La visite au garage, remboursée par la Sécu ?

L'impression est de moins en moins vague, quand on va chez le médecin, d'amener son corps en révision au garage. « Qu'est-ce qui vous amène ? » Mal à la gorge, bougies encrassées, douleurs au genou ou au dos, problème au démarrage... On en ressort un quart d'heure plus tard, délesté-e d'une vingtaine d'euros et assez confiant-e : la panne n'est pas réparée, là tout de suite, mais c'est en bonne voie. Que voulez-vous, c'est de l'humain, il faut être un peu patient-e.
Il semble désormais impossible de ressortir d'un premier rendez-vous avec celui ou celle qui sera son médecin référent en ayant donné plus d'informations sur soi que le sexe et l'âge. Des enfants ? Un boulot prenant, plaisant, ou pas de boulot du tout ? De bonnes nuits ou des insomnies ? Sans intérêt. La prise de tension a disparu, les questions générales aussi. On ne soigne plus rien que ce qui aura été préalablement identifié comme un dysfonctionnement par le/la propriétaire du corps en question.
Et la prévention, où est-elle, si on ne soigne que les problèmes déjà déclarés ? Dans des dispositifs complexes, des campagnes coûteuses : chaque jour pendant cinq jours, prenez deux échantillons de vos selles, éloignés l'un de l'autre et recueillis avec deux instruments en plastique différents... Voilà qui doit être bien plus efficace que de demander à chaque visite et à tou-te-s les patient-e-s si on fait caca mou ou dur, quotidien ou moins fréquent. Une attention aux signes de bonne ou de mauvaise santé qui est décidément indigne de notre médecine high tech. Cet intérêt minuscule mais vital était justement l'objet d'une question qu'on n'entend plus jamais dans les cabinets médicaux : « Comment ça va ? ».

garage_clinique.JPG Un garage (pardon, une clinique automobile) à Olympa, WA.

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