8-Le paradoxe Sarkozy

Un président dont l’élection n’a pas été saluée par l’habituelle liesse populaire et par les klaxons dans les rues, mais par des manifestations d’opposition et des voitures brûlées. Qui n’a pas connu le traditionnel état de grâce, ou cent jours de grande popularité, et qui a été très vite et pour longtemps le recordman d’impopularité de la Ve République. Qui met en place une « réforme emblématique » de son quinquennat sans en avoir fait un sujet de campagne, et qui va l’imposer malgré un refus majoritairement exprimé et des plans B qui existent pour réformer les retraites. Un président qui a dégradé l’image de la France à l’étranger, du refus proclamé de laisser à un « petit » pays la présidence tournante de l’Union européenne à l’expulsion massive de citoyens européens choisis sur leur gueule. Ce type-là pourrait être réélu ?

Pourquoi pas, car le système électoral handicape fortement ses opposants. Des élections législatives placées après la présidentielle mettent l’accent sur la personne plutôt que sur le programme au moment du grand rendez-vous quinquennal. Et une figure dotée de qualités « présidentielles » aura du mal à sortir d’un parti qui a des règles de fonctionnement un peu démocratiques, c'est-à-dire qui ne fait pas sortir tous les cinq ans un candidat de la cuisse de Jupiter mais d’une discussion féroce où il/elle perd une part de sa capacité à mobiliser largement, et de sa dignité. Quel que soit le coq qui se dégagera de la basse-cour de l’UMP, il y a de fortes chances que nous soyons tenu-e-s de l’élire… Espérons seulement, si nous voulons que Sarko paye le prix de son impopularité, que cette volaille cessera de se mettre en rangs serrés derrière sa « machine à gagner » et que ses scrupules républicains nous proposeront un autre candidat.

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