jeudi, 6 mars, 2014
Par Aude le jeudi, 6 mars, 2014, 18h23 - Lectures
Survivre et vivre. Critique de la science, naissance de l'écologie,
coordonné par Céline Pessis, L’Échappée, Montreuil, 2014, 480 pages, 25
euros
La revue Survivre publie son premier numéro en 1970, à l'initiative
d'un groupe de mathématiciens que l'on pourrait qualifier de pacifistes. Les
liens entre la recherche fondamentale et leurs applications militaires, à
l'issue de guerres post-coloniales et en pleine guerre du Vietnam, stimulent
une réflexion sur le rôle social de la science qui ira pendant les cinq années
suivantes en se radicalisant et en augmentant la variété de ses préoccupations,
au point qu'il est possible de dire que Survivre... et vivre est l'une
des grandes revues écologistes des années 1970. Une sélection de textes et leur
introduction par Céline Pessis permettent de découvrir ce parcours intellectuel
et politique fulgurant qui s'achève au n°19, en 1975. Des contre-coups de Mai
68 à ceux de la candidature de René Dumont, en passant par le rapport du club
de Rome, Survivre... et vivre a posé des questions qui sont encore
celles que se posent (ou devraient se poser) les mouvements écologistes.
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lundi, 24 février, 2014
Par Aude le lundi, 24 février, 2014, 11h27 - Lectures
Contre le masculinisme. Guide d'auto-défense
intellectuelle, collectif Stop masculinisme, Bambule,
Lyon, 2013, 160 pages, 8 euros
Le masculinisme s'impose insidieusement en
Europe, après avoir pris ses aises au Québec. On l'a découvert à l'occasion de
l'un ou l'autre des colloques que la mouvance organise, parfois avec le soutien
de pouvoirs publics (1). On l'a croisé dans le film
La Domination
masculine (2009), pour lequel
Patric Jean a infiltré l'un de ses réseaux et montré les principaux ressorts de
la réaction anti-féministe. On a désormais (enfin !) un petit bouquin pour
faire le point, grâce aux efforts d'un groupe mixte, anti-autoritaire,
originaire de Grenoble, qui déplie son analyse en trois points : cause des
pères, violence contre les hommes et crise de la masculinité. Trois points,
trois mystifications.
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jeudi, 16 janvier, 2014
Par Aude le jeudi, 16 janvier, 2014, 09h30 - Textes
DIY, agroforesterie, revenu garanti, agriculture urbaine, tirage au sort des
mandats politiques, BRF, végétarisme, etc. Les écolos-alternatifs/ves ont une
multitude de propositions pour faire du monde un endroit plus vivable. Le BRF
(bois raméal fragmenté) réduit les besoins en eau de l'agriculture, le
végétarisme s'adresse aux impacts désastreux de l'industrie animale, le tirage
au sort nous fait retourner aux fondamentaux de la démocratie, le revenu
garanti met à l'abri de la misère qui touche de plus en plus de personnes,
particulièrement des femmes et particulièrement des enfants, le DIY
(do-it-yourself) fait baisser la fièvre acheteuse.
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dimanche, 15 décembre, 2013
Par Aude le dimanche, 15 décembre, 2013, 10h03 - Textes
Il y a quelques semaines j'attirais
l'attention sur la difficulté qu'il peut y avoir, quand on est un homme et
qu'on partage les idéaux féministes d'égalité femmes-hommes, à participer au
mouvement sans mettre à mal son sens même, à savoir l'émancipation des femmes.
Pour moi le féminisme a ceci de spécifique, par rapport à l'anti-sexisme qui
est une position abstraite elle aussi tout à fait respectable, d'être une
pensée située et une pensée en action. Comme son nom l'indique, le féminisme
(du latin femina) est structuré autour du sort des femmes, de
leur expérience et de leurs revendications, même si beaucoup d'hommes peuvent à
juste titre trouver leur compte dans ces revendications, et même si la plupart
des féministes accueillent positivement l'idée d'avoir des alliés hommes
(1). A moi qui voulais simplement prévenir les hommes
proféministes de ces difficultés, sans pour autant remettre en cause leur
engagement contre le sexisme, la réception de ce billet a posé quelques
questions...
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lundi, 25 novembre, 2013
Par Aude le lundi, 25 novembre, 2013, 17h40 - Textes
Reprise de deux textes publiés ici en janvier et mars 2013, pour une publication
dans Offensive n°38
(novembre 2013, dans toutes les bonnes librairies et kiosques au prix modique
de 4 euros).
« L'aspiration individuelle à ne dépendre de rien ni de personne conduit à
de nouvelles servitudes, à une forme de collectivisme non moins implacable que
les communautés étouffantes d'autrefois. »
Groupe Marcuse, La Liberté dans le coma, La Lenteur, Paris, 2013.
En français, le do-it-yourself (DIY)
nous vient en droite ligne de la culture squat, il s'agit de faire soi-même
dans l'idée de gagner en autonomie, de se déprendre du capitalisme et des
rapports marchands, de l'envahissement des pratiques quotidiennes par la
société de consommation. Mais en anglais, l'expression signifie plus
prosaïquement « bricolage », une pratique qui s'est épanouie dans les
très libérales années 1980. Et c'est ainsi que l'on peut aller pousser le
caddie le dimanche dans une grande surface de do-it-yourself. Alors,
le DIY est-il de droite ou de gauche ? Ou plus sérieusement, le DIY
n'est-il pas passé de la pratique d'autonomie d'une mouvance alternative à un
projet de masse récupéré commercialement ? Il nous appartient donc,
au-delà de son aura très positive, d'y distinguer la présence d'autres valeurs,
qui sont, elles, néfastes au projet d'autonomie.
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jeudi, 31 octobre, 2013
Par Aude le jeudi, 31 octobre, 2013, 10h11 - Textes
La réponse est simple : c'est impossible. Le féminisme part d'un point
de vue situésur le rôle social réservé aux
femmes et les relations femmes-hommes qui en découlent. De son constat
découlent des revendications d'égalité qui, elles, peuvent (et doivent) être
relayées par les hommes. Cette place ingrate a un nom :
proféminisme. Non pas dansle mouvement féministe mais à
côté, en allié ou en relais. Et les
féministes ont besoin de ces alliés, quand leur parole est méprisée justement
parce qu'elle n'a pas l'assurance qu'on développe dans un monde d'hommes
(1).
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vendredi, 25 octobre, 2013
Par Aude le vendredi, 25 octobre, 2013, 12h32 - Textes
Libéré-e-s du village et de son contrôle diffus, libéré-e-s des obligations
qui mettaient chacun-e à sa place pour ne plus l'en bouger, nous nous sommes
engouffré-e-s dans la modernité avec l'intention de profiter de cette liberté
nouvellement acquise. Des décennies d'individualisme ont formaté notre
psychisme au point que l'on peut constater aujourd'hui que non seulement nous
mettons au-dessus de tout la liberté individuelle, mais même nous avons perdu
jusqu'à la conscience des liens qui nous unissent encore, malgré tout, aux
autres. A neuf milliards sur une petite planète, entassé-e-s dans des villes,
sous contrôle étatique, la liberté individuelle prend les allures d'une fable à
laquelle nous continuons pourtant à croire dur comme fer.
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lundi, 9 septembre, 2013
Par Aude le lundi, 9 septembre, 2013, 21h17 - Lectures
A propos
de Léo Thiers-Vidal,
Rupture anarchiste et trahison proféministe, textes rassemblés par
Corinne Monnet, Sabine Masson, Samuel Morin et Yeun Lagadeuc-Ygouf, Bambule,
2013, 208 pages, 8 €
Difficile d'aller à l'encontre de ses intérêts de classe... c'est tout le
propos de Léo Thiers-Vidal dans ce recueil d'articles, que de rappeler que les
hommes,
tous les hommes, ont intérêt à (c'est-à-dire perçoivent des
gratifications dans le cadre de) la domination masculine. Certes
difficile ne veut pas dire
impossible, mais les exemples
auxquels l'auteur a été confronté pendant sa vie militante, et sur lesquels il
a appuyé comme on le lit ici sa pensée, montrent encore et toujours que s'en
déprendre n'est pas une mince affaire.
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jeudi, 5 septembre, 2013
Par Aude le jeudi, 5 septembre, 2013, 10h22 - Lectures
A propos de Howard Zinn, La Mentalité américaine. Au-delà de
Barack Obama, Lux, Montréal, 2009
Je m'étais promis de ne pas faire mon américaniste à deux sous, parce
qu'un billet d'avion et un permis
touristique ne sont une condition ni nécessaire ni suffisante pour
connaître une culture et gloser à son sujet. Mais le bouquin d'Howard Zinn me
permet de céder à la tentation de parler de la culture politique des USA, une
culture dont j'ai pu constater qu'elle était trop mal connue et considérée, y
compris par des visiteurs/ses plus assidu-e-s que je ne l'ai été.
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mardi, 20 août, 2013
Par Aude le mardi, 20 août, 2013, 19h54 - Textes
On a les
utopies qu'on mérite : le revenu garanti
Ici quelques lignes de remerciement aux personnes qui ont accompagné la
publication de mon dernier billet en me proposant quelques arguments de défense
du revenu garanti. Bon, c'est l'été, c'est calme, et beaucoup ayant été
formulés à l'oral ma mémoire pourrait moins bien les traiter, mais voici un
début de réponse.
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samedi, 20 juillet, 2013
Par Aude le samedi, 20 juillet, 2013, 09h29 - Textes
Les pistes ébauchées ici se
retrouvent dans une brochure là-bas.
La revoilà, cette généreuse idée du revenu garanti, réactivée par des
mouvements anti-productivistes ou anti-capitalistes, après une décennie peu
propice aux utopies, pendant laquelle elle avait continué son chemin très
modestement (1). Rappelons grosso modo (car il en
existe plein de variantes) le principe du revenu garanti : c'est une somme
offerte à tou-te-s chaque mois, sans condition de revenu ou de bonne volonté à
« s'insérer », suffisante pour vivre correctement. Trois critères
auquel ne satisfait pas le RSA aujourd'hui. Le revenu garanti est une réforme
révolutionnaire, comme on disait (2), qui permet au travail de
cesser d'être une valeur centrale et de choisir sans contraintes d'autres
« allures de vie ».
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dimanche, 14 juillet, 2013
Par Aude le dimanche, 14 juillet, 2013, 13h00 - Lectures
A propos de l'ouvrage de Jean-Claude
Michéa,
Les Mystères de la gauche. De l'idéal des Lumières au triomphe du capitalisme
absolu, Climats/Flammarion, 2013
Est moral « tout ce qui est source de solidarité, tout ce qui force
l'homme à compter avec autrui, à régler son mouvement sur autre chose que les
impulsions de son égoïsme ».
JCM
Une question me taraude : comment l'enfer
peut-il être pavé d'aussi bonnes intentions ? Comment la volonté de
construire des espaces militants moins militaires, plus humanistes, peut-elle
tourner à la consommation
individuelle d'action collective ? Comment celle de se déprendre du
capitalisme et de la société de consommation peut-elle se muer en repli sur soi et ses satisfactions
égoïstes ? Comment certains outils intellectuels permettent-ils
d'interroger l'inégalité femmes-hommes au point de
désactiver toute critique féministe ? A toutes ces questions que je me suis
posées (et à vous avec) ces derniers temps, le dernier bouquin de Michéa
apporte une réponse. Qui semble toujours la même depuis Impasse Adam
Smith : c'est parce que la gauche, telle que nous la connaissons,
s'est structurée sur des bases politiques libérales.
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mercredi, 26 juin, 2013
Par Aude le mercredi, 26 juin, 2013, 07h44 - Textes
Nous sommes tou-te-s un peu Christine
Lagarde (quelque part)
Connaissez-vous (vraiment) Christine
Lagarde ? Avocate pour Monsanto puis ministre de l'Agriculture (pendant
quelques jours, la bourde fut vite réparée), patronne du FMI après l'affaire
Strauss-Kahn. Mais ce qui fait bien marrer mon auditoire en conférence, c'est surtout l'auteure des lignes
suivantes : « Cessons d'être aussi pudiques sur notre intérêt
personnel, qui, bien souvent, rejoint celui du groupe. La lutte des classes est
bien sûr une idée essentielle mais, de mon point de vue, essentielle pour les
manuels d'histoire. (...) Cessons donc
d'opposer les riches et les pauvres, comme si la société était irrémédiablement
divisée en deux clans. » Car le travail « met l'ensemble des
professions sur un pied d'égalité : le grand patron comme le petit employé
savent l'un et l'autre ce que c'est qu'une "grosse journée de
boulot" » (1). Tout y est : l'intérêt
individuel qui peut se déployer tranquillement, puisque les égoïsmes et les
avidités, par la seule magie de leur agrégation, formeront les bases d'une
société vivable (2), et le refus d'envisager les divergences
d'intérêt et de condition, cette fois transcendées par l'appartenance au
groupe. Soit des individus qui ne doivent rien au groupe, alors que le groupe
est la fiction qui permet de faire passer la pilule de l'inégalité entre
individus. C'est parfait.
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vendredi, 21 juin, 2013
Par Aude le vendredi, 21 juin, 2013, 09h03 - La petite bourgeoisie s'amuse
La petite bourgeoisie
s'amuse n°4
La petite bourgeoisie, communément appelée
classe moyenne, c'est cette classe sociale qui, privée de pouvoir économique,
n'est pas responsable de l'abjection ambiante mais profite toutefois de ses
retombées. Une classe sociale repue de droits et qui ne se reconnaît aucun
devoir.
Puisque
c'est dans ces termes que j'ai posé ma critique de la petite
bourgeoisie, il est temps aujourd'hui de se pencher plus en détail sur la
notion de droits et de devoirs, qui me semble centrale pour décrire son rapport
au monde. Et cela à travers l'entrée que constitue le
code de la route, si si.
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mercredi, 22 mai, 2013
Par Aude le mercredi, 22 mai, 2013, 18h04 - Reportages
Article à paraître dans L'An 02 n°4, juin 2013.
Abonnez-vous pour recevoir à la maison la version complète, avec des brèves
dans les marges et plein de beaux articles autour !
Vous avez envie de vous remettre au yoga ? d'apprendre le français
langue étrangère ? besoin d'accéder à un ordi pour votre recherche
d'emploi ? d'un lieu pour accueillir un groupe de discussion
féministe ? Des centres communautaires permettent aux femmes de mener des
activités ensemble. De Montréal à San Francisco, en passant par Portland, et
sur le vieux continent à Lille, des femmes s'organisent pour animer des espaces
ouverts à toutes, en particulier aux plus fragiles.
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dimanche, 10 mars, 2013
Par Aude le dimanche, 10 mars, 2013, 12h02 - Textes
Do-it-yourself,
suite et suite... Il est parfois bon, quand l’imagination est en panne et qu’on n’arrive
plus à considérer sa culture que comme un universel, d’aller voir ailleurs.
C’est ce à quoi nous invitent l’histoire et l’ethnologie. Et les voyages, si on
prend un peu le temps. Je voudrais reprendre cette question du DIY en lien avec
la cuisine et les pratiques culinaires et d’autoproduction alimentaire (qui me
passionnent plus que d'autres aspects). Aujourd’hui, si on s’en tient à la
société européenne contemporaine, manger en-dehors de chez soi est un privilège
de la classe moyenne, aux dépens d’une armée de précaires aussi mal payée après
la baisse de la TVA qu’elle l’était avant ça. Une brochure sur Infokiosques reprend des
arguments intéressants à l’encontre du système de la restauration.
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jeudi, 28 février, 2013
Par Aude le jeudi, 28 février, 2013, 09h33 - La petite bourgeoisie s'amuse
Texte repris ici (en mieux !)
pour publication dans Offensive
n°38.
J'écrivais il y a quelques semaines un coup de gueule sur les excès d'un
certain do-it-yourself (ou DIY, en anglais bricolage, en français le terme et
les pratiques ont un sens plus politisé). Suite à quelques échanges
intéressants, je pense pouvoir reprendre mes arguments et continuer le débat en
mettant le doigt sur quelques points.
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mercredi, 13 février, 2013
Par Aude le mercredi, 13 février, 2013, 04h08 - Textes
« Il me semble qu'il y a dans la théorie queer un certain
anti-féminisme. »
Judith Butler, Humain, inhumain (éditions Amsterdam, 2005)
Laissons de côté Judith Butler (1) et attaquons-nous de
front au mouvement queer tel qu'il s'exprime en France. Pour une critique bien
éloignée des philosophes et sociologues qui vont admettre que le genre est
certes un peu construit socialement mais que malgré tout notre identité de
genre est fondamentalement liée au biologique... comme Naomi Wolf qui nous
explique que quand son vagin va mal, c'est toute sa personne qui dépérit. Une
critique matérialiste, radicale, du côté des femmes, du côté des dominé-e-s, du
côté de ceux et celles auxquel-le-s le queer se donne pour ambition d'accorder
un peu d'attention et de bienveillance.
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mercredi, 16 janvier, 2013
Par Aude le mercredi, 16 janvier, 2013, 03h32 - Textes
Dans un précédent post, des lecteurs ou lectrices ont pu trouver pénible
l'emploi régulier de formules qui permettent de faire apparaître le féminin,
écarté des usages habituels de la langue au motif que « le masculin
l'emporte sur le féminin ». Un petit « e » coincé entre tirets par-ci
par là ou une invention comme « lecteurices » ne me semblent pourtant
pas si rebutantes (1)...
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dimanche, 30 décembre, 2012
Par Aude le dimanche, 30 décembre, 2012, 22h00 - La petite bourgeoisie s'amuse
La petite bourgeoisie s'amuse n°1
La petite bourgeoisie, communément appelée classe moyenne, c'est cette
classe sociale qui, privée de pouvoir économique, n'est pas responsable de
l'abjection ambiante mais profite toutefois de ses retombées. Une classe
sociale repue de droits et qui ne se reconnaît aucun devoir. Voyage au pays de
la petite bourgeoisie, par une déclassée, en trois temps : militer,
faire soi-même, voyager.
Il semble entendu que tout ce que l'on peut faire gratuitement, pour la
cause ou pour la collectivité, est un cadeau, et que tout ce que fait un-e
bénévole soit digne de louanges éternelles. Mais est-ce un cadeau, vraiment, de
s'engager sur une mission qu'on n'assurera pas, ou pas bien ? De
contribuer aux dysfonctionnements d'un groupe, laissant aux autres le soin de
rattraper le boulot mal fait en chargeant leur barque ? Les disponibilités
des un-e-s et des autres semblent avoir toute légitimité pour clore la remise
en cause d'une défection : « je n'ai pas le temps, je ne peux pas
faire mieux », c'est trop souvent l'alpha et l'oméga du dialogue entre une
organisation et ses membres. On entend plus rarement « je ne peux pas,
comment est-ce qu'on peut s'organiser autrement ? »
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