</p>
<p><strong>L’autonomie à la base</strong></p>
<p>L’une de ces dominations, et la moins mise en cause, est celle des Etats sur
les peuples. L’élection a créé une classe politique qui s’auto-entretient et
prétend nous représenter. Mais nous ne débattons plus. Les classes dominantes
s’appliquent à ce que nous n’ayons plus que des idées préconçues qui guideront
ensuite l’action politique. Aucun temps à consacrer à la vie de la cité, des
médias manipulateurs, cela concourt à confisquer le pouvoir au peuple.</p>
<p>Sur la question environnentale par exemple, nous sommes tenu-e-s d’accepter
la mise en place d’une gestion autoritaire, centralisée et technicienne des
ressources naturelles et des contraintes qui l’accompagnent. La contrainte est
subie à travers les politiques publiques (de l’énergie nucléaire, de
l’agriculture…), la fiscalité « verte », etc. Ou bien elle est
intériorisée avec le renforcement d’une « éco-citoyenneté »
bien-pensante. N’est-ce pas seulement ralentir la vitesse à laquelle on dégrade
l’environnement, pour se donner bonne conscience ?</p>
<p>L’écologie-politique passe par une véritable démocratie directe. Elle
n’accepte pas que le désastre environnemental justifie un renforcement de
l’autorité. L’autonomie et la liberté, qui sont au coeur de notre pensée, nous
permettent non seulement de garder notre humanité mais aussi de construire une
société écologique.</p>
<p><strong>Remettre l’économie à sa place</strong></p>
<p>Le fonctionnement de la société productiviste nous impose le travail comme
rouage central de notre vie : organisation de notre temps, éducation,
situation et reconnaissance sociale, accès aux besoins vitaux comme à ceux
créés artificiellement.</p>
<p>Ce travail fonctionne sur des relations de domination. C’est donc une
activité imposée, aliénante, spécialisée, contrainte par un système extérieur.
Plutôt que d’être partagées, les tâches les plus pénibles sont peu rémunérées
et réservés à une population mise à la marge.</p>
<p>Ce travail aliénant, nous le refusons. Nous lui préférons l’activité
autonome et librement choisie, dans laquelle plaisir, émancipation et
reconnaissance de chacun s’équilibrent avec satisfaction des besoins de
tou-te-s. Pour répondre à ces besoins, remettons l’économie à sa place :
c’est simplement la production et la répartition des richesses et ressources, à
ne pas confondre avec un dogme considérant la croissance comme un but en
soi.</p>
<p>La prédominance de cette vision totalisante de l’économie engendre des
désastres sociaux et environnementaux que les dominants tentent de résoudre par
des solutions techniques, sans remettre en cause nos modes de vie et de
production. De surcroît, une croissance infinie, impossible sur une planète aux
ressources finies, repose en grande partie sur l’exploitation des pays du
Sud.</p>
<p>L’écologie-politique, au contraire, invite à une relocalisation de la
production, et de la décision collective qui doit l’accompagner. Cette démarche
permet de décider localement, démocratiquement et en toute connaissance de ce
que l’on produit et comment, en fonction des besoins réels, des ressources
disponibles et des possibles nuisances.</p>
<p><strong>Graines d’alternatives</strong></p>
<p>L’écologie-politique s’oppose aux violences physiques, psychologiques et
symboliques : violence militaire internationale exportée, explosion des
inégalités de pouvoir et de conditions socio-économiques, imposition d’un
modèle de bonheur marchand. La dénégation du conflit, de la contestation, le
refus de laisser place à la minorité et à l’« anormalité » sont
autant de violences que nous rejetons.</p>
<p>Le conflit est humain, il résulte de l’altérité. Réhabilitons le conflit,
son expression et sa régulation. Moteur de notre action collective, il est un
point essentiel de la démocratie.</p>
<p>La jeunesse, notamment, ne doit pas réprimer son esprit critique. Elle est
porteuse d’un regard nouveau, conciliant curiosité, convivialité et
enthousiasme. Elle est une force indispensable à la construction d’une société
écologique. Cette force doit rester indépendante des pouvoirs et des
bureaucraties, afin de conserver ses qualités intrinsèques pour participer à
l’essor de l’écologie-politique.</p>
<p><strong>Et après ?</strong></p>
<p>Nous n’appelons pas à la formation d’une nouvelle organisation centralisée,
qui épuiserait nos énergies et effacerait notre diversité. Mais
l’écologie-politique risque, sous les coups de boutoir du développement durable
à la mode et du capitalisme « vert », de voir sa grille d’analyse oubliée
au profit de celles, réductrices à nos yeux, de l’extrême-gauche traditionnelle
ou de la simplicité volontaire. Elle a besoin, pour gagner en visibilité,
d’être portée plus fortement que par les groupes atomisés dont nous faisons
partie. A nous de créer un espace propre à l’écologie-politique ; réseau
ou « désorganisation », cela dépendra de nos envies communes.</p>
<p>Appel initié par des jeunes se reconnaissant de l’écologie-politique,
parlant en leur nom propre et militant dans les groupes (par ordre
alphabétique) : Chiche ! jeunes écolos alternatifs solidaires,
Déboulonneurs, EcoRev’, Fac verte, Groupe décroissance de Lille, Jeunes
alternatifs, Jeunes verts, Le Pas de côté (groupe décroissance de Bordeaux),
Mouvement de la paix, Mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC),
Rêvolutives, Souris verte Picardie, Sud-Solidaires, Vélorution !,
Virage-énergie en Nord Pas-de-Calais… et toi ?</p>
<p>ecologie-politique(a)ouvaton.org</p>